Monsieur Kaïros

Variations originales sur les relations entre entre un écrivain et ses personnages
De
Fabio Alessandrini
Mise en scène
Fabio Alessandrini
Avec
Yann Colette et Fabio Alessandrini
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006
Paris
0145445734
Jusqu' au 3 décembre, du mardi au samedi à 21h
Vu
par Culture-Tops

Thème

Un écrivain travaille à son nouveau roman, l’histoire d’un médecin humanitaire. Seul à sa table, absorbé par son imaginaire, face à son ordinateur, il ne se rend pas compte qu’un homme se trouve près de lui, dans l’obscurité. Qui est cet homme ? C’est en fait le héros du roman, ce médecin dont il décrit la vie.

Cette ellipse fantastique va mettre en place une rencontre insolite entre l’écrivain et son héros. Le dialogue et les propos qui s’en suivent vont poser la question de fond : est-ce la vie du héros qui détermine l’écrit ou est-ce l’écrivain qui pilote celle de son héros ? Et pourquoi cet homme ici ? En fait c’est un aparté insolite dans sa vie de médecin à risque, provoqué à la façon des postures surréalistes de Pirandello, pour créer le choc de la vérité entre un auteur et son héros. Qui voudrait quand même avoir son mot à dire ! 

Points forts

Une révélation inattendue dans la mesure où elle pose la question qu’écrivain et lecteur peuvent se poser : celle de la genèse et de la destinée des héros de romans. Qui maîtrise qui ? Cette question n’est pas originale, mais c’est la forme qu’elle prend ici qui est originale, car on assiste à une confrontation non seulement de profils de vie, de points de vue sur l’existence, mais aussi de destinées. C’est en fait de l’autorité de l’écrivain dont il est question dans cette pièce.

 Les rôles sont bien identifiés permettant d’entendre les arguments légitimes de chacun, dans la logique qui leur est propre et qui est parfaitement défendable de part et d’autre. Tellement défendable qu’on va assister à un renversement inattendu des rôles. Une façon, in fine, de laisser peut-être la maîtrise à… l’écrivain. 

Concernant les comédiens, Fabio Alessandrini possède la certitude de l’écrivain « maître à bord » et ne supporte pas d’être guidé par quiconque. Yann Collette qui dans un premier temps se prête « au jeu » avec curiosité, sympathie et recul, va vouloir reprendre lui aussi la maîtrise de ce qu’il est vraiment. Ces rôles sont parfaitement endossés, en étant heureusement plus vivants qu’abstraits. 

Quelques réserves

Certains points de mise en scène et de scénographie sont peut-être un peu surpondérés, comme les lumières et les sons au début. 

Encore un mot...

L’écrivain manipule-t-il ses héros, où serait-il dépendant de la destinée de ceux-ci ? La question reste évidemment posée... 

Une phrase

 «Vous n’avez pas à être autre chose que ce que j’écris ! » 

L'auteur

Fabio Alessandrini est ancien élève de l’Ecole d'Art Dramatique de Théâtre de Gênes, de la Comedia dell'Arte avec Carlo Boso, et de cours de danse avec Derek Wolshonack et Annatina Hug. 

Ses rôles au cinéma : dans "Il Vizio di vivere", de Dino Risi:"Il giorno che ho ucciso il mio amico poliziotto", de Constanza Quatriglio; "Il ladro di bambini", de Gianni Amelio. 

A la télévision : "Le jour où tout a basculé" (Don du ciel), réalisé par Sylvain Ginioux.

Au théâtre:  en
2005/2007
,"Touche", création à partir de témoignages d'anciens footballeurs de 1ère division italienne; en 2006, 
"Cherchevent" de Carlo Tolazzi, création à partir d'un procès militaire qui eut lieu en Italie en 1916; en 2000/2005
", "La Conquête du Mexique", pièce autour de la rencontre entre le conquistador Hernan Cortes et l'Empereur aztèque Moctezuma;  en 2003/2004
, "Distants", création à partir de témoignages d'immigrés; en 2002, 
"Une Fois, un Jour", d'après le roman de Erri de Luca.

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