DUOS SUR CANAPÉS

Divorce à la Française : une bonne cohabitation à l’essai pour remettre les pendules à l’heure
De
Marc Camoletti
Mise en scène
Bernard Menez
Avec
Bernard Menez, Michel Guidoni, Caroline Munoz, Aliocha Itovich, Julia Dorval
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de l’AlhambrA
21 rue Yves Toudic
75010
Paris
01 44 85 74 50
Du 5 Aout au 18 septembre 2022 – Les vendredi à 21h – samedi 17h et 21h – dimanche à 16h

Thème

  • Bernard est un avocat d’affaires élancé et élégant ; Jacqueline, jusqu’ici son épouse, est une dentiste débordée. Ils sont servis par Victor, un majordome dévoué, complice, voire familier, et surtout très perspicace. Alors que Jacqueline et Bernard exercent leur métier dans le même petit appartement, ils viennent de décider de se séparer. 
  • Chacun son cabinet mais un salon d’attente commun et donc doté d’un canapé pour deux, à partager équitablement : un large ruban marque une frontière symbolique mais bien réelle sur ledit canapé. Chacun chez soi, idem pour les clients. Attention notre majordome est très sourcilleux sur ce point ! 
  • Mais tout se complique quand les clients (ou supposés tels) arrivent, car chacun des protagonistes est en train de refaire sa vie, et les conjoint-e-s débarquent l’un après l’autre. Les quiproquos et malentendus s’enchainent sous les yeux de Victor, d’un flegme impérial et aux stratagèmes infaillibles !

Points forts

  • On rit beaucoup. Ce  tableau de mœurs bourgeois n’a pas pris une ride. Bernard Menez signe une mise en scène sobre et enlevée, autour d’un thème qui, comme le télétravail, redevient d’actualité. Les divorces étant devenus monnaie courante, réussir son divorce est un must, et ces Duos suggèrent une solution toute trouvée à la crise du logement !
  • Les comédiens masculins, papillonnants, sont formidables, à l’instar de Bernard Menez, brillant de perspicacité  et jouant la complicité à merveille avec son patron du barreau (!), Michel  Guidoni, « maître du jeu », que l’on reconnait bien dans son registre de pasticheur politique  (d’un certain président en particulier) mais sans en abuser. La salle apprécie et la pièce s’en trouve rajeunie.

Quelques réserves

  • Les rôles féminins sont moins convaincants, notamment celui de Buble, la pulpeuse cover-girl tout droit venue des « States », avec l’accent, un peu outrée et pas trop convaincue elle-même.
  • Quant au numéro de “folles“ pour donner le change il peut plaire à certains, mais il ne fait plus trop rire d’autres, depuis justement « La cage aux folles » de Jean Poiret, étalon en la matière.

Encore un mot...

• Reprise, surprise ! Ce Duos est la énième  version d’un vaudeville - appelons un chat, un chat - qui fit les beaux jours du théâtre Michel. Il a été vu et revu à la télévision...

• On y a applaudi tour à tour et dans des rôles différents Darry Cowl, Jacques Balutin, Christian Marin, Daniel Prévost, Galabru, Patrick Préjean… et Bernard Menez déjà, il y a dix ans. Dans le genre, on ne s’en lasse pas (salle comble et standing ovation pour Bernard Menez) mais on n’est pas obligé d’aimer !

Une phrase

Victor à son patron (franchissant la fameuse ligne rouge tracée sur le canapé)
« Ah ! Monsieur est chez Madame ! Il faut éviter ce genre de chose... »
Plus tard : « Quoi, Madame parle à Monsieur ? Ben, et moi alors ? »

L'auteur

  • Marc Camoletti (1923 -2003) est l’auteur prolifique et à succès de l’âge d’or du vaudeville à Paris dans les années 1960/70. À côté de Duos sur canapé créé en 1973 au théâtre Michel dont il était l’administrateur, il a écrit et monté Pyjama pour 6, Diner au lit et surtout Boeing  Boeing, la pièce à ce jour la plus jouée dans le monde (10 000  représentations !). Il a fait son miel de l’observation (et  de la caricature) des déboires du couple dans la période d’émancipation sociétale qui marquèrent les sixties et les seventies.
  • Duos sur canapés a été produit et réalisé pour le cinéma par Camoletti et Georges Folgoas, le producteur et réalisateur de l’ORTF (avec Sabbagh notamment), et créateur du fameux rendez-vous télévisé « Au théâtre ce soir », qui amplifia le succès de la pièce sur les planches.

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