Andromaque

Une Andromaque noyée dans la flaque
De
Jean Racine
Durée : 1h55
Mise en scène
Stéphane Braunschweig
Avec
Pierre Plathier, Jean-Baptiste Anoumon, Alexandre Pallu, Jean-Philippe Vidal, Bénédicte Cerutti, Boutaïna El Fekkak, Chloé Réjon, Clémentine Vignals
Notre recommandation
1/5

Infos & réservation

Odéon/Théâtre de l’Europe
Place de l’Odéon
75006
Paris
01 44 85 40 40
Du 17 novembre au 22 décembre. Séances du mardi au samedi à 20h (selon calendrier)

Thème

  • L'argument de la pièce se résume en une phrase : Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, laquelle cherche à protéger son fils Astyanax tout en restant fidèle au souvenir de son mari Hector, tué par Achille en combat singulier pendant la guerre de Troie.

Points forts

  • En principe, tous les ingrédients y étaient : de bons acteurs, une scène prestigieuse, un auteur célèbre, un metteur en scène fameux. En ce soir d’avant première, l’Odéon était comble, d’un public qui, comme moi sans doute, y allait les yeux fermés. 
  • De fait, peut-être eut-il mieux valu les garder fermés …

Quelques réserves

  • Devant une mise en scène parfaitement statique, on commence par se dire que c’est nous qui ne comprenons pas le propos, qui ne saisissons pas le message. Et puis au bout d’une heure, on se reprend : non, le théâtre n’est pas cela, n’est pas cette absence de mouvement, ce décor inexistant, ces corps raides, engoncés dans des costumes noirs. Pourquoi tout ce noir, d’ailleurs? Référence à la guerre de Troie? Esthétisme de bon aloi ? Sobriété assumée? On ne sait pas vraiment. 
  • Ce qui est sûr, c’est que le costume pantalon dont sont toutes deux habillées Andromaque et Hermione permet à cette dernière de parler les mains dans les poches, ce qui confère aux alexandrins une petite allure actuelle, revisitée façon cool. Cela permet sans doute aussi à la comédienne de se sentir un peu plus à sa place sur une scène absolument vide, hormis une étrange et immense flaque rouge, sur laquelle les acteurs évoluent. Vous l’aurez compris, cette flaque liquide et un peu répugnante dans laquelle ils pataugent du début à la fin en s’en envoyant au passage des giclées, figure le sang des morts. 
  • Le texte est dit, on ne peut le contester. Mais bien souvent je me suis surprise à compter intérieurement les douze pieds des alexandrins, comme si ce qui surgissait de cette diction était non du sens, mais des chiffres. Inutile d’en rajouter : je sauve peu de ce spectacle.

Encore un mot...

  • On se prend à rêver aux décors somptueux, aux toges et aux diadèmes, aux tirades baroques et à la gestuelle emphatique de l’époque de Sarah Bernhardt. non par nostalgie, il existe fort heureusement de magnifiques mises en scène contemporaine. Mais par ce quelque chose que ces mises en scène à l’ancienne, tout excessives fussent-elles, restituaient et qui me semble le nerf du théâtre : la vie.

L'auteur

• Né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon, issu d'une famille modeste, Jean Racine est orphelin à l'âge de trois ans. Pris en charge par les Solitaires de Port Royal, jansénistes lui assurant une éducation religieuse et littéraire, Racine s'oriente rapidement vers le théâtre et écrit sa première pièce en 1660. Il se rapproche de plus en plus des milieux mondains et littéraires et noue de nombreuses relations avec des membres influents de l'entourage du roi Louis XIV

• Jean Racine construit sa renommée sur des pièces épurées portées par les passions humaines, où la tristesse et la fatalité sont incontournables. Le public de l'époque se divise entre les adeptes de la rupture créée par Racine, et les fidèles à la tragédie selon Corneille. Les faveurs de la Cour, en particulier de Mme de Montespan favorient l'ascension sociale et économique de l'auteur, qui est élu à l'Académie française en 1672 et anobli deux ans plus tard.

• Andromaque est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine écrite en 1667 et représentée pour la première fois au château du Louvre le 17 novembre 1667. Elle comporte 1 648 alexandrins.

Commentaires

Guillaume
mer 20/12/2023 - 22:59

Je sors de la pièce et je suis d’accord avec vous. Quelle laideur dans cette absence de décor!

Électre
ven 19/01/2024 - 12:03

Idem, j’y ai emmené mes élèves qui se sont endormis, et comment les blâmer…

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