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- J’oublie tout – Julien Gallix
Factory - Les Antonins du 5 au 26 juillet à 21h50 - relâche les 8, 15, 22 juillet
Mise en scène : Louis Meignan
Avec : Julien Gallix
Julien, jeune garçon du sud de la France, entend pour la première fois le rappeur Jul à la radio. Il devient fan, de sa musique, de ses messages, de son mode de vie. Lui, le jeune “chien de la casse” s’identifie dans l’artiste marseillais qui devient une véritable bouée de sauvetage dans sa vie. Un jour dans une église, Julien a une apparition. La vierge Marie lui apprend qu’il porte le même nom que Jul : Julien Mari. Il est l’élu.
Un spectacle étonnant en tout point. Seul en scène Julien Gallix nous transporte dans une langue élaborée, tout à la fois urbaine et poétique, dans le parcours de jeune gars illuminé par la fascination qu’il voue à un chanteur de rap. Nous suivons son parcours de vie depuis son sud originaire jusqu’à Paris. Il est inénarrable dans ses passions footballistiques, dans ses tentatives d’auteur. Une verve et un charisme qui emportent la salle, drôle, décalé mais immensément sympathique et très attachant. Je ne connaissais pas JUL, je vais me précipiter pour écouter. Une tranche de vie, une tranche de bonne humeur contagieuse. La mise en scène est rythmée et avec trois fois rien, il réussit à stimuler l’imagination du spectateur. N’oubliez pas le nom de ce garçon à l’accent de cigale, car si lui oublie tout, ça donne envie d’être son pote pour lui rafraîchir la mémoire : Julien Gallix
Recommandation : 4 cœurs
- Ni Brel, ni Barbara – de Laurent Brunetti, Mario Pacchioli, Rémi Deval, Barbara, Jacques Brel
Théâtre des Gémeaux du 5 au 26 juillet à 11h35 - relâche les 9, 16, 23 juillet
Mise en scène : Rémi Deval
Avec : Laurent Brunetti et Mario Pacchioli
Mario et Laurent préparent un spectacle hommage à Brel et Barbara, mais très vite leurs visions s’opposent : l’un se sent habité par Barbara, l’autre refuse d’imiter Brel.
C’est un très bel hommage à ces deux artistes qui avaient une amitié profonde et dont on redécouvre avec plaisir le répertoire connu ou moins connu dans des arrangements interprétés au piano avec brio par Mario Pacchioli et dont la voix avec celle de son camarade s’harmonise parfaitement. Un beau duo, un beau voyage.
Recommandation : 4 cœurs
- Le toit du monde – de François Rivière
Espace saint-Martial du 5 au 26 juillet à 10h00 - relâche les 6, 13, 20 juillet
Mise en scène : François Rivière
Avec : Malou Gilbert et Romain Poli
Paris, 1945. Henry Vernot est à la recherche de son frère, Antoine, disparu sans laisser de trace. Le seul moyen de le retrouver, c’est de mettre la main sur un tableau, ou plutôt ce qu’il y a à l’intérieur… Victime d’un passé qu’il aimerait oublier, la recherche de son frère va exhumer une vérité honteuse, qu’il aurait aimé garder secret.
Trahison, honte, mensonge, amours interdites sur la toile de fond de l’Occupation allemande sont le terreau de cette histoire sombre qui questionne l’âme humaine sur le choix et les engagements. Malou Gilbert fait feu de tout bois et déploie son talent dans tous les personnages qu’il incarne avec une grande justesse. Romain Poli se débat avec délicatesse et pudeur dans les tourments de ses sentiments. On retrouve l’esprit des mélos d’avant-guerre dans une fraîcheur de jeu qui ajoute au cachet du spectacle.
Un bel équilibre de comédiens dans une mise en scène astucieuse pour un sujet sensible.
Recommandation : 3 cœurs
- Ancora tu – de Salvatore Calcagno
Train Bleu du 5 au 24 juillet à 17h25 - relâche les 11, 18 juillet
Mise en scène : Salvatore Calcagno
Avec : Nuno Nolasco
Pendant qu’ils préparaient leur spectacle, Salvatore et Nuno ont vécu une fulgurante histoire d’amour. Aujourd’hui, Salvatore est parti et le spectacle n’aura pas lieu. Nuno se retrouve seul parmi le désordre des souvenirs. Dans un dernier élan pathétique avant de retourner à Lisbonne, Nuno trie, avec l’aide du public, les souvenirs vécus avec Salvatore. Il retrace les étapes de leur histoire depuis ses débuts jusqu’aux adieux. Et si le théâtre était l’occasion de faire exister cet amour ?
« Ô mon amour, mon doux , mon tendre, mon merveilleux amour… je t’aime encore, tu sais, je t’aime ». C’est ce que vient partager avec nous Nuno Nolasco dans ce périple d’amour fait de souvenirs égrenés au gré d’une liste « aléatoire » qu’il propose au public.
