Les Jumeaux Vénitiens

Tout en haut, entre Molière et Marivaux
De
Goldoni
Traduit et adapté par Jean Louis Benoît
Avec
Maxime d’Aboville, Olivier Sitruk, Victoire Belezy, Philippe Berodot, Adrian Gamba-Gontard, Benjamin Jungers, Thibault Lacroix, Agnès Pontier, Luc Tremblais, Margaux Van den Plas
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre Hebertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017
Paris
0143872323
Jusqu'au 31 décembre 2017

Thème

L’action se situe à Vérone où se retrouvent par hasard deux jumeaux qui ont été séparés dès leur naissance: l’un, qui a été élevé dans les montagnes ,Zanetti, un peu simple d’esprit; et l’autre, Tonino, d’éducation vénitienne,  plutôt délié. Ils ignorent leur présence au même moment dans la même ville. Zanetti, venu pour épouser la fille d’un riche marchand; et Tonino; pour trouver sa belle qui avait fui sa famille pour lui. La ressemblance physique est telle qu’elle génère une suite de quiproquos, duels, intrigues, revirements, escarmouches…. alors que leurs caractères diffèrent du tout au tout ! 

Points forts

- Ecrite en 1745, c'est une pièce de commande, faite à la demande d’un comédien qui voulait jouer sans masque, bousculant ainsi  les principes même de la Comedia del Arte , C’est donc une oeuvre charnière. Une comédie d’intrigues avec des personnages bien campés, aux comportements réalistes, représentant bien une société bourgeoise provinciale. 

- Une traduction « fraîche » et juste d’un texte écrit initialement en plusieurs langues et dialectes qui semble n’avoir pas pris une ride. Le metteur en scène, Jean Louis Benoit, en a fait son miel pour notre plus grand plaisir.

C’est réaliste, cru, enlevé, sans emphase et très actuel.

- Un enchantement pour l’oeil: l’élégance et le raffinement des costumes, conçus Frederic Olivier, dans un décor de rue sobre et esthétique, imaginé par Jean Haas et mis en valeur par les lumières de Joël Hourbeigt. 

- Une mise en scène jouant sur le comique de mouvement : entrées, sorties, apparitions aux fenêtres, claquements de portes, on est en plein vaudeville, si ce n’est les scènes de duel parfaitement menées. 

- Des comédiens excellents qui se jouent de leur rôle, à la limite de l’improvisation. Ils insufflent une joie de vivre à  l’italienne, très communicative. Le ton enlevé est juste.

Par contraste, le personnage de Pancrace, hypocrite, dissimulateur, jaloux, méchant, parfaitement campé par Olivier Sitruk, jette une lumière froide sur cette effervescence. 

- Maxime d’Aboville est plus qu’étonnant dans l’interprétation des jumeaux: Zanetti, le rustre mal dégrossi et Tonino, malin et raffiné. Une interprétation de haute volée. D'Aboville maîtrise avec virtuosité escrime, cascades, dans un double rôle, où il fait merveille.

- Une comédie sans masque, un théâtre simple, clair, transparent, lisible et très populaire.

- Une poésie au quotidien. On se reconnait dans ce qu’on voit. Une peinture amusée de la société véronaise du 18ème siècle.  

Quelques réserves

Sous le charme, je n'en ai pas vus…

Encore un mot...

Un merveilleux divertissement, une farce morale à double lecture, toute en harmonie. Un texte moderne, cru et imagé. Une interprétation dynamique et joyeuse. Une troupe excellente.

Un régal pour les yeux et l’esprit.

Une phrase

- "Il a l’air d’un sabot taillé de travers."

- "La témérité est le propre des sots."

L'auteur

Carlo Goldoni  (1707-1793 ) est souvent considéré comme le Molière italien, Molière qu’il estimait comme un génie.  

Ce vénitien, étudiant en droit, devient avocat mais s’oriente très rapidement vers le théâtre. Il écrivit en trois langues : vénitien, italien et français. Plus de deux cents pièces: en majorité des comédies qui l’ont rendu célèbre; mais aussi des tragi-comédies, et des livrets d’opéra, avec Vivaldi… 

Ses comédies les plus jouées de nos jours: Le Serviteur de deux maîtres, La Locandiera, Les Rustres, Le Campiello, La Trilogie de la Villegiature.

Très critiqué en son pays, Goldoni, grand transformateur de la Comedia Del Arte, s'est installé en 1762 en France où Il a vécu plus de trente ans. Il y eut la charge du Théâtre Italien. Il écrivit entre autres le Bourru Bienfaisant, pièce qui fut représentée à la Comédie Française.

Il mourut, très démuni, sur le sol français. 

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