Brooklyn

Un vrai petit bijou
De
John Crowley
Avec
Saoirse Ronan, Domhall Gleeson, Emoru Cohen, Jim Broadbent et Julie Walters.
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

Irlande, début des années 50. Faute de trouver sa place dans le petit village d’Enniscorthy où elle vit avec sa grande sœur et sa mère, Ellis émigre, avec leur aide, à Brooklyn. Sur place, elle est prise en charge par un pasteur qui lui trouve une pension pour jeunes filles et, grâce à une des pensionnaires, un travail dans un Grand Magasin. Lors d’un bal, elle rencontre le jeune plombier Tony Fiorello qu’elle épouse en secret. Un drame l’obligeant alors à rentrer en Irlande, elle lui jure de revenir. Mais quand elle retrouve le pays natal, auréolée de son expérience américaine, elle devient une jeune fille digne d’intérêt, surtout pour les garçons…

Points forts

- Adapté du roman éponyme de Tom Toibin (2009) sur un sujet délicat en ce moment : l’émigration, voilà un film romantissime, drôle, touchant et à la douceur bienfaisante, dans la lignée deL’homme tranquille de John Ford (1952).

- Dans cette histoire résolument empreinte de gentillesse et de bonté, même la méchanceté, au détour d’une brève et réjouissante apparition, se révèle positive, donnant au récit cette morale très voltairienne : de tout mal naît un bien (Zadig).

- Les acteurs et actrices sont à l’unisson de l’ensemble, Saoirse Ronan en tête, avec cependant une mention spéciale à Julie Walters, délicieuse dans le rôle de Madge Kehoe, la directrice de la pension de jeunes filles.

- Une reconstitution parfaite sans être académique, pesante ni tape-à-l’œil et la découverte du pittoresque village irlandais d’Enniscorthy où a été tourné le film.

Quelques réserves

On pourra toujours faire la fine bouche devant une ou deux afféteries de mise en scène et refuser d’entrer dans l’ambiance de ce film que l’on trouvera dès lors aux limites de la mièvrerie.

Encore un mot...

Bien sûr, nous sommes au début des années 1950, l’Amérique est triomphante et optimiste, les héros sont irlandais et italiens (trouvant ainsi une entraide et une communauté sitôt leur arrivée) et le départ est un choix, pas une urgence. Pour autant, la solitude, le déracinement, les combats à mener, les doutes, la nostalgie, l’envie du retour sont traités avec une justesse et une humanité qui rendent cette histoire universelle, intemporelle et profondément attachante.

Une phrase

- “Tu arriveras et tu n’en mourras pas. Et un jour tu trouveras un rayon de soleil”. Rose à sa sœur cadette, Ellis.

L'auteur

Né le 19 août 1969 en Irlande, frère de Bob Crowley (metteur en scène et créateur de costumes et décors de théâtre), John Crowley étudie la philosophie à l'Université de Cork dont il sort diplômé d’un Master. Touche-à-tout, il met en scène plus d’une vingtaine de pièces de théâtre dont "The Pillowman", adaptation de l’auteur irlandais Matin Mc Donagh, qui connaît un énorme succès et reçoit de multiples récompenses dont le prestigieux Olivier Award. En 2000 il adapte en téléfilm la pièce de Samuel Beckett “Come and Go”. En 2003, sort son premier long métrage, Intermission, deux histoires montées en parallèle avant de se rejoindre : celle d’un petit malfrat qui monte un dernier coup et celle d’un détective hargneux qui décide de faire régner à lui tout seul la justice au sein de sa cité. En 2007, il signe à nouveau l’adaptation télévisuelle d’une pièce de théâtre, "Celebration", d’Harold Pinter. Un an plus tard, il réalise son premier long-métrage, Boy A, un drame bouleversant sur la réinsertion d’un meurtrier, applaudi par la critique et couronné du Hitchcock d’Or et d’Argent au Festival du Film Britannique de Dinard, sans oublier quatre British Academy Television Awards dont celui du Meilleur Réalisateur, et du Meilleur Acteur pour Andrew Garfield. S’ensuit Is anybody there ? en 2009, étonnante comédie dramatique avec Michaël Caine. En 2013, changement de registre avec le passionnant et paranoïaque thriller Closed Circuit, dans lequel Eric Bana et Rebecca Hall explorent les coulisses de la Justice britannique.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Vous pourriez aussi être intéressé