La Souricière
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Thème
A l’auberge du Manoir de Monkswell, Mollie et Giles Rakston s’apprêtent à accueillir leurs premiers pensionnaires, un jour de tempête de neige. A la radio, on annonce un meurtre commis à Londres, par un individu portant manteau sombre et écharpe claire…. Dehors, la tempête fait rage lorsqu’arrive l’inspecteur Trotter. Il explique qu’un carnet a été retrouvé sur les lieux du crime, portant deux adresses : l’une, 24, Culver Street, où le crime a été commis, l’autre… au Manoir de Monkswell !
Dès lors, toutes les personnes présentes sont des suspects en puissance. Et voilà que, malgré les précautions, les suspicions sur tous et chacun, un cri retentit dans la nuit. On découvre le corps sans vie d’une des pensionnaires. L’inspecteur Trotter prend les choses en main, l’enquête est lancée…
Points forts
Tous les comédiens sont excellents, sans exception : on n’en attend pas moins de la troupe de la Comédie française.
Voilà une bonne pièce, de facture classique et classiquement interprétée, du Agatha Christie pur jus et sans vraiment de surprise… sauf celle, bien sûr, relative à l’identité du meurtrier. Et encore, peut-il y en avoir quand tout lecteur de roman policier digne de ce nom sait que le meurtrier n’est jamais celui que l’on croit ?
La pièce respecte à la lettre de l’esprit de la romancière, on y retrouve les décors surannés et réalistes de la vieille Angleterre (ici l’Ecosse), l’atmosphère feutrée de ses intérieurs, l’ambiance trouble et inquiétante des huis clos. On y retrouve aussi les archétypes bien rendus des personnages : la femme mûre un peu raide, la jeune femme naïve, le “Major“, l’excentrique, l’inspecteur. Bref, tout un petit monde “agathachristesque“ parfaitement restitué par les comédiens rodés à toutes les situations théâtrales que sont ceux du Français. La mise en scène n’est pas déshonorante et le rythme soutenu.
Quelques réserves
- Comment se fait-il, alors que pendant ce spectacle d’une durée pourtant raisonnable, on regarde un peu sa montre ? Et les applaudissements nourris, debout (comme c’est désormais la mode systématiquement), ponctués de nombreux “youyous“ dans la salle, n’y changent rien car, autant le dire dans détour : je me suis ennuyée.
Encore un mot...
Contentons nous de mentionner ici ce qui fait le paradoxe ou le nerf sensible de toute position de « critique » : la dichotomie entre le bel ouvrage et le talent, ou encore entre le « bien fait » et le « génie ». Sans doute, l’éternelle question… de l’art.
Une phrase
- « D’après Scotland Yard, le crime a eu lieu au 24, Culver Street, à Paddington. La victime, qui vient juste d’être identifiée est une certaine Miss Maureen Lyon. La police recherche un suspect aperçu dans les parages… » (message de la radio entendu au manoir de Monskwell).
L'auteur
Agatha Christie (1890 - 1976), surnommée « la reine du crime », est l’une des autrices les plus prolifique de la littérature policière : 66 romans, 154 nouvelles et 20,pièces de théâtre traduites dans de nombreuses langues et souvent adaptées au cinéma. On y retrouve Hercule Poirot et Miss Marple, deux de ses personnages d’inspecteurs devenus mythiques.
La Souricière (The Mousetrap) fut d’abord écrite en 1947 pour la radio, avant d’être adaptée pour la scène avec un immense succès. La pièce n’a jamais quitté l’affiche à Londres depuis sa création, en 1952. On raconte que les taxis londoniens donnent le nom du coupable à celles ou ceux de leurs client-e-s qui, se rendant au spectacle, ne leur auraient pas donné un pourboire suffisant !
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