Louise Weber dite LA GOULUE

Un très bel hommage à une sacrée bonne femme !
De
Delphine Gusteau
Un spectacle musical avec DELPHINE GRANDSART et Matthieu MICHARD à l’accordéon,
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

THEATRE ESSAÏON
6, rue Pierre au Lard
75004
Paris
Jusqu’au 25 Juin 2019 : jusqu’au 30 Mars les vendredis et samedis à 21h30; et du 15 avril au 25 Juin les lundis et mardis à 21h30

Thème

Louise Weber, surnommée la Goulue car « elle avait coutume de sécher les fonds de verre dans les cabarets», est née, à Paris, dans les faubourgs en 1865, sous la IIIème République dont la bourgeoisie bien pensante s’encanaille.  Engagée  dans le grand quadrille au Moulin Rouge par Charles Zidler, elle deviendra la coqueluche de Paris, la reine du French-Cancan avec ses frous frous et son franc parler. Elle fut le modèle et l’amie de Toulouse Lautrec. Féministe avant l’heure elle revendiquait sa liberté sur tous les plans, insoumise et affranchie de toute morale, elle n’avait que faire de l’argent, vivant de ses passions, la danse, les fauves, les hommes…..Partie de rien,  blanchisseuse, star du Moulin Rouge, dompteuse de fauves,  celle qui aura côtoyé Victor Hugo, posé pour Renoir et fut la muse et l’amie de Toulouse Lautrec,  terminera dans la misère, avec ses souvenirs et sans regret.

Points forts

. Une interprète, Delphine Grandsart,  plus vraie que nature et qui habite son personnage. Elle est la Goulue, avec sa gouaille, son côté fantasque, sa spontanéité provocante, son sex-appeal débridé, sa liberté affichée et ses failles.
.  Elle est étonnante de vérité par sa gestuelle. Une grande professionnelle qui assure aussi bien la danse que le chant et tout le registre des émotions  : vieillesse assumée,  maturité provocante,  gloire, amours, amitiés,  jeunesse libérée, enfance meurtrie. 
.  Dans un registre plus intimiste on assiste a un émouvant, monologue avec Toulouse Lautrec, où elle se souvient …
. La salle voutée de L’Essaïon se prête fort bien à cette atmosphère. On est proche, très proche et la Goulue en joue avec bonne humeur et malice. 
. La mise en scène nous emmène de tableau en tableau,  en remontant dans le temps.  L’éclairage met en valeur chaque pièce minimale du décor :  la coiffeuse,  le paravent rouge… L’ambiance est campée. Une atmosphère de coulisses de cabaret. On est dans cette IIIème République, où la bourgeoisie et les têtes couronnées  se divertissent dans les bordels, les cabarets, au Moulin Rouge….
. La musique, interprétée ou crée et même improvisée avec talent  par  l’accordéoniste, Matthieu Richard,  sert de contrepoint,  adoucit et fait corps avec le texte. Certains  intermèdes musicaux connus  sont facilement repris en choeur.  Un jeu sobre, juste, parfait qui rééquilibre et accompagne poétiquement le genre outré et volontiers canaille de la Goulue.

Quelques réserves

- Un texte riche, engagé campant cette personnalité hors du commun, une écriture qui se veut par moment provocatrice  et outrancière, à la limite de la vulgarité, mais qui effleure seulement ce parcours féministe avant l’heure.  On aurait aimé plus de profondeur. . Une mise en scène rétro-chronologique, qui peut surprendre au début. -Un premier tableau dur, réaliste jusqu’à la caricature.

Encore un mot...

Une Goulue entrainante, d’une sensualité assumée et libérée. 
Une remarquable comédienne soutenue par un excellent musicien pudique et retenu. 
 

Une phrase

"La Goulue n’est pas belle , elle est pire que ça "

L'auteur

Delphine Gusteau est auteure et metteuse en scène, parolière et scénariste. Elle a longtemps collaboré avec François Rollin au Théâtre du Rond Point.  Elle a publié un recueil de textes poétiques, des sketchs pour enfants. C'est une femme engagée et talentueuse, 

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