Un état de nos vies

Jeux de mots
De
Lola Lafon
Mise en scène
Lola Lafon
Avec
Lola Lafon et Olivier Lambert
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond-Point
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75016
Paris
01 44 95 98 21
Jusqu’au 9 décembre, puis 21 - 31 mai 2024. Du mardi au vendredi à 20h, le samedi à 19h.
En tournée : 20 janvier 2024 : Scène nationale de Malakoff (92) - 20 février 2024 : Le Grand R, La-Roche-sur-Yon (85) - 8 mars 2024 : Pop Women Festival, Reims (51)

Thème

  • De part et d’autre d’une longue table de bois se font face un homme qui, par intermittence, pianote sur un clavier d’ordinateur et puise dans un tas de petites cartes, et une femme qui répond aux mots qu’il lui lance, comme on répond à un interrogatoire et/ou comme on joue au ping-pong. 
  • Apparition, détour, mémoire, fragile, peur, chien, gauche, etc… en donnant sa définition ou en refusant d’affronter certains mots, elle propose autant d’évocations et d’anecdotes que de définitions, forcément subjectives. Elle va chercher un cahier parsemé de post-it colorés, en extrait une lettre jamais envoyée.
  • Il y est question de la peur, du temps qui passe, de l’écriture, de la gauche, de l’efficacité et de l’amateurisme, du viol et du consentement, de la misère qu’on croise dans les rues et de la solitude, de la puissance et de la fragilité, du vieillissement, des états de nos vies, de leur impermanence et des dimensions politiques des affaires les plus intimes.

Points forts

  • Ce partage de mots à la fois spirituel et profond, plein d’ironie, d’imagination et de singularité milite pour l’indétermination, l’amateurisme, l’errance et la fragilité. 
  • La voix posée, douce, ferme et nette de Lola Lafon, qu’elle parle ou chante, épouse parfaitement le rythme et les sonorités des mots qu’elle prononce et la respiration de son texte. Ses très jolies mains fines et baguées volètent dans l’espace, comme des oiseaux.
  • La musique soyeuse est un écrin qui réverbère et poétise l’usage des mots. 
  • Les lumières soignées donnent du relief au dispositif scénique qui est tout sauf statique.
  • On ne s’ennuie pas une minute !

Encore un mot...

  • Performance littéraire et musicale, ce spectacle, qui décline un abécédaire intellectuel intime, témoigne d’une forme de radicalité où se joignent le politique et le formel. 
  • Pas si formel du reste (ou en tout cas pas formaliste), puisque cette attention sensible portée aux mots, à leur polysémie, à la variété leurs usages jointe à la liberté qui caractérise cette obsession du “bien nommer“, est animée par une charge critique à l’égard du monde dans lequel nous vivons. 
  • En nous conviant dans son laboratoire d’écrivaine, Lola Lafon nous invite à interroger avec elle ce qui nous lie au langage, à nous réapproprier les mots, à jouer avec eux et à bouleverser les hiérarchies culturelles dans lesquelles nous sommes emprisonné.e.s.

Une phrase

  • « Faire en sorte qu’une conversation poursuive son cours est une tache usante.
  • « La gauche va mal alors moi je propose qu’elle décède, parce que la mise en scène de son agonie n’a que trop duré.
  • « Je me demande pourquoi on dit souvent aux enfants ‘’dis donc toi tu n’as pas peur’’ et que ça a l’air d’être un reproche… »

L'auteur

  • Brièvement danseuse et régulièrement comédienne, profondément chanteuse et écrivaine, Lola Lafon est une sorte de femme-orchestre, d’animal artistique et intellectuel polymorphe : elle parle couramment trois langues, est l’autrice de sept romans couronnés par de nombreux prix, qui ont contribué à la révéler au grand public - et a également enregistré deux albums : Grandir à l’envers de rien et Une vie de voleuse
  • Son œuvre, qui témoigne de son engagement anarchiste, libertaire et féministe, est centrée sur l’évocation de parcours féminins, sur la vie de filles qu’on n’entendit pas, et sur les violences personnelles, sociales et politiques qu’elles ont subies.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Théâtre
La peur
De
D’après la nouvelle de Stefan Zweig (librement adaptée)