
De pierre et d’os
205 p.
28€
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Thème
Uqsuralik est une jeune Inuit. Adolescente, elle est brutalement séparée de sa famille. Commence alors une véritable odyssée pour sa survie, dans la violence de la banquise et des terres gelées l’hiver ; de la toundra l’été. Elle fera des rencontres, parfois heureuses, parfois violentes, et tentera de maitriser son destin de femme respectée dans les clans qui vont l’accueillir. L’immensité polaire, ses légendes et ses « chants » ainsi que l'impératif de survie, constituent le décor familier, grandiose et violent de cette aventure peuplée de chamanes et de chasseurs, d’amis inattendus et d’animaux parfois hostiles.
L’histoire est divisée en cinq grands chapitres qui évoquent les grands passages de la vie de la jeune Inuit vers l’âge adulte ; depuis la maternité et la vieillesse jusqu’à sa transformation au-delà de la mort, en personnage de pierre et d’os – Uqsuralik – passeuse de mémoire en profonde symbiose avec la nature sauvage du grand nord.
Points forts
Une œuvre très immersive au cours de laquelle il est donné de partager et de comprendre la vie d’une enfant, devenue femme et mère, dans les paysages grandioses et violent de l’Arctique.
Une évocation précise de la vie du peuple Inuit, révélée sans pudeur dans son intimité autant que dans les sentiments de solidarité ou de domination, qu’Uqsuralik aura à affronter et à surmonter pour s’épanouir dans sa vie de femme et de mère.
Un traitement des dessins à l’aquarelle, simple. Parfois durs du fait des situations et des sentiments qu’ils évoquent, les dessins grand format souvent très réussis esthétiquement.
Quelques réserves
Pas de réserve pour cette grande bande dessinée, pour autant que l’on adhère au traitement graphique très expressif et que l’on soit curieux de la vie dans l’Arctique telle qu’elle fut pendant des siècles avant la rencontre avec la civilisation occidentale.
Encore un mot...
Jean Pierre Krassinsky a consacré quatre années à l’adaptation du roman De pierre et d’os de Bérangère Cournut (éditions le Tripode 2019). L’aquarelle utilisée pour illustrer l’album donne aux images une belle texture, une incontestable beauté tout en sachant rendre la rudesse du quotidien. Cette création est incontestablement réussie, qui marie le roman initiatique, l’observation naturaliste et ethnologique. Cette « grosse BD » est l’occasion de découvrir avec un certain réalisme ce qu’a été, et est peut-être encore, la dureté et la beauté de la vie des Inuits dans le grand nord.
Une illustration

L'auteur
Krassinsky, Jean Pierre pour son prénom, commence sa carrière comme illustrateur et concepteur de scénarii pour la publicité. C’est au tournant des années 2000 qu’il se lance dans la bande dessinée, au dessin et à la conception de scénarii. Ses créations et collaborations vont de la fable à la satire sociale en passant par des œuvres poétiques, valorisées par sa maitrise du travail à l’aquarelle.
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