Je pars sans moi

Les vents contraires de la folie
De
Johanna Korthals Altes et Isabelle Lafon (inspiré des œuvres du psychiatre Gaetan de Clérambault et des écrits de Fernand Deligny)
Mise en scène
Isabelle Lafon
Avec
Isabelle Lafon et Johanna Korthals Altes
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de La Colline
15 rue Malte-Brun
75020
Paris
01.44.62.52.52
Jusqu’au 12 Février 2023, du mercredi au samedi à 20h, mardi à 19h, dimanche à 16h Durée 1H

Thème

  • Sur la scène, une porte blanche plantée dans le sol pour unique décor. Isabelle Lafon et sa complice de toutes ses créations, Johanna Korthal Altes, apparaissent alors. Elles sont collées épaule contre épaule, et nous regardent. Elles invoquent des anecdotes, des souvenirs, et semblent se tenir ainsi serrées pour se donner du courage, on sent comme une appréhension à monter sur scène…Elles s’adressent à nous, pour nous prendre à témoin de ce qui va se passer, de ce qui risque d’arriver…
  • Ce que nous allons vivre ensemble est une recherche autour de la folie, de ceux qu’on dit "fous" ou "à part". Isabelle Lafon, Johanna Korthals Altes et leur assistante à la mise en scène, Jézabel d’Alexis, sont toutes trois parties à la rencontre de « malades » dans les hôpitaux, ou juste dans la vie, et elles se sont plongées dans les archives de revues psychiatriques, du XIXeme siècle jusqu’à aujourd’hui. 
  • A partir de ces textes de psychiatres et de la découverte des mots anonymes d’une folle, intitulé « Impression d’une hallucinée » dans la revue l’Encéphale, datant de 1882, Isabelle Lafon nous montre avec pudeur une façon de convoquer l’autre, en soi, pour mieux se confronter et se révéler soi-même. Cette anonyme, Isabelle Lafon va l’appeler « Mademoiselle M. » pour mieux la sentir, l’inviter à prendre place en elle. Dès leur entrée, Isabelle Lafon nous prévient du caractère intime de cette création - « Je suis émue…il ne faudra pas pleurer » - et c’est à partir des mots d’une anonyme, d’un autre siècle, internée à Saint-Anne parce qu’elle entendait des voix, qu’elle va se frayer un chemin tout en douceur et délicatesse vers ses propres vertiges.

Points forts

  • Comme toujours avec Isabelle Lafon, le “quatrième mur“ n’existe pas, nous, spectateurs, sommes pris à partie, mis dans la confidence, comme un appui pour mieux rebondir d’une sensation à l’autre. 
  • On est donc toujours en alerte, ne sachant jamais quand la vraie Isabelle Lafon va réapparaitre avec une réplique cinglante, non dénuée d’humour, ou bien soudainement être habitée totalement par cette "mademoiselle M." qui prend vie devant nous en un instant
  •  Les repères sont brouillés, la narration toujours sur le qui-vive, toujours en recherche, mêlant l’intime à l’universel. 
  • C’est un travail au plateau profondément personnel et extrêmement vivant.
  • La simplicité du décor, le rythme rapide, saccadé, des deux comédiennes, la sensation qu’elles sont constamment en improvisation, nous obligent à rester en éveil, au présent
  • Il y a comme une urgence à invoquer ces gens « à part », une urgence qui se mêle à nos propres souvenirs, à nos propres travers et bizarreries, une urgence contre l’indifférence et pour la tolérance. Johanna et Isabelle se laissent traverser par toutes ses rencontres et nous ouvrent un « ailleurs » réel et beau.

Quelques réserves

Aucune.

Une phrase

  • « On m’adoucira tant et tant que je deviendrai veule
    Je ne veux pas être comme ça, je veux avoir une volonté libre
    Comment entendre ça
    Je suis en révolution tout le temps
    Je ne suis pas si bourrique enfin
    Quand je suis en colère cela ne s’explique pas
    Il faut se faire très très très malléable, docile, 
    C’est ça ?
    Mais je ne suis pas docile
    Je me révolutionnerai tout l’année
    Je veux entendre mes occupations."
  • « Il faut se poser les bonnes réponses. »

L'auteur

  • Isabelle Lafon, formée aux Ateliers de Madeleine Marion, est une comédienne, autrice et metteuse en scène. Après avoir joué et collaboré avec de nombreux grands noms du théâtre, elle est artiste associée au théâtre de la Villette, puis de La Colline et du Théâtre Gérard Philippe à Saint-Denis. 
  • Avec sa compagnie, Les Merveilleuses, elle déploie depuis 2002, un théâtre personnel et passionnant, souvent habité par des voix féminines et une urgence dans la parole. Théâtre engagé, réel et poétique, elle n’hésite pas à explorer des nouvelles formes narratives, créant un espace de jeu libre et puissant.

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