Le joueur d’échecs
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Thème
Sur un paquebot en route pour l’Amérique latine, le “narrateur” parvient à faire jouer Centovic, le plus grand champion d’échecs de l’époque, contre un amateur anonyme dont il a découvert par hasard le don extraordinaire. Ce “joueur” va lui révéler comment l’isolement complet auquel l’ont contraint ses tortionnaires allemands l’a conduit à se réfugier dans l’art des échecs, jusqu’à la folie.
Points forts
L’interprétation d’André Salzet. Seul, servi par la mise en scène dépouillée d’Yve Kerboul, il passe avec une maitrise ébouriffante du rôle du “narrateur” à celui du “joueur”, des rodomontades d’un passager écossais aux mufleries de Centovic, jouant, pour marquer les transitions, des intonations de voix, d’une chaise déplacée, d’une veste enlevée ou remise, d’un jeu de lumière...
Quelques réserves
Je n’en vois aucun.
Encore un mot...
André Salzet a conçu cette adaptation du roman de Stefan Zweig en 1996. Il a largement dépassé depuis les mille représentations. Son jeu, quand le personnage central décrit le vertige suscité par les parties que son cerveau joue contre lui-même à un rythme de plus en plus frénétique, est un morceau d’anthologie.
Une phrase
La proposition fatale du rusé Czentovic au “joueur” qui vient de le mettre “Mat” : « Encore une partie ? »
L'auteur
Stefan Zweig écrit le Joueur d’échecs peu avant son suicide en 1942, à 61 ans. Comme lui, le héros de ce court roman est autrichien et contraint à l’exil ; comme lui, il sort détruit de sa confrontation avec le nazisme, instrument ultime de l’anéantissement de la culture européenne, que Zweig juge définitif.
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