Le vieux qui lisait des romans d’amour
Traducteur (de l’espagnol - chilien) : François Maspero
Editions Tishina
Octobre 2025
272 pages, 80 illustrations originales
29,00 euros
Infos & réservation
Thème
Au bord de l’Amazone, un vieil homme a vu sa vie bouleversée une première fois quand, dans sa jeunesse, il a quitté son village pour une « terre promise » à la colonisation et la déforestation au fin fond de l’Amazonie.
Devenu depuis ami d’une tribu autochtone qui lui a appris à connaître la forêt, il voit sa vie bouleversée une seconde fois par la lecture.
Entraîné malgré lui dans une chasse au jaguar, il nous apprend avec son regard simple et faussement naïf, à écouter la nature et comprendre son langage pour mieux contrer la barbarie des hommes.
Quant à la lecture, elle sera pour lui un « antidote contre le venin de la vieillesse » et une consolation face à la solitude.
Points forts
- un roman captivant, plein d’humour et de tendresse.
- la plume d’un conteur brillant qui nous entraîne au bout du suspens avec vivacité.
- un talent pour faire naître immédiatement les images derrière les mots : les caractères des personnages, entre sagesse et indolence, rouerie et avidité ignorante, les paysages et les atmosphères aussi, la pluie, la chaleur, les nuances de tous les silences…
- une ode respectueuse à la nature, sa symphonie, son rôle essentiel pour l’équilibre du monde.
- des illustrations superbes au fil des pages : sensibilité extrême, délicatesse, finesse, colorimétrie subtile… on sent la moiteur, la touffeur, l’obscurité mystérieuse de la forêt, l’odeur des hommes écrasés par la chaleur et la désolation.
- Un « objet-livre » de grande qualité : papier, imprimerie, finitions, jaquette illustrée de couverture.
Quelques réserves
Aucune, un très beau livre pour tous les âges à offrir sans hésitation, pour partir à l’aventure en Amazonie et…donner envie de découvrir d’autres livres, le vaste continent des voyages immobiles.
Encore un mot...
Il faut saluer le travail de la jeune maison d’édition Tishina (2012), spécialisée dans la littérature illustrée. Son intention : peu de publications, prendre le temps de créer de véritables rencontres entre textes et images.
Une phrase
« Assis sur les bombonnes de gaz, le dentiste et le vieux regardaient couler le fleuve. De temps en temps, ils se passaient la bouteille d’aguardiente, et fumaient des cigares de feuilles dures, les seuls qui résistent à l’humidité.(…) Écoute, j’avais complètement oublié dit le dentiste : je t’ai apporté deux livres. Les yeux du vieux s’allumèrent. – D’amour ? Le dentiste fit signe que oui. Antonio José Bolivar Proaño lisait des romans d’amour et le dentiste le ravitaillait en livres à chacun de ses passages.... » p. 64
L'auteur
L’écrivain chilien Luis Sepulveda (1949-2020), fut un grand voyageur aux positions engagées qui lui valurent plusieurs années de prison sous Pinochet ; il fut également correspondant de presse et scénariste. Le vieil homme qui lisait des romans d’amour est paru pour la première fois en France en 1992 (Editions Métailié, traduction François Maspero).
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