Elle

Pas le meilleur de Genet, loin de là
De
Jean Genet
Mise en scène
Alfredo Arias
Avec
Alfredo Arias, Marcos Montes, Adriana Pegueroles, Alejandra Radano
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Théâtre Athénée Louis Jouvet
7 rue Boudreau
75009
Paris
0153051919
Dernières représentations: mardi 20 mars à 19h I mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23, samedi 24 mars à 20h grande salle

Thème

“Elle”, est une pièce rédigée en 1955, restée inachevée jusqu’à sa publication posthume en 1989, trois ans après le décès de Jean Genet. 

Cette pièce brocarde Sa Sainteté, « Elle », et la religion en général, par la mise en scène d’un pape pour le moins loufoque (montrant ses fesses, affublé de patins à roulettes, et déblatérant sur son pot de chambre), devant se faire prendre en photo pour que son image, du moins celle que l’on doit se faire d’un tel homme, soit figée et diffusée aux fidèles.

Points forts

  • Ceux qui aiment Jean Gênet seront peut-être comblés. Les décors sont conformes aux didascalies de  Jean Gênet , et tant la mise en scène que le jeu des acteurs sont fidèles à l’esprit de l’auteur. On y retrouve sa pâte triviale, son sens de la provocation, son goût pour l’absurde.
  • Ceux qui apprécient être bousculés, dérangés, seront également ravis d'entendre le prologue du Marquis de Sade (un extrait de « Juliette et le Pape ») précédant la pièce.

Quelques réserves

  • À mon sens, la pièce est peu accessible, voir même désagréable. Personnellement, outre le fait que les provocations, les développements scatologiques, et la trivialité de Jean Genet ne sont pas à mon goût lorsqu'ils ne sont pas sublimés par le talent, comme dans d'autres textes, j’ai une appétence très restreinte pour cette forme d'absurde. Ce n'est pas du Ionesco...
  • Cela reste bien évidemment subjectif, mais l’absence de ferveur de la salle une fois la pièce terminée semble me confirmer que je ne suis pas la seule à rester pour le moins très dubitative devant un tel spectacle.

Encore un mot...

Cette pièce iconoclaste, jouant sur une forme très pesante d'absurde, et voulant mettre en exergue la duplicité dont peut aussi faire preuve un homme tel que le Pape, tout en nous amenant à nous interroger sur la religion et l’image artificielle que l’église souhaiterait véhiculée, est certainement à replacer dans son époque... Aujourd’hui, le ton, qui se voulait provocateur, me semble moins percutant.

Une phrase

Le Pape: «  Je rote, je pète, et même je chie! » Bon...

L'auteur

Jean Genet est né en 1910 et fut placé dans une famille du Morvan. Ses multiples fugues lui vaudront d’être enfermé dans la colonie pénitentiaire de Mettray. C’est durant cette période, qu’il développe son imagination en inventant des histoires d’aventures aux autres jeunes enfermés avec lui, afin de s’échapper de l'univers carcéral. 

Après sa sortie, il s’enrôle dans la légion étrangère à 18 ans. De retour en France, il vit alors de nombreux larcins, qui lui valent quelques séjours en maison d’arrêt. Il commence à écrire ses premières poésies et ébauches romanesques. Mais ses premiers romans sont censurés car considérés comme pornographiques ou choquants. Dès ses débuts, Jean Genet est perçu comme un provocateur. Cocteau et Sartre voient en lui un génie. Il est alors introduit dans les cercles littéraires de Paris où il y croise Simone de Beauvoir, Matisse, Sartre. Il se consacre au théâtre, et commence une carrière de dramaturge. 

Engagé politiquement, il dénonce avec virulence les colonies françaises et défend avec ferveur l’homosexualité. Jean Genet meurt le 15 avril 1986 à Paris d’une chute d’escalier.

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