Panique en coulisse

Un vaudeville exécuté en dehors des règles de l’art
De
Michael Frayn
Mise en scène
Jean-Luc Moreau et Anne Poirier-Busson.
Avec
Elie Addams, Sébastien Almar, Nicolas Carpentier, Marine Dusehu, Benjamin Gomez, Quantin Laclotte-Parmentier, Marion Lahmer, Chanaël Meïmoum, Chick Ortega.
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre des Variétés
2, Bd Montmartre
75002
Paris
01 42 33 09 92
Jusqu’au 7 janvier 2024 Du mercredi au samedi à 20 h et les samedis et dimanche à 16h30.

Thème

  • Sans (ou Sens ?) dessus dessous, un vaudeville assez quelconque, se met en place. Dans le décor d’un bel intérieur campagnard - dont les propriétaires sont censés résider en Espagne pour fuir le fisc - Gaby, gardienne et femme d’entretien portée sur les sardines et le haka néo-zélandais, voit successivement débouler : 
    • l’agent immobilier de chez Beltram & Beltram, venu avec sa sculpturale maîtresse Diane (par ailleurs inspectrice du fisc) tester la chambre à coucher ;
    • puis les vrais propriétaires, qui, sur un coup de tête, ont décidé de braver l’interdiction de résidence dans le même but (c’est l’anniversaire de leur mariage) que les premiers intrus ;
    • et enfin un improbable cambrioleur, ancien as des coffre-forts et pas tout à fait rangé des camions.
  • Une intrigue sans grand relief donc… mais c’est sans compter avec sa mise en scène !

Points forts

  • En effet, toute la force de Panique en coulisses consiste à faire exploser le cadre convenu du vaudeville en proposant un découpage pour le moins astucieux :
    • d’abord en montrant la pièce en répétition, dans l’urgence de la veille d’une première, et sous la direction tyrannique de “Dieu“, alias Philippe de Saint-Cyr, un metteur en scène prétentieux : les premiers rires fusent dans le public, tant les réglages et les répliques semblent difficiles à se mettre en place ;
    • ensuite, la pièce est montrée dans sa représentation, mais côté coulisses et en décor inversé, et là, les comédiens règlent des comptes à longueur de scènes, c’est un véritable numéro de virtuosité auquel nous assistons bouche bée ;
    • mais ce n’est pas fini car, dans un troisième temps, nous retrouvons la scène pour une représentation de la pièce au cours de laquelle tout se détraque, et c’est l’apothéose !
  • Franchement, comment ne pas admirer l’inventivité, la précision et le timing d’une mise en scène millimétrée, au cours de laquelle tant de portes (il y en a huit en tout) claquent ? Tous les comédien-ne-s, respectant une feuille de route bien plus rigoureuse que les foirades qui se multiplient, s’en donnent à cœur joie pour animer ce maelström déchaîné, et interpréter une partition à ce point débridée, sans aucun temps mort.
  • Cet exercice virtuose, mené de main de maîtres par J.-L. Moreau et Anne Poirier-Busson, est porté par des comédien-ne-s qui font preuve d’une débauche d’énergie en même temps que d’un contrôle impressionnant de leurs mouvements et de leurs apparitions.

Quelques réserves

Ah, si tous les vaudevilles pouvaient être ficelés ainsi…

Encore un mot...

  • C’est tout à fait le genre de spectacle qu’il convient de partager en famille lors des fêtes de fin d’année, tant la communion dans le rire est assurée. 
  • Mais est-il absolument indispensable d’attendre le mois de décembre pour y courir, seul ou accompagné ? La réponse est non, assurément non !

Une phrase

Le metteur en scène exaspéré, puis désespéré, s’adressant à sa troupe : 
- « Toi et Chloé, partagez-vous le cerveau de Fred, vous serez peut-être moins cons… »
- « L’une de mes gargouilles [Philippe de Saint Cyr met aussi en scène Notre Dame de Paris] est partie tourner une pub pour Carglass… »

L'auteur

  • Le Britannique Michael Frayn (1933- ) est à la fois dramaturge et romancier. Il apprend le Russe lors de son service militaire (puis sera traducteur de Tolstoï et de Tchekhov), mais aussi en Philosophie, avant d’embrasser la carrière de journaliste au Guardian puis à The Observer
  • Ses pièces ont rencontré un vif succès, ainsi Copenhagen (Tony Award de la meilleure pièce en 2000), ou Democracy.
  • Panique en coulisses, créée en 1982 sous le titre de Noises off, a déjà enthousiasmé 14 millions de spectateurs !

Commentaires

Marie
sam 06/01/2024 - 22:29

Comédie qui aurait pu l’être en changeant la majeure partie des comédiens qui ne sont pas à la hauteur, c’est pathétique et loin d’être drôle et exceptionnel, une perte de temps absolue!

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