Concerto de passions

Un bon bain de bonne humeur
De
Mélisande Guessoum et Jacques Mornas
D'après Georges Courteline, Georges Feydeau et Sacha Guitry
Mise en scène
Mélisande Guessoum et Jacques Mornas
Avec
Gilles Bugeaud, Mélisande Guessoum, Arnaud Pontois-Blachère et Marine Tonnelier
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Les Déchargeurs
3 rue des Déchargeurs
75001
Paris
0142360050
Jusqu'au 10 février: du mardi au samedi à 19 h. Relâche exceptionnelle le 26 janvier

Thème

C'est l'histoire d'un homme et d'une femme, dotés d'un solide humour, dont l'amour se mesure à l'aune de leurs disputes. Et ils se disputent énormément !

Cette passion s'accompagne de ses deux corollaires inéluctables : une mauvaise foi évidente et une jalousie de tous les instants. Le niveau sonore s'en ressent dès le lever de rideau...

Il s'agit là d'un vaudeville, inspiré par Georges Courteline, Georges Feydeau et Sacha Guitry, maîtres en la matière. Cela donne des situations rocambolesques et les joutes verbales, pour certaines, sont chantées et dansées. 

Drôlerie et pittoresque sont les clefs de cette comédie.

Points forts

- L'interprétation des comédiens, époustouflante et très juste. Ils savent tout faire et les américains, adeptes du "trois en un" (jouer, chanter et danser), n'ont rien à leur apprendre.

- La mise en scène, jouant sur l'espagnol, colle aux personnages. Il y a même sur scène, une tête de taureau accrochée au mur, dont les naseaux fument de colère et dont les yeux deviennent rouges par grande tempête !

- Le choix des morceaux musicaux interprétés est savoureux : Dalida avec "Paroles", Rita Mitsouko avec "Les histoires d'amour finissent mal" et Guy Marchand et sa "passionata" . Et cette sélection de standards arrive pile au moment où les paroles sont adaptées à la situation 

- Mention spéciale à Marine Tonnelier, en soubrette impayable, phénomène de malice et de gaieté, toute en bras et en jambes, dont la silhouette et le jeu rappellent Valérie Lemercier dansant Rabbi Jacob lors de la cérémonie des César

Quelques réserves

Comme la salle est petite, les prises de bec, bien sonores, de nos amoureux nous arrivent directement dans le cornet acoustique ! Mais on s'habitue...

Encore un mot...

Les deux metteurs en scène ont formidablement utilisé les ressorts puisés dans le répertoire de Courteline, Feydeau et Guitry. Les réparties sont originales et l'ensemble a un ton bien particulier et follement gai.

Il y a des réflexes amusants : lorsque Aglaé appelle Félicie, la moitié de la salle répond : "aussi", clin d'oeil à la chanson de Fernandel. 

Tout concourt à vous faire passer une très bonne soirée.

Une phrase

Ou plutôt deux petits échantillons de réflexions :

- Monsieur des Rillettes (joli nom, n'est-ce pas ?) parle de la soubrette (laquelle s'appelle Félicie van de Pioch, là aussi..) : "elle n'a pas de cervelle mais elle a de l'esprit"

- Lorsque la soubrette au doux prénom de Félicie demande à Aglaé, l'épouse, qui fulmine au quotidien , pourquoi elle l'affuble de 50 prénoms différents, cette dernière lui répond que c'est pour se donner l'impression d'avoir un personnel important et de vivre dans un château...

L'auteur

Les deux auteurs consacrent leur existence au théâtre:

- Mélisande Guessoum a complété sa formation de comédienne et de mime par la danse et le chant et dirige actuellement l'espace de formation et de création artistique, "le centre des Arts de la scène". Après avoir interprété, entre autres, "La Ronde (2007), "A corps perdus" (2009), et "Les Justes", de Camus, en 2010, elle joue un certain nombre de pièces sous la direction de Jacques Mornas puis met en scène avec lui plusieurs spectacles musicaux.

- Jacques Mornas, formé au conservatoire supérieur de Marseille, a fondé et dirigé l'école régionale d'acteurs de Cannes, puis la compagnie Temporalia et dirige actuellement le centre des Arts de la scène.
Il a mis en scène de multiples pièces ("Lorca, une histoire", "La nuit des rois", "Le songe d'une nuit d'été", La ronde", "Vol au dessus d'un nid de coucous") et interprété quelques rôles, dans "Brecht, une vie", "Guetto", ou encore "Caligula" d'Albert Camus.

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