La Maison et le Zoo

De
Edward Albee
Traduction de Jean-Marie Besset
Mise en scène
Gilbert Désveaux
Avec
Jean-Marie Bourg, Xavier Gallais, Fabienne Périneau
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond Point
2 bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
75008
Paris
0144959821
Jusqu'au 28 juin

Thème

Peter et Ann forment un couple américain bien rangé auquel rien ne manque. Il est cadre dans une maison d’édition, elle est femme au foyer. Mais elle s’ennuie, et tout en affirmant à son mari qu’elle l’aime, elle lui avoue sa frustration, lui reprochant son manque de fantaisie, notamment sur le plan sexuel. Elle le voudrait plus « animal ». Au terme de leur « explication », Peter sort et va lire son livre dans le parc voisin. Changement de décor… Surgit alors un intrus, mi-clown, mi-clochard, qui engage la conversation avec le lecteur paisible, lui pose mille questions personnelles et lui raconte force histoires saugrenues avec l’intention évidente de le bousculer dans ses habitudes, de le choquer, même. Poussé à bout par ce plaisantin à moitié fou, notre homme finit par se fâcher, devient agressif et dévoile ainsi sa nature… animale.

Points forts

- Bravo aux trois comédiens, qui sont excellents et convaincants, et surtout à Xavier Gallais dans le rôle de Jerry. C’est un magistral morceau de bravoure que ce quasi-monologue dans lequel le comédien nous embarque dans sa folie douce cynique et extrêmement drôle. - Et bravo au traducteur Jean-Marie Besset, dramaturge lui aussi. Il n’y a pas un gramme d’américanisme dans les dialogues, c’est rare… - On est bien à New York et le fossé entre les riches et les pauvres (thème cher à Albee) est évoqué ici avec beaucoup de justesse, sans pourtant tomber dans le misérabilisme. L’écriture est concise et l’humour toujours présent.

Quelques réserves

- On a du mal à prendre vraiment au sérieux ce qu’Edward Albee a voulu « démontrer » dans cette pièce, à savoir que le confort bourgeois est un frein au bonheur, en général, et à l’épanouissement sexuel, en particulier, et que toute notre civilisation est bâtie sur la violence. - Le Zoo, qui fait office de deuxième acte, est la première pièce d’Edward Albee. Il lui a accolé plus récemment La Maison, ici le premier acte. Mais cette première partie n’a pas la force de la deuxième. Les dialogues entre Peter et Ann sont inintéressants et longuets... Pour montrer qu’on s’ennuie en couple, est-il nécessaire d’ennuyer le spectateur ? Et faut-il s’appesantir aussi crûment sur ses problèmes sexuels ? C’est dommage, car la deuxième partie est remarquable et se suffirait à elle-même.

L'auteur

Né en 1928 à Washington, Edward Albee figure parmi les grands auteurs de théâtre américains contemporains, à la suite de Arthur Miller, Tennessee Williams ou Eugene O’Neill. Fils adoptif d’une famille aisée très impliquée dans le théâtre, il se passionne dès l’adolescence pour l’écriture au détriment de ses études. Il est renvoyé de différents collèges et fait finalement des études d’art dramatique, au désespoir de ses parents qui n’apprécient pas ses fréquentations hors de la « bonne société ». Le Zoo (Zoo Story) est sa première pièce, écrite à 30 ans, mais c’est évidemment Qui a peur de Virginia Woolf qui le fera connaître du grand public. Edward Albee a été récompensé par de nombreux prix et distinctions, notamment le prix Pulitzer qu’il a reçu à trois reprises (pour Délicate balance en 1966, pour Seascape en 1974 et pour Trois grandes femmes en 1991). Très influencées par Samuel Beckett, les œuvres d’Edward Albee sont une satire mordante de la vie moderne, mettant en cause le modèle familial, les disparités sociales et les effets pervers de la société de consommation.

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Une satire mordante de la vie moderne.

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