Il faut se laisser prendre par la magie d’un bel amour, se laisser emporter, s’abandonner, tout lâcher pour celui qu’on aime. Car c’est un homme qui parle ici de ses heures éblouissantes avec ce compagnon qui l’a quitté mais dont le deuil est trop difficile. Nuno Nolasco est magnétique, envoûtant, sensuel, touchant, aussi fragile que le verre aussi dru et animal qu’un fauve lascif. Une histoire attachante, souvent bouleversante qui nous est narré par des images projetées, des conversations enregistrées entre les deux amants. Une blessure qui a du mal à se refermer, alors il faut implorer « l’autre » de nous oublier quand on en peut soi-même se résoudre à n’y plus penser. Tout est là en mots simples, fait de cris, de poèmes, d’élégies en français et dans parfois en portugais dont les harmonies sensuelles nous font frémir malgré la barrière de la langue. Étonnant, surprenant, aussi pudique, qu’érotique que n’aurait pas déplu à Monsieur Verlaine, un beau voyage dans le cœur d’un homme.
Recommandation : 5 cœurs
- Les cœurs andalous – d’après Carole Martinez
Collège de la Salle du 5 au 26 juillet à 19h25 - relâche les 10, 17, 24 juillet
Adaptation : Estelle Andrea
Mise en scène : Estelle Andrea et Magali Paliès
Avec : Estelle Andrea - Cristóbal Corbel, Karine Gonzalez et Magali Paliès
En Andalousie, les femmes perpétuent une vieille coutume. Avant de mourir, elles brodent un cœur en tissu rempli des écrits de leurs secrets. Leur fille aînée en hérite avec l'interdiction de l'ouvrir, sinon malédiction ! Dernière descendante de sa lignée, Lola décide de ne plus porter le poids de son histoire familiale et ose pénétrer les secrets inavoués de son aïeule, Inès Dolorès. S'ouvre alors la porte de ses origines : un jardin peuplé de fantômes, de passions contrariées, de ronces épineuses et de roses couleur de sang.
Un tourbillonnant et brûlant voyage transgénérationnel où se mêlent chant, danse et guitare. A mi-chemin entre Lorca et Almodovar, du théâtre musical aux accents gitans flamencos qui nous transpercent jusqu'à l'âme.
Quand le poids d’une histoire familiale marque des générations de femmes. Il n’y a pas de fatalité, on peut briser la chaîne des douleurs et ne pas enfermer ses secrets dans des cœurs brodés comme cette tradition andalouse qui nous est décrite dans ce spectacle.
Dans une dramaturgie qui mêle flamenco, chant et complaintes déchirantes, les trois interprètes enflamment le plateau de leurs vies mouvementées. C’est un voyage sombre et flamboyant dans une Andalousie enfiévrée de passions et de secrets de femmes qui se consument sous nos yeux. Une très belle scénographie et un dispositif lumineux viennent encadrer ce concentré de violence et de passion rythmé sous les doigts nerveux de Cristóbal Corbel à la guitare et dans la chorégraphie envoutante dansée par Karine Gonzalez.
Recommandation : 3 cœurs
- Mille cent jours – Stéphane Titeca
Théâtre des Gémeaux du 5 au 26 juillet à 13h15 - relâche les 9, 16, 23 juillet
Mise en scène : Stéphane TITECA
Avec : Laetitia RICHARD, Régis ROMELE, Agathe SANCHEZ et Stéphane TITECA
Arrivé en réa, la jambe en carpaccio, je me suis dit que c’était pas gagné : je suis coincé là avec Sophie, la femme de ma vie (si je suis encore en vie, c’est discutable), Paul mon petit frère un peu lourdingue, Sonia l’infirmière débordée, Arbakian mon chirurgien taré et Batavia, (un peu bavarde pour une salade)… Ça mérite bien que je la raconte cette histoire ! Ils disent que je vais perdre ma jambe … plutôt crever, je vais me battre. En 1100 jours, j’ai décidé de me reconstruire et de transformer l’urgence en éclats de rire. Parce que, vous savez quoi ? La morphine, elle est bonne ! Quoi ? Je suis toujours dans le coma ?
D’une expérience traumatisante, on en fait un hymne à la vie et une fantaisie théâtrale. Régis Romele en maître de jeu s’amuse avec le temps du récit et Stéphane Titeca joue avec les codes de la dramaturgie théâtrale en instillant chanson et marionnette en clin d’œil pour donner à cette histoire de retour à la vie un rythme ludique et dédramatisé qui touche le spectateur. « Que c’est beau, c’est beau la vie » chantait Jean Ferrat, c’est le doux refrain qui flotte au-dessus de ces 1100 jours.
Recommandation : 3 cœurs
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