Danton et Robespierre – Les racines de la liberté
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Thème
22 mars 1794. Ultime face-à-face entre Danton et Robespierre, ces deux géants de la Révolution, qui se sont aimés, détestés, respectés, avec pour enjeu un monde plus juste et équitable.
Entre Danton, géant excessif et spontané, amoureux du plaisir, et Robespierre, ascète élégant et réfléchi, philosophe de la Révolution, va se jouer un duel à mort. Deux conceptions de la vie, deux visions du bonheur séparent ces deux amis de légende. À une époque où, pour ses idéaux, on franchit sur l’échafaud les portes de la mort en chantant, vivre est un combat.
Cette rencontre historique, une semaine avant l'arrestation de Danton qui précédera de peu son exécution, résonne de questionnements faisant écho aujourd'hui. Nul ne sait exactement ce qui s'y est dit et l'auteur, qui connait très bien la Révolution française et les deux révolutionnaires, a retracé le fond de leurs échanges.
Points forts
Un face-à-face intense, avec deux partitions de comédiens engagés dans un duo bien accordé :
Hugues Leforestier dévore la scène d’excès de ce personnage truculent, généreux et désabusé ;
Nathalie Mann nous offre un portrait émouvant d’un Robespierre idéaliste et sincère pour atténuer l’image du grand ordonnateur de La Terreur révolutionnaire.
Une écriture intelligente, didactique et sans morale pour un spectacle historique précis et bien documenté. Notons le passage sur l’exclusion des femmes, dans une démonstration brillante d’un auteur qui se permet même quelques analogies au temps présent autour de questions comme celles-ci : faut-il que la peur soit l’arme du politique ? L’idéal doit-il faire fi de tout pardon ? La démocratie doit-elle passer par la dictature ?
La mise en scène est sobre, autour de cette longue table qui préfigure la marche vers l’inéluctable échafaud, lequel finira par réunir les destins de deux “monstres“ ayant façonné la République d’aujourd’hui.
Quelques réserves
- Une direction de comédien(ne) un peu manichéenne, même si les enjeux le sont aussi.
Encore un mot...
- Culture, réflexion et spectacle populaire, vous passerez une agréable soirée. A recommander à toute la famille.
Une phrase
Danton : « J’ai vu ma tête rouler. Ah ! Elle n’est pas belle !
- Robespierre : Je n’ai rien dit !
- Danton … Je m’y suis habitué. Je veux sauver ma tête, Maximilien.
- Robespierre : Rejoins-moi ! Personne n’osera te toucher !
- Danton : Te rejoindre ?
- Robespierre : Pendant que toi tu fais des songes moyenâgeux, moi je poursuis un rêve. Je veux bâtir un nouveau monde.
- Danton : Bien ! très bien ! C’est pour quand ?
- Robespierre : Pardon ?
- Danton : Je pose la question parce que ça fait cinq ans que la Bastille est tombée. Cinq ans que nous nous battons contre le monde entier, et que le peuple a faim. »
L'auteur
Avant de s’orienter vers le théâtre, Hugues Leforestier a exercé divers métiers : journaliste au New York Herald Tribune, professeur de sport, contrôleur de gestion, directeur financier et de banque... Il a dirigé le célèbre cabaret du Caveau de la République à Paris.
Il est également auteur et comédien dans ses propres pièces. Hugues Leforestier propose un théâtre engagé, souvent en huis clos, avec des face-à-face psychologiques et des thèmes forts (le pouvoir, la justice, l'idéologie). Son théâtre est un théâtre de confrontation, avec des pièces qui favorisent le duel verbal et le huis clos tendu, souvent entre figures opposées. Il explore la morale du pouvoir (finance, politique), interroge la liberté, la justice et l’éthique à travers des figures passées (comme ici Danton et Robespierre) ou contemporaines.
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