Le roi se meurt

88 minutes pour mourir…
De
Eugène Ionesco
Mise en scène
Christophe Lidon
Avec
Valérie Alane, Chloé Berthier, Thomas Cousseau, Armand Eloi, Vincent Lorimy; Nathalie Lucas

Durée : 1h20

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre des Gémeaux parisiens
15, rue du Retrait
75020
Paris
01 87 44 61 11
Jusqu’au 6 février 2026. Du mercredi au samedi à 21h. Le dimanche à 15h30

Thème

  • Le roi Béranger va mourir, il va même mettre 1h28 pour mourir, c’est dit d‘entrée de jeu. Dès le lever de rideau le compte à rebours a commencé. Le roi va mourir, son royaume se dégrade, ses proches le trahissent, ses pouvoirs le lâchent, tout fout le camp… 

  • Et malgré l’accompagnement empressé de ses deux reines, Marie et Marguerite, il enrage et tape du pied comme un gamin capricieux. C’est que mourir, il ne veut pas, pas du tout même! • Las, pas plus qu’aucun humain, le roi va n’y couper… Le génie de Ionesco est de faire de ces 1h28 un hymne merveilleux à la vie pour traiter du sujet de la mort.

Points forts

  • Cette parabole tragi-comique emprunte le chemin de l’humour pour nous toucher au cœur. Et cela fait mouche. J’ai, je l’avoue, assez vite basculé dans l'humour de l'absurde d’un propos qui reste celui de l'humain et de son entourage face à sa propre fin. En ce sens, le projet de Ionesco n’est pas trahi par cette production, loin s’en faut. 

  • Vincent Lorimy est royal en Béranger décrépit, capricieux et hypocondriaque, il bougonne et tape du pied à ravir. La reine Marguerite campe parfaitement l’épouse autoritaire et caricaturale. 

  • Au crédit du metteur en scène, on peut dire qu’en jouant la tension permanente entre le tragique et le comique, il réussit finalement à rendre cette longue agonie terriblement humaine.

Quelques réserves

  • Pour autant, si les acteurs sont bons et débordants d’énergie, on n’est pas totalement convaincu par cette mise en scène, notamment par le rythme général, parfois un peu décousu.  •  Certaines faiblesses parmi les personnages peuvent être pointées, notamment la pleureuse reine Marie, qui est sans doute trop « psychologisante » et dépare légèrement dans la distribution des rôles titres. 

  • Cette pièce exigeante aurait sans doute gagné à une approche plus nuancée pour en révéler toute la portée. 

Encore un mot...

  • Le Théâtre des Gémeaux parisiens est une très belle salle de 300 places, et l’on se prend à regretter que seules une vingtaine de personnes occupent difficilement les deux premiers rangs : peut-être faudrait-il à cette pièce somme toute intimiste et profonde, même si empreinte de burlesque, une salle… plus intimiste?

L'auteur

  • Eugène Ionesco, né Eugen Dimitri Ionescu naît le 26 novembre 1909 à Slatina (Roumanie). Il passe une grande partie de sa vie à voyager entre la France et la Roumanie. 

  • Représentant majeur du théâtre de l'absurde en France, il écrit de nombreuses œuvres dont les plus connues sont La Cantatrice chauve (1950), La Leçon (1951), Les Chaises (1952), Rhinocéros (1959) et Le roi se meurt (1962). 

  • Ionesco, lui, meurt à Paris le 28 mars 1994.

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