
Le très-bas
Durée : 1h15
Infos & réservation
Thème
Le spectacle retrace l’itinéraire de cet apôtre de la pauvreté, d’abord jeune homme issu de la bourgeoisie, tendre à la chair, chevalier et homme de guerre confirmé, mais qui connaît une révolution de l’âme lors de son emprisonnement à la suite d’une bataille et d’une longue maladie contractée en prison.
Un chemin de terre au centre du jeu, nous voilà sur le chemin d’un pèlerinage à la rencontre d’une figure majeure du christianisme, fondateur de l’ordre des Franciscains. S’ensuit dans ce spectacle à trois voix et un violoncelle la vision poétique de Christian Bobin sur l’homme, son rapport à la nature, aux choses de la terre, au pragmatisme d’un monde - « le très bas » - en opposition avec « le très haut », image sévère et écrasante d’une religion parfois intransigeante.
C’est une plongée dans les profondeurs du silence et de la spiritualité, où l’obscurité laisse place à la lumière intérieure.
Points forts
L’audace du propos dans ces temps troublé, puisque la pièce rend hommage à François d’Assise, figure lumineuse de rébellion silencieuse contre l’hypocrisie, la surconsommation et la dégradation de notre planète. Il incarne ici la pureté et la simplicité, valeurs essentielles en cette époque de crise(s).
Un très beau dispositif scénique et lumineux, grâce auquel les trois interprètes incarnent avec simplicité et dans un verbe réaliste la vision poétique d’un auteur que le metteur en scène décline en tableaux successifs avec épure, comme un cantique. Le violoncelle apporte bien le contre-point nécessaire au silence succédant aux paroles pour méditer le propos.
La singularité du lieu et le rapport bi frontal.
Quelques réserves
- L’acoustique est parfois problématique.
Encore un mot...
- Exaltation d’un dieu des enfants, d’un dieu d’amour, c’est avant tout la joie qui conduit la foi de l’homme. Nul besoin d’être croyant pour accéder aux propos philosophiques, parfois métaphysiques de Chr. Bobin, il faut parfois se laisser porter par une mélopée singulière qui, si parfois elle vous échappe ou vous heurte, imprime en vous une réflexion nécessaire sur l’état du monde et la place de la joie dans une société comprimée par de trop nombreuses injonctions.
Une phrase
Fabien : « On sait de lui peu de choses. Ce qu’on sait de quelqu’un , ça empêche de le connaître.
- Stéphanie : C’est une phrase qui est dans la Bible. La Bible est un livre, fait de beaucoup de livres. Dans chacun d’eux, beaucoup de phrases. Dans chacune de ces phrases, beaucoup d’étoiles, d’oliviers, de fontaines, de petits ânes, de figuiers, de champs de blé, de poissons. Et le vent… partout le vent […] “L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière“ . Dans cette phrase, vous ne voyez ni l’enfant ni l’ange, vous voyez le chien. »
L'auteur
Christian Bobin trouve un écho et une grande inspiration chez des poètes et romanciers capables, comme lui, de s’émerveiller des choses simples de la vie En 1991, il connaît un premier succès avec Une petite robe de fête, ouvrage vendu à 270 000 exemplaires.
Auteur contemplatif, il donne à ses textes un caractère presque religieux par l’emploi d’une prose poétique et aérienne qui invite au recueillement et à la méditation. La foi chrétienne tient ainsi une place importante dans son œuvre, dont Le Très-Bas (1992) et Ressusciter (2001) sont les exemples les plus frappants.
En 2016, Christian Bobin reçoit le Prix de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre.
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