Traviata - vous méritez un avenir meilleur

La grâce à l’état pur
De
D’après La Traviata de Giuseppe Verdi
Conception : Benjamin Lazar, Florent Hubert et Judith Chemla
Durée : 2H
Spectacle en Italien et en français, surtitré en français
Reprise, création en 2016
Mise en scène
Benjamin Lazar
Avec
Florent Baffi, Damien Bigourdan, Jérôme Billy, Renaud Charles, Elise Chauvin, Judith Chemla, Axelle Ciofolo de Peretti, Myrtille Hetzel, Bruno LeBris, Gabriel Levasseur, Sébastien Llado, Benjamin Locher et Marie Salvat
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre Des Bouffes du Nord
37bis boulevard de la Chapelle
75010
Paris
01 46 07 34 50
Du 12 Septembre au 3 Octobre 2023. Mardi 12, jeudi 14, vendredi 15, vendredi 22, samedi 23, mardi 26, mercredi 27, vendredi 29, samedi 30 septembre et mardi 3 octobre à 20H

Thème

  • La Traviata est inspirée de la courtisane Marie Duplessis ( 1824-1847), dont Alexandre Dumas fils tomba éperdument amoureux et en fit aussitôt une héroïne de roman, qui fascina Verdi, qui à son tour en fit un opéra. 
  • Violetta est une femme libre qui jouit d’une vie de fêtes et d’excès, et ne semble vouloir à aucun prix sacrifier cette liberté. Pourtant, la rencontre avec un jeune bourgeois follement épris d’elle va bouleverser la courtisane. 
  • C’est un amour absolu qui l’anime soudain. Mais cette femme, condamnée dès le commencement par la phtisie, connaîtra le sacrifice, l’humiliation et le chagrin avant d’être emportée par la maladie.

Points forts

  • Il y a d’abord la magie du lieu, ce théâtre des Bouffes du Nord, meurtri par les années, où le reflet d’un temps ancien, romantique, libre est encore palpable.
  • Il y a ensuite le décor : des fleurs dans des vases, un tombeau de terre et de mousse refermé par une porte vitrée semblable à celui du conte de Blanche neige, un piano au jardin, un miroir en cour, et puis un immense voile de tulle blanc tombant du plafond jusque sur le devant du plateau, et dans lequel les personnages vont se perdre, se chercher, s’embrasser, s’évanouir… une matière évanescente et vaporeuse qui rappelle la maladie et les sentiments tourmentés de Violette.
  • Il y a aussi les musiciens, huit au total : flûte, clarinette, cor, violon, violoncelle, contrebasse, trombone et accordéon. Ils se promènent au milieu des acteurs, sans partition, chaque note est sue par cœur, et la musique vient comme ça, comme par enchantement, porter l’histoire et la sublimer.
  • Il y a encore la mise en scène et la réécriture réjouissantes de ce monument du répertoire classique lyrique. Il fallait de l’esprit et de la malice pour le réinventer de la sorte.
  • Et puis enfin, il a Judith Chemla, qui, comme par magie, se découvre une voix lyrique à 20 ans passés, et enchante non seulement par cette voix sublime, mais aussi par sa grâce, son charisme mutin et sensuel, son agilité à passer de la théâtralité au chant lyrique, de la gravité à l’humour, sans qu’on le voie, comme une pirouette. Elle nous surprend à chaque instant, et rend ce spectacle absolument merveilleux.

Quelques réserves

Pas la moindre…

Encore un mot...

  • Benjamin Lazar a su trouver la juste balance entre le drame et la comédie : on rit comme on s’émeut, tout respire d’un même souffle et bascule de l’un à l’autre, la débauche flirte avec le sublime, l’ordinaire avec l’extraordinaire. 
  • L’on se sent enivrés de ce parfum d’amour, de sexe, de chute et de mort… mais Violetta meurt-elle vraiment dans cette version ? Le regard de Judith Chemla et son sourire en coin avant que le noir se fasse laissent subsister le doute.

Une phrase

Violette :
« Toujours libre, je veux pouvoir
voltiger de joie en joie,
je veux que ma vie s’écoule
par les sentiers du plaisir !
Que naisse le jour ou qu’il meure,
toujours gaie dans mes rencontres,
vers des plaisirs toujours nouveaux
j’ai besoin que ma pensée s’envole. »

L'auteur

  • Verdi, avec plus de vingt-cinq opéras - dont La Traviata et Aïda - fut de son vivant une véritable gloire nationale. Si les Italiens ont bien sûr encensé le compositeur, son nom est aussi devenu un symbole politique pour les partisans de l’unité italienne. 
  • Du côté privé, la vie n’a cependant pas épargné le compositeur. Les épreuves ont nourri la veine tragique de la plupart de ses opéras, où la lutte pour la liberté côtoie l’impuissance des personnages face à leur destin. Avec le temps néanmoins Verdi devient philanthrope, et termine sa carrière sur une note de gaieté avec Falstaff.

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