Les marchands d’étoiles
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Thème
Un soir de juin 1942, dans un magasin de tissus parisien, l’entreprise familiale Martineau doit faire son inventaire annuel avec deux employés. Mais la nuit est troublée par de multiples incidents, de plus en plus graves, jusqu’au drame final.
Un milicien maître chanteur, un juif breton amoureux, une jeune fille exaltée se toisent et se disputent sous les yeux du couple de patrons dans l’atmosphère de terreur du Paris occupé et quadrillé par les Allemands.
Points forts
L’intrigue complexe et dynamique avance pas à pas, portée par des dialogues ciselés et plein d’humour, malgré les tensions ambiantes.
Des nuances bienvenues à saisir dans les comportements et les motivations des personnages qui s’interrogent mutuellement sur la notion de “trahison“.
Des comédiens engagés dans leur jeu, sans caricature ni poses inutiles.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
Toutes les palettes de compromissions s’offrent à voir dans les périodes troublées. Celle de l’Occupation concentre traditionnellement les contrastes entre résistants et collaborateurs sans s’embarrasser de la compréhension des choix qui n’en sont pas toujours.
En effet, “parler“ n’est pas forcément “dénoncer“, “mentir pour protéger“ risque de mener à des situations extrêmes, camoufler des personnes désignées comme juives fait partie des gestes aussi courageux que dangereux, transiger pour s’extraire du pire aussi.
Ainsi cette famille de commerçants, aiguillonnée par le gain dans le commerce de tissu jaune servant à fabriquer les infâmantes étoiles pour stigmatiser les « juifs », voit son train-train bouleversé par l’intrusion d’un milicien encore plus avide qu’eux.
Une phrase
« En surprenant le spectateur par une tension dramatique ou une subtile émotion, au détour de deux éclats de rire, j’ai voulu montrer que ce n’était pas forcément le bonheur, en 1942, mais qu’il y avait quand même la vie. Les personnages de l’atelier s’apprécient, même si les querelles reviennent souvent entre eux. C’est une soirée d’inventaire – et donc un moment de la vie qui réunit les gens de force. Alors ils essaient de continuer de vivre, de rire, d’aimer, malgré les événements, et même si la guerre est continuellement présente – dans la pièce comme donc dans leur esprit.
Mais ces gens-là ne sont pas non plus sans reproches : ils vivent de la guerre. Ils ont récupéré le marché du tissu jaune, qui sert à faire les étoiles juives. Ils ne dénoncent pas cette décision abjecte : ils capitalisent dessus. Je ne les juge pas, ne les condamne pas, mais montre juste les conséquences de leur choix. L’arrivée d’un « collabo » dans l’atelier va les ramener à la cruauté de la guerre. Et leur petite histoire va soudainement être rattrapée par la grande. » (Extrait de la note d’intention de l’auteur Anthony Michineau)
L'auteur
Après sa formation aux Cours Florent, Anthony Michineau a commencé par jouer et mettre en scène le répertoire classique. Tout en continuant de jouer, il écrit et monte un premier seul en scène en 2003, Le Prince des nuées, mis en scène par Olivier Chancelier et Alain Merlet. Puis il écrit Fais-moi une place (qui sera jouée au théâtre Trévise), Gueule d’ange qu’il écrit pour Ariane Mourier avec une mise en scène de Romain Thunin (aux Béliers parisiens).
Anthony Michineau alterne entre les drames et les comédies avec L’échelle de Brad Pitt, Mon pote est une femme comme les autres (pièce écrite pour Charlotte Valendrey), Une sur dix, Ceinture et Bretelles, Norma Jean Monroe, Hier encore j’étais un homme, ou encore L’affrontement. • Parallèlement, il crée des revues de cabaret, signe les adaptations en formules réduites de deux œuvres d’Offenbach (La vie parisienne et La Périchole), et rédige les livrets et dialogues de comédies musicales : Guignol la grande aventure musicale (avec Ned Grujic et Sorel), ou encore Raiponce et le Prince Aventurier ainsi que La Petite Fille Aux Allumettes (écrits avec Salvia-Vidal). Ces deux derniers spectacles sont nommés aux Molières, dans la catégorie jeune public, en 2016.
Les Marchands d’étoiles sont une reprise récompensée par de multiples Molières.
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