Elser, un héros ordinaire

La grandeur des humbles
De
Oliver Hirschbiegel
Avec
Christian Friedel, Katharina Schütter, Burghart Klaussaner, Johann von Bülow
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

L’intrigue débute au cours des années 1930 dans une zone rurale de la région de Souabe en Bavière. Le jeune menuisier George Elser est le boute en train du village. Il joue de l’accordéon pour la fête de la musique et le reste du temps il courtise les femmes qu’il croise sur son chemin. C’est le bonheur dans la paix. Seule ombre au tableau, la montée du National Socialisme. Les villageois se laissent séduire par les promesses de prospérité économique du futur chancelier Adolf Hitler. Avec quelques copains syndicalistes et communistes, Elser, qui n’est ni l’un ni l’autre, mais a compris avant tout le monde la nocivité d’Hitler, rêve d’entraver son ascension. Il met au point un ingénieux mécanisme horloger enserré dans un cadre de bois. Le 8 novembre 1939, le menuisier transporte son horloge avec une bombe à l’intérieur dans la brasserie de Munich où Hitler va faire un discours en présence de Goebbels, Himmler, Bormann et quelques autres dignitaires nazis.

Points forts

- Interprété par le comédien Christian Friedel, qui était un jeune instituteur dans « Le Ruban blanc » de Michael Haneke, George Elser est un idéaliste lucide qui voulait arrêter Hitler avant que l’histoire ne s’emballe. Son enthousiasme et sa naïveté, sa droiture et son courage passent bien l’écran.

- Dans sa première partie, quand tout se met en place avant l’attentat, on peut voir le film comme un thriller plus que comme un film historique.

- La reconstitution de l’interrogatoire d’Elser après son arrestation par le chef de la Gestapo et le directeur de la police politique est passionnante. Ce dernier, Arthur Nebe, fut exécuté en raison de sa participation à l’attentat manqué contre Hitler le 20 juillet 1944.

- Elser a échoué car le meeting s’est terminé plus tôt que prévu et sa bombe a explosé dans le vide. Au passage, Elser était tellement brouillon qu'il n'avait pas préparé sa fuite : il se fait arrêter bêtement avant la frontière suisse.

Quelques réserves

« La chute » doit sa réussite à la fascination que nous inspire Hitler qui représente l’incarnation du mal. Dans « Elser, un héros ordinaire », le personnage est tout juste un homme qui avait raison trop tôt. Il manque de charisme bien qu’il ait payé son acte de sa vie. Il fut envoyé en camp de concentration puis exécuté quelques jours avant l’arrivée des Alliés.

Encore un mot...

Le 8 novembre 1939, si le lucide George Elser avait réussi son coup, l’Europe se serait épargné d’immenses souffrances. A moins qu’un séide du führer, tel Himmler qui était son second, ait pris sa place avec la même politique antisémite et guerrière...

Une phrase

Oliver Hirschbiegel, le réalisateur: « Elser n’était pas un homme engagé politiquement mais un homme libre qui croyait en l’individualité et en l’autodétermination ».

L'auteur

Né en 1957, le cinéaste allemand Oliver Hirschbiegel s’est rendu célèbre avec « La chute » (2004) qui narrait les dernières heures d’Adolf Hitler dans son bunker berlinois. En 2006, il réalise une adaptation d’une œuvre de science fiction, « Invasion », avec Nicole Kidman et Daniel Craig. En 2009, « Five minutes of heaven », qui traite du conflit irlandais, reçoit le prix de la réalisation au festival de Sundance. Et en 2013, il met en scène Naomi Wats dans le biopic « Diana ». Retour en Allemagne donc, avec « Elser, un héros ordinaire » qui est en quelque sorte une introduction à “La chute”, précise le cinéaste.

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