Good Luck Algeria

Une comédie familiale, délicate, drôle, et fédératrice
De
Farid Bentoumi
Avec
Sami Bouajila, Franck Gastambide, Chiara Mastroiani, Hélène Vincent
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Amis d’enfance et fabricants de skis artisanaux, Sam et Stéphane voient leur entreprise acculée à la faillite quand leur contrat avec la star suédoise du ski alpin leur fait faux bond pour d’obscures magouilles politico-sportives. Pour s’en sortir,Stéphane inscrit Sam aux JO d’hiver sous les couleurs de l’Algérie. En effet, Sam a la bi-nationalité franco-algérienne et le CIO accorde une aide de 20 000 dollars aux “petit pays”. Entre sa femme Bianca qui doute et ses parents qui en tirent fierté, Sam commence à s’entraîner sous la houlette de Stéphane…

Points forts

Ce film intelligent, bourré d’humour et de bons sentiments, inspiré de faits réels arrivés au frère du réalisateur qui concourut pour l’Algérie aux JO d’hiver de Turin en 2006, est une vraie comédie familiale à l’instar des rafraîchissants Rasta Rocket de Jon Turteltaub (1993) ou La Première étoile de Lucien Jean-Baptiste (2008).

Farid Bentoumi associe avec astuce fierté d’être ce que l’on est et retour aux racines, transmission des traditions et désir d’intégration, amour et responsabilité… de façon à ce que chacun puisse s’identifier à son propos. Durant la dernière demi-heure en Algérie, Il parvient même à nous faire partager le choc du changement culturel de Sam en dilatant le temps sans que le ton d’ensemble changeât pour autant.

Il prouve ainsi qu’on peut réaliser une comédie grand public sur un thème grave, actuel et délicat (la bi-nationalité) sans message pesant, sans méchant pour assurer le suspense, sans artifice de montage pour doper le rythme, sans dialogue branché pour racoler.

La chatoyante lumière d’Isabelle Lucas rajoute à l’euphorisant optimisme de l’ensemble et les images, alternant plans larges pour les paysages et resserrés pour les personnages, s’enchaînent avec douceur.

Quelques réserves

On rit, on sourit, on est émus, on ne s’ennuie pas un instant, le film fait sens, sans lourdeur ni démonstration : que demander de plus ?

Encore un mot...

 

“L’humour était essentiel. Je voulais que l’on éprouve une grande empathie pour Samir, qu’on ait envie de le suivre jusqu’au bout quoi qu’il fasse. Et puis l’histoire d’un homme qui fait les JO en ski pour l’Algérie a un potentiel comique très fort qu’il fallait traiter” Farid Bentoumi. Dans sa modestie, le réalisateur occulte le fait que ça peut donner lieu à une pochade indigeste ou, comme ici, à un film délicat, à la drôlerie universelle. Affaire de talent et de sensibilité.

Funeste détail, le film dut être tourné au Maroc et non en Algérie, un Français (Hervé Gourdel) s’étant fait égorger dans les Aurès au moment où l’équipe s’apprêtait à s’y rendre. Une monstruosité renforçant la pertinence de son humanisme.

Une phrase

 “Nous avons fait tout ça ta mère et moi pour que vous ayez le choix”. Le père de Sam à son fils.

L'auteur

Acteur, réalisateur, directeur de la photo et scénariste français, né  en 1976, Farid Bentoumi suit des études en arts et communication, notamment à l’Essec/MBA Shulich School of Business en Arts et Médias (Toronto, CA), et effectue de nombreux voyages. De 2000 à 2004, il se lance dans la formation d’acteur auprès d’Ariane Mnouchkine et aux ateliers du Sudden avec Raymond Acquaviva tout en s’initiant à l’administration théâtrale au Canadian Stage Company de Toronto et au Festival d’Avignon. Devenu acteur et formé à l'improvisation, il joue Novarina, Beckett, Brecht, Racine, met en scène et co-écrit plusieurs pièces. Talent Cannes Adami 2003, il tourne ensuite dans de nombreux courts métrages et séries télévisées. Grand Prix du jury au festival des Scénaristes en 2005, il se lance dans le cinéma. Après El Migri (2009), documentaire sur sa famille franco-algérienne, il réalise Un autre jour sur Terre, fiction courte sur une navette spatiale quittant la voûte céleste et s'écrasant en pleine nature, une nuit d'été, quelque part sur Terre. Son court métrage Brûleurs(2011), l’histoire d’un jeune Algérois tentant de rejoindre la France sur une embarcation de fortune, est sélectionné dans plus de soixante festivals, couronné de nombreux prix dont celui du Jeune Public au Cinemed 2011 et diffusé sur Canal Plus.Good Luck Algeria est son 1er long-métrage de fiction.

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