Chagrin d’Ecole

Un petit bijou
De
Daniel Pennac
Adaptation et conception de Laurent Natrella
Mise en scène
Laurent Natrella
Avec
Laurent Natrella
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Comédie Française: Studio Théâtre
99 rue de Rivoli Galerie du Carrousel du Louvre
75001
Paris
0144589858
Jusqu'au 18 février 2018 à 20h30

Thème

Daniel Pennac avoue qu’il fut un véritable cancre, jusqu’au jour où, grâce à la littérature, il parvint à sortir de cet état et décida de devenir un « petit prof » de base et d’inventer sa propre méthode pour sortir certains enfants du douloureux leitmotiv « Je n’y arriverai jamais » et les libérer de cet enfermement du « zéro systématique en orthographe ». Laurent Natrella se met lui-même en scène devant quelques chaises vides pour incarner, avec un fond sonore de paroles d’enfants, ce professeur et sa manière personnelle d’enseigner le français.

Points forts

1- Face à cet aveu d’impuissance de plusieurs élèves,  le professeur fait inscrire au tableau (vidéo bien sûr  et fautes d’orthographe) ces quelques lignes. Il pose alors les question essentielles qui vont permettre aux enfants de découvrir les mystères de la grammaire française, en tentant de leur faire trouver ce qui se cache derrière ces mots et ces usages et ce qu’il faut comprendre pour entrer dans notre magnifique langue.

2- Cet enseignement est fait avec amour, avec humour et néanmoins fermeté. Le professeur a surtout bien ancrée en lui cette conviction, qu’il faut absolument qu’il fasse franchir à cette classe de 4ème, ces blocages qui les tétanisent, et ne surtout pas les transmettre dans leur état d’incompréhension fondamentale, aux professeurs de 3ème. C’est un engagement un peu iconoclaste, mais qui va fonctionner.

3- Sa méthode, quand il fait une dictée, est d’interroger, avant de récupérer les copies, sur la signification, la fonction, de chacun des éléments de la phrase. En les faisant entrer dans des dictées, inventées d’abord selon la situation présente, il va les faire pénétrer dans l’univers et le rôle de chacun des mots de chacune des phrases. Les enfants vont ainsi s’auto-corriger et, in fine, pour la première fois, ne plus avoir zéro en orthographe. Le cap est franchi.

4- Pris à leur propre jeu ainsi partagé avec leur professeur, les élèves vont concevoir des dictées, et, comble du paradoxe, finir même par corriger les copies des élèves de seconde. La récitation et « le par cœur », lâchement tombé dans les oubliettes, vont faire flores, à un rythme hebdomadaire et des jeux infinis en difficultés surmultipliées. Ca marchera !

Quelques réserves

Je n'en vois pas.

Encore un mot...

Cette adaptation est magnifique. On sent que Laurent Natrella a pris à cœur la vision de Daniel Pennac. Il est à la fois, touchant, convainquant et drôle. Le soir où j'y étais, il y avait des enfants et des parents dans la salle comble, qui ont applaudi à tout rompre. 

Je vous le dis tout simplement: si vous le pouvez, courrez voir ce spectacle !

Une phrase

«  L’importance de l’appel….Nous jouions à un petit jeu, mes élèves et moi. Je les appelais, ils répondaient, et je répétais leur «Présent» à mi-voix, mais sur le même ton, comme un lointain écho :

-       Manuel ?

-       Présent !

-       « Présent ». Laetitia ? (…)

J’imitais le « Présent » retenu de Manuel, le « Présent » clair de Laetitia, le « Présent vigoureux de Victor, le « Présent » cristallin de Carole…

J’étais leur écho du matin. Certains s’appliquaient à rendre leur voix le plus opaque possible, d’autres s’amusaient à changer d’intonation pour me surprendre, ou répondaient  « Oui », ou « Je suis là », ou « C’est bien moi ». Je répétais tout bas la réponse, quelle qu’elle fût, sans manifester de surprise. C’était notre moment de connivence, le bonjour matinal d’une équipe qui allait se mettre à l’ouvrage. »

L'auteur

Daniel Pennac est né au Maroc en 1944. Il passe son enfance en Afrique et en Asie, en fonction des affectations de son père (militaire de carrière), pour lequel il a une immense admiration et qui lui donnera le goût de la lecture. Il se prend pour un cancre, finit ses études en pension, et parvient à obtenir une maîtrise de lettres à l'université de Nice. Il devient alors professeur de français, en collège puis en lycée, à Soissons et à Paris entre de 1969 à 1995. 

Parallèlement à son métier d'enseignant, il écrit des livres destinés à la jeunesse, ("Kamo"), avec un beau succès. Puis se lance dans la littérature pour adultes avec "Au bonheur des ogres" en 1985, livre qui marque le commencement de la saga des « Malaussène ». Ce livre sera adapté au cinéma en 2013. 

Il cesse l’enseignement en 1995 pour se consacrer à la littérature et obtient le Prix Renaudot en 2007 pour son livre autobiographique « Chagrin d’école ».

Commentaires

Bof
dim 01/03/2020 - 01:45

Beau texte sans doute mais j'ai rapidement décroché.
Le spectacle manquait de "respirations", ce qui ne m'a permis de m'y intéresser.
Cela ne dépend pas uniquement de la mise en scène, mais c'est vrai qu'à part la projection du tableau celle-ci n'avait rien d'inventif.
Une simple lecture aurait été probablement plus passionnante.

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