
Et à la fin ils meurent
Durée : 1h20
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Thème
Les contes de fées pour endormir les enfants, on connaît, ou plutôt on paraît connaîtr, car leurs versions originales - avec leur lot de meurtres, d’amputations, de mutilations, de cannibalisme, on ne les connaît pas vraiment…
Sous les dehors sucrés de la transmission orale, un petit retour aux sources s’impose, et l’on sera surpris par leurs versions originales : s’apercevoir par exemple que Cendrillon - dans sa version première - se termine par des mutilations (tout comme la « petite sirène »), voilà qui fournit aux parents l’occasion d’y réfléchir à deux fois avant de lire ces histoire édifiantes à leur progéniture.
Points forts
La découverte des sources de ces récits se fait dans une fantaisie débridée, menée à un rythme soutenu, où le plaisir et la complicité des comédiens sont communicatifs. Ceux-ci se démènent sans compter et s’amusent pour le plus grand plaisir du public.
Dans un décor très cartoon-kitsch, c’est un peu fouillis, mais les princes charmants en prennent pour leur grade, et les belles et innocentes jeunes filles montrent souvent les dents, dans un esprit d’émancipation féminine fort moderne.
Quelques réserves
Parfois un peu répétitif pour certains contes.
Encore un mot...
Ce spectacle est drôle, irrévérencieux, et instructif, tant il est vrai que donner à entendre les versions originales des contes de fées qui ont bercé notre enfance et gâtent encore aujourd’hui nos chères têtes blondes (ou pas) ferait parfois dresser les cheveux sur toutes les têtes !
On passe cependant un bon moment, l’on apprend bien des choses, qui nous donnent envie de revenir aux pages des versions originales, étant bien entendu qu’à la fin l’on ne mourra pas, sauf parfois de rires et ça… n’est-ce pas une petite mort bien sympathique ?
Une phrase
Grimm : « Trop curieuse, la jeune épouse entre dans le cabinet de la Barbe-Bleue, y découvre les cadavres des anciennes femmes du sorcier et fait tomber la clé qui se tache de sang.
- La jeune épouse :… Et merde ! Le bicarbonate de soude nettoie tout : tu parles !
- Barbe-Bleue : Je suis rentré ! Où sont mes clés ?
- La jeune épouse : Vos clés ? Quelles clés ? Je n’ai jamais vu de clés !
- Barbe-Bleue : Du sang ! Vous êtes entrée dans le cabinet !
- La jeune épouse : Du sang ? J’ai dû me couper en me rasant !
- Barbe-Bleue : Vous êtes entrée dans le cabinet ! Vous devez mourir !
- La jeune épouse : J’avais pas mes lunettes ! J’ai rien vu !
- Grimm : Et il lui coupe la tête !
- Perrault : Quoi ? Mais c’est l’héroïne, elle peut pas mourir !
- Grimm : C’est pourtant parfaitement logique ! Elle a découvert son secret, il la tue ! Ensuite il lui découpe les membres pour la ranger avec les autres. Méthode Marie Kondo.
- Perrault : Mais pas du tout, non ! Elle se débrouille pour gagner et demande à sa sœur de faire le guet : “Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?“, ça vous dit rien ? Jusqu’au moment où ses frères arrivent et tuent Barbe-Bleue !
- Grimm : Hein ? Mais on savait même pas qu’elle avait des frères ! Et la sœur Anne, depuis quand elle campe sur le toit ? Non, nous notre héroïne est capable de se débrouiller toute seule !
Perrault : Mais …elle est morte !
Grimm : Oui mais il reste deux sœurs. Les sœurs c’est comme les vies dans les jeux vidéos : tant qu’on en a , on peut recommencer jusqu’à trouver le truc ! »
L'auteur
Lou Lubie est originaire de l’île de la Réunion. Elle y publie ses cinq premiers livres, avant de s’installer en France métropolitaine où elle se fait connaître avec Goupil ou face. Elle est la fondatrice du Forum Dessiné, site communautaire où des dessinateurs de tous niveaux improvisent ensemble de la BD collective. Cette expérience de création partagée lui inspire La Fille dans l’écran, une BD dessinée à quatre mains. Aujourd’hui, elle continue d’explorer de nouveaux genres, du thriller fantastique avec L’Homme de la situation, aux contes de fées dans Et à la fin, ils meurent.
De l’Antiquité à Perrault et Grimm, Lou Lubie y présente les versions authentiques et croustillantes des contes, où la fin heureuse s’arrose à la vodka et où le prince n’est pas si charmant... À travers ces récits savoureux, l’autrice aborde avec humour une réflexion sur l’éthique des contes : violence, sexisme, racisme… une exploration culturelle et littéraire passionnante !
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