Françoise par Sagan

« C’est Sagan qu’elle préfère… »
De
Caroline Loeb, d’après Je ne renie rien, de Françoise Sagan
Durée : 1h10
Mise en scène
Alex Lutz
Avec
Caroline Loeb
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Du 1er décembre au 12 janvier, tous les lundis à 21h

Thème

  • Caroline Loeb fait revivre Françoise Sagan, en adaptant Je ne renie rien (éditions Stock, 2014), un livre d’entretiens donnés entre 1954 - date de la parution de Bonjour Tristesse, son premier livre écrit à 18 ans, qui lui apporta succès et notoriété - et 1992.

  • Françoise Sagan délivre ici, sans fard et avec le plus grand naturel, ses avis sur l’amour, l’amitié, l’argent, la solitude, l’enfance, la mort, la sexualité, l’écriture, les hommes et les femmes, les voyages, dessinant une figure incroyablement cohérente et sincère à travers les années.

Points forts

  • Déjà sous le charme de cette conversation destinée aux lecteurs, les spectateurs du théâtre de Poche ont la chance de voir ce texte magnifique, interprétée par Caroline Loeb, qui sait rendre à la parole de Sagan son intériorité et sa profondeur.

  • Entre confidences et mot d’esprit, on ne renie pas son plaisir, tant la comédienne incarne l’autrice avec naturel et brio. Sagan avait l’art de dire négligemment des choses essentielles, et Loeb use de ce même détachement pour nous asséner maximes et aphorismes, féroces et tendres.

  • Jusque dans son apparence physique, ses postures, ses mimiques, ses intonations, Caroline Loeb fait revivre Françoise Sagan avec un réalisme émouvant. Le trouble est saisissant : il ne s’agit nullement d’une imitation mais d’une identification.

  • L’oralité du texte, parlé puis reproduit, nous convie à un voyage au cœur de la personne et de l’œuvre de l’auteure. 

  • « La parole de Sagan s’adresse à nous tous, à travers les époques, de manière intime et vibrante » dit Caroline Loeb. C’est le grand mérite de son interprète que de nous livrer une vérité intacte et souvent fulgurante.

  • La comédienne est accompagnée par une discrète bande son et des jeux de lumières qui la mettent magnifiquement en valeur.

Quelques réserves

  • Seule réserve, le spectacle est un peu trop sage, à la fois dans sa parole et dans sa facture. Sagan n’aimait rien tant que les excès en tout genre : le jeu, la vitesse, l’amour, qui occasionnèrent plaisirs et souffrances (elle frôla la mort à deux reprises). On ne retrouve pas cette face, peut-être plus sombre, de la dramaturge, pourtant indissociable d’un portrait fidèle.

  • La mise en scène est également parfois un peu timide. Elle avantage la fluidité des mots et du jeu, mais dessert la passion qui l’anima toute sa vie et qui traverse son œuvre.

Encore un mot...

  • Caroline Loeb explique, en marge de son spectacle, combien elle a plaisir à jouer au théâtre de Poche, créé par Philippe Tesson, qui fut l’un des premiers à écrire un article, il y a presque dix ans, lorsqu’elle joua son spectacle pour la première fois.

Une phrase

  • « Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles : les accidents de voiture, les séjours à l’hôpital, les chagrins d’amour. Mais je ne renie rien. »

L'auteur

  • Françoise Sagan (1935-2004) est entrée en littérature avec rapidité et fracas, à la manière dont elle conduisait ses voitures. Elle a dix-huit ans lorsqu’elle publie en 1954 Bonjour tristesse, un premier roman court, superbement écrit, et qui fait scandale. Elle reçoit le prix de la Critique, François Mauriac la qualifie de « charmant petit monstre » dans Le Figaro, alors que les ventes s’emballent : la voil) lancée.

  • Tout en prétendant être paresseuse, elle voue sa vie à l’écriture, signant une vingtaine de romans et une dizaine de pièces : « Je suis romancière par vocation et écrivain de théâtre par amusement », disait-elle.  On lui doit aussi des chansons, des chroniques, des nouvelles, des mémoires… 

  • Ceux qui lisent vite et sans attention la prirent à la légère, qualifiant avec condescendance son écriture de « petite musique. » Comment firent-ils pour ne pas se rendre compte qu’ils avaient affaire à l’une des plus jolies plumes du XXème siècle ?

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