Changer l’eau des fleurs

Fable moderne
De
Valérie Perrin et Mikaël Chirinian
Mise en scène
Salomé Lelouch
Avec
Caroline Rochefort, Morgan Perez, Mikaël Chirinian.
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre Lepic
1 avenue Junot
75018
Paris
01.42.54.15.12
Du mercredi au samedi à 21h00 et le dimanche à 16h00 jusqu’au 27 mars

Thème

• Violette est la gardienne du cimetière de Brancion-en-Chalon. Ses voisins, comme elle le dit, ne sont ni bruyants ni envahissants. Même si elle jardine, Violette reçoit les visiteurs occasionnels et les habitués avec une tasse de café, affirme qu’elle passe ses vacances d’été avec sa fille Léonine et sirote deux dés à coudre de porto chaque soir (parce qu’elle aime l’ivresse mais pas l’alcool) ; elle est bien solitaire. 

• Née sous X, presque mort-née, baptisée par la sage-femme du nom du chanteur le plus gai du siècle, à 40 ans, Violette Trenet a vécu son lot de drames et de deuils. Et puis elle reçoit la visite de Julien Seul, commissaire de police qui cherche à savoir pourquoi sa mère récemment décédée veut qu’il répande ses cendres sur la tombe d’un certain Gabriel.

Points forts

• La mélancolie douce qui baigne cette pièce ouvre sur la lumière et la sérénité d’une fin à la fois mystérieuse et rassurante.

• La rectitude et la simplicité de Caroline Rochefort : comme le dit son personnage, elle semble avoir poussé très droite, comme guidée par un tuteur invisible. 

• Le décor est beau, en harmonie du reste, avec l’architecture intérieure du théâtre Lepic, et les vidéos sont utilisées avec parcimonie et justesse.

Quelques réserves

• Mais le dispositif scénique, en distribuant la mise en scène autour d’une structure métallique, contraint les déplacements et le dynamisme des échanges, théâtralisant peut-être excessivement une intrigue qui compte déjà son poids de drame. 

• On peut également ne pas goûter l’outrance des coïncidences, l’excès des situations dramatiques, et ne pas se laisser toucher par cette histoire, parce qu’on voit trop et trop bien le dispositif très romanesque, qui vise à émouvoir.

Encore un mot...

• Ce texte s’inscrit dans la tradition des drames intimes, des récits de ces existences ordinaires bien que fracassées, de parcours de résilience, sur un air connu et parfois un peu naïf, et qui consiste à réaffirmer avec plus ou moins de poésie que les petites choses comptent, que la saveur et la surprise surgissent partout : d’une tombe bien entretenue, des portraits des défunts, des fleurs et de l’odeur des pins, de la couleur rubis du porto. 

• Mais, sans paraître subir le poids des contingences sociales, ces existences sont hors du monde et ne s’occupent que d’elles-mêmes et de leurs proches. Tout ici tient dans la possibilité de se sauver, seul ou à deux, et l’étroitesse de ce cadre fait que le spectateur étouffe un peu.

Une phrase

« La mort commence lorsque plus personne ne peut plus rêver de vous. » 
« C’est la première lettre d’amour que je reçois de toute ma vie. Une étrange lettre d’amour mais une lettre d’amour quand même. »

L'auteur

Valérie Perrin est ce qu’il est convenu d’appeler une romancière à succès. Son premier roman, Les oubliés du dimanche, a reçu treize prix littéraires. Changer l’eau des fleurs a été acheté par près d’un million de lecteurs en 2018. 

• L’adaptation théâtrale de ce best seller est une affaire de famille puisque Salomé Lelouch est la belle-fille de Valérie Perrin, qui est aussi la photographe de plateau et scénariste de Claude Lelouch...

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