Une demande en mariage

Du burlesque à tous les étages, un grand moment de détente
De
Anton Tchekhov
Durée : 1 heure
Mise en scène
Pierre Ficheux
Avec
Pierre Ficheux, Lisa Labbé, Julie Mori et Elodie Roussel
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre A la Folie Théâtre
6 rue de la Folie Méricourt
75011
Paris
01 43 55 14 80
Les vendredis et samedis à 19 heures, du 30 Jusqu’au 26 novembre 2022

Thème

  • Un jeune paysan russe assez timoré estime qu’à 35 ans, il est grand temps de se caser et vient voir sa voisine, en habits du dimanche, pour lui demander la main de sa fille.
  • Mais sa demande achoppe sur des problèmes de bouts de terrain et de qualités de leurs chiens respectifs.

Points forts

  • Ce spectacle est un magnifique instant de gaieté, alors même que nous traversons une époque si chafouine. Le metteur en scène a su tirer profit de toutes les situations en ajoutant des allusions actuelles qui n’ont rien à voir avec l’auteur. 
  • Le côté complètement déjanté de cette pièce. Tout est prétexte à partir en vrille et les comédiens s’en donnent à cœur joie.
  • Les caractères bien trempés des acteurs, chacun formidable dans son rôle : la mère dépressive et lunaire qui ne se sépare jamais de son flacon de vodka, la fille qui sait parfaitement ce qu’elle veut tout en faisant tourner la boutique, mais attendant le mari tout de même, et le pauvre gars si sympathique mais d’une maladresse inconcevable.
  • L’aspect bienveillant de cette comédie ; Tchekhov était un humaniste. Il ne porte pas de jugements sur ces personnages, et on sent qu’il les aime bien.
  • L’utilisation des nez en déguisement pour rappeler la Commedia dell’Arte est moins dramatique que l’usage des masques, et fait ressortir la bouffonnerie des situations.
  • Quelques morceaux d’anthologie : la prise de bec des deux jeunes à propos des Petits Prés aux Bœufs, dont chacun en revendique la propriété, et les qualités de leurs chiens respectifs aux noms improbables déclenchent l’hilarité. Et surtout l’inventaire des poches du futur promis avec coutelas, chaînes et menottes, matériel que l’on trouve rarement sur des jeunes gens déclarant leur flamme.
  • Enfin, la musique très bien choisie entre complaintes russes et sirupeux morceaux italiens : lorsque l’impétrant, genou à terre et bouquet de roses à la main, est prêt à se déclarer, on entend Dalida nous interpréter Gigi l’amoroso. Et lorsqu’ils se bagarrent pour leurs Petits Prés aux Bœufs, on nous envoie la musique du Parrain !

Quelques réserves

Aucune : la représentation est courte, et on s’y amuse sans arrêt.

Encore un mot...

Cette pièce est un grand moment de bonne humeur., qui nous permet de constater combien la notion de mariage a évolué. Autrefois, les sentiments n’avaient rien à voir dans l’affaire : il s’agissait d’accords entre deux parties, ici sur des terres.

Une phrase

Le rythme de la pièce est si rapide que prendre des notes fait rater des réparties !

L'auteur

  • Après des études de médecine à Moscou où il commencera à exercer, Anton Tchekhov (1860-1904) publie des nouvelles qui rencontrent assez vite la faveur du public et lui procurent une certaine aisance matérielle. Cela lui permettra d'aider sa famille dont les finances ont été mises à mal par la faillite de son père.
  • Mais c'est à partir de des années 1890 qu'il s'orientera vers le théâtre dramatique et enchaînera des pièces à succès (Oncle Vania, La Mouette, Les trois soeurs, la Cerisaie). 
  • Très sensibilisé par la misère ambiante, et profondément humaniste, il soigne gratuitement les pauvres, ouvre des dispensaires et favorise la création d'écoles.
  • Atteint de tuberculose, Tchekhov meurt en 1904 à Moscou, à 44 ans. Considéré comme une gloire nationale, il fait partie du patrimoine littéraire russe, au même titre que Dostoïevski et Tolstoï.

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