L’usage du monde

Au théâtre comme dans le récit original, un texte inusable et magnifique
De
Nicolas Bouvier
Adaptation : Anne Rotenberg, Gérald Stehr et Samuel Labarthe
Durée : 1h10
Mise en scène
Catherine Schaub
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de poche Montparnasse
75 boulevard Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Du 5 janvier au 22 avril 2023, du mardi au samedi à 19h00, dimanche 17h30.
Puis au Théâtre de Carouge (Suisse) du 29 novembre au 22 décembre 2023, et du 8 au 26 janvier 2024.

Thème

  • Le livre de Nicolas Bouvier - L’usage du monde - livre un art de le regarder, de monter à bord, de s’y installer pour le voir vivre. L’observer pendant dix-huit mois de l’intérieur, le peindre en mots, lui offrir sa complicité en s’attardant pour regarder les gens vivre, sourire, chanter, donner une part de leur cœur ; laisser les paysages traversés vous conduire, les splendeurs majestueuses ou minuscules se jeter à vos regards. 
  • Tout ce qui fait le suc de cette aventure unique du milieu des années 1950 est résumé dans ce spectacle. Tiré d’une œuvre inclassable, il mérite plus que jamais son titre de génie.

Points forts

  • Concentrer un tel classique du livre de voyage pour le convertir en spectacle était risqué. Comment, en soixante-dix minutes solitaires, ne pas trahir l’âme du conteur, sa lenteur assumée, sa poésie limpide, sa bienveillance complice pour ces figures surannées d’un “outre-monde“ aujourd’hui disparu. 
  • Sous un sobre décor en noir et blanc alternant des photos fanées, des vidéos datées, des cartes accordées aux grandes étapes du carnet de route, Samuel Labarthe conte en toute simplicité. Il mime les gestes, dit les mots, vit les situations, porte la voix grave et claire de l’aventurier et de son ami Thierry Vernet, dessinateur, à bord de sa vieille Fiat 500 “Topolino“, ou au-dessus de sa Remington. 
  • Dans ce concentré fidèle d’une année et demie d’itinérance, on retrouve tout ce qui fait aimer Nicolas Bouvier : la musique de la rencontre, l’humour discret, la sensibilité curieuse, la tendresse délicate, les efforts débrouillards, les températures extrêmes et la rudesse des chemins cabossés entre les Balkans et l’Afghanistan. 
  • L’œuvre conserve ici sa jeunesse intemporelle : bravo.

Quelques réserves

  • Aucune.

Encore un mot...

  • En quittant la salle, on se prend à remonter le temps, à rêver de refaire ce voyage de ces modernes Ulysse. • Bénis soient de tels textes d’hier, et dommage pour la réalité d’aujourd’hui, qui ne le permet plus !

Une phrase

« Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations. »

L'auteur

  • Nicolas Bouvier (1929-1998), fils de bourgeois suisses romands, sorte de provincial de la langue française, ne vivait sa soif de rencontres et son goût de la liberté que sur les routes du monde. Il publia en 1963 son premier livre, L’usage du monde, à compte d’auteur, dix ans après son échappée belle. 
  • Sa prose curieuse et limpide, revêtue des couleurs de la poésie, illustrée de ses photos et des dessins de son compagnon de voyage, Thierry Vernet, fait toujours merveille. Il confirme 70 ans après ce périple d’anthologie, entre Genève et la passe de Khyber (Afghanistan) à bord d’une Fiat 500, de juin 1953 à décembre 1954, être bien resté le grand maître toujours vivant des écrivains-voyageurs.

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