Au nom de ma fille

Daniel Auteuil, père formidable
De
Vincent Garenq
Avec
Daniel Auteuil, Sebastien Koch, Marie-Josée Croze
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Vu
par Culture-Tops

Thème

On se souvient de l’affaire Bamberski, cet expert-comptable français émigré au Maroc dont la fille de 14 ans, Kalinka, fut retrouvée morte un matin de juillet 1982 lors de vacances chez son beau-père allemand, le docteur Dieter Krombach (Sebastien Koch). Une mort suspecte sur laquelle son père, André Bamberski (Daniel Auteuil), va s’employer à faire la lumière. Dans « Au nom de ma fille », il y a une formidable approche du droit, mis en branle par un père acharné. Et puis, un jour d’octobre 2009, le docteur Krombach, qui avait finalement été condamné par contumace en France en 1995 à 15 ans de prison mais n’avait pas été extradé, s’est retrouvé pieds et poings liés devant le Palais de Justice de Mulhouse par les bons soins du père de Kalinka… Après cela, celui-ci déclara benoîtement à la presse : « Il y a trop longtemps que la justice me mène en bateau. La prescription sur les faits interviendra en 2015. J’ai 72 ans, Krombach 74, je ne voudrais pas que l’un de nous meure avant que la justice passe ».

Points forts

- Daniel Auteuil est formidable dans le rôle du père vengeur acharné à faire tomber celui qu’il estime être l’assassin de sa fille, une intuition qui se concrétisera quand des plaintes de jeunes femmes contre Krombach viendront corroborer les soupçons de Bamberski.
 
- Il y a eu pour ce film une enquête minutieuse développée dans le scénario à quatre mains du réalisateur Vincent Garenq avec Julien Rappeneau, scénariste et cinéaste. L’enjeu est d’exposer le combat juridique mené par le père sans faire sombrer le spectateur dans un ennui profond. Or, on reste rivé à l’écran : le père avance sans jamais se laisser décourager par la complexité des dossiers.

Quelques réserves

Il n’y a pas de suspense dans ce film qui est pourtant conduit comme un thriller passionnant. Nous en connaissons l’intrigue et l’issue.

Encore un mot...

Tandis que tout le monde a tendance à le prendre pour un détraqué victime de sa douleur, à commencer par son ex-femme (Marie-Josée Croze), la mère de Kalinka, qui ne veut pas croire à la culpabilité de son compagnon, Dieter Krombach, Bamberski arrête enfin ses poursuites lorsque Krombach est définitivement condamné sur le sol français en avril 2014. Cela avait commencé en 1982… « Au nom de ma fille » est donc un film puissant sur la fidélité d’un père.

Une phrase

« A plusieurs reprises, des personnes m’ont proposé d’exécuter Krombach. J’ai toujours refusé, car j’attendais seulement que la justice fasse son travail ». André Bamberski.

L'auteur

Vincent Garenq s’attache dans ses films à développer des faits de société qui nous touchent. Dans « Comme les autres » (2008), il raconte, bien avant le mariage pour tous, l’histoire de deux homosexuels, interprétés par Lambert Wilson et Pascal Elbé, qui rêvent d’élever un enfant. Changement de décor pour « Présumé coupable » (2011) qui se penche sur l’affaire d’Outreau, avec un Philippe Torreton très concerné. Puis vient « L’enquête » (2014), qui s’attaque à l’affaire Clearstream, avec en vedette le journaliste de « Libération » Denis Robert, incarné par Gilles Lellouche. « Au nom de ma fille » est dans la droite ligne de ces films.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé