How to get away with murder/ Murder

Thriller et psychanalyse sociale : vous en prenez pour 70 heures !
De
Peter Nowak
NETFLIX, 6 saisons, 90 épisodes d’environ 45 mn -
Sept 2014 à Octobre 2020 (dernière saison)
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

Annalise Keating est une avocate américaine. Elle a deux particularités : elle est prof à la fac de droit de Philadelphie et elle s'est donné pour mission de réparer les injustices, en particulier à l'encontre des citoyens de la communauté noire. Une vie bien réglée… ? Attention, elle recrute chaque année 4 étudiants stagiaires pour l'accompagner dans son cabinet d'avocat. Michaela, Wes, Connor, Laurel découvrent les ficelles du métier, deux autres "comparses" - Asher et Oliver - une petite synthèse du polymorphisme de la société américaine -, deux collaborateurs - Bonnie et Frank -, Sam, le mari ambigu, des affaires, des relations et des liaisons dangereuses. Entre infidélités, intimidations, défense des humbles et des puissants, un crime va lier tous ces personnages, et révéler, au fur et à mesure des saisons, des blessures, des liens, des chantages, des quiproquos qui feront peser sur tous de très lourdes menaces. Toute l'action se passe dans l'État de Pennsylvanie où gouverneurs, juges et avocats jouent des jeux bien troubles ! 90 épisodes d'environ 45 mn vous entraînent dans un suspens à donner le vertige !

Points forts

-  Un scénario d'une inventivité hors norme. Si elle est longue, l'intrigue est si bien construite qu'elle vous conduit au bout - car la série s'est achevée en octobre 2020 - sans vous donner la moindre idée de la clé de l'histoire.

-  Une mise en scène très inventive, qui mélange passé et présent, crée de la confusion dans votre jugement, et sait vous surprendre tout au long des épisodes.

-  Des acteurs excellents, au premier rang desquels Viola Davis (Annalise), les étudiants, Liza Weil qui interprète avec une belle sensibilité Bonnie, l'adjointe d'Annalise, le personnage de Nate, le flic bodybuildé  épris de justice (et d'Annalise), les parents des uns et des autres…bref toute une palette d'acteurs aussi justes les uns que les autres, dont on suit l'évolution tout au long de la série, et dans le monde réel, sur près de 8 ans !

Quelques réserves

-  La série présente tous les stéréotypes américains de la société multiculturelle et gayfriendly. Non que ce soit critiquable, mais amusez - vous à relever la matrice de toutes les combinaisons entre les personnages - il ne doit manquer que les Inuits ou les Tchétchènes et un petit morceau de l'arc en ciel LGBT !

-  Toujours ce contraste très américain des scènes de crime réalistes (mais cela reste regardable) et les scènes d'amour en caleçons (pour les garçons) et culottes soutien gorges pour les filles ! On ne demande pas Le dernier tango à Paris mais cela devient d'autant plus ridicule alors que ces scènes sont récurrentes !

- D'incontestables longueurs, dont les scènes d'amour sus-décrites. Sur 4.000 minutes/près de 70 heures de diffusion - c'est un peu inévitable. Mais cela mérite d'être surmonté pour arriver au(x) dénouement(s).

-  Et les acteurs pleurent beaucoup - pas gai la vie à Philadelphie !

Encore un mot...

Dans le contexte des tensions sous jacentes de la société américaine, How to get away with Murder peut se regarder de trois façons :

  • une longue série qui mêle les générations et leurs histoires, avocats et étudiants, en lutte pour la justice des plus humbles ou une carrière glorieuse, et accessoirement pour leur survie - à moins que ce soit l'inverse. Inventive, déroutante, étonnante  dans son scénario, très crédible par ses acteurs.
  • Considérée notamment sous l'angle de la communauté afro-américaine une longue série qui dénonce les injustices de la société américaine, sur fond d'intrigue(s) bougrement bien ficelée(s) et assez crédible.
  • une série à regarder comme une psychanalyse des relations entre "communautés": des Afro-américains opprimés par un système judiciaire partial ; des Blancs manipulateurs ou gravement criminels si ce n'est dans les faits, du moins politiquement ; des vies homosexuelles comme "hétéros" bien compliquées, mais avec un salut entre jouissance de l'instant ( à deux, à trois, entre hommes, entre femmes…) et fidélité - à vous de choisir ; équation "viols, traumatismes, destins tragiques" ; rédemption entre persévérance et humilité. Bref, un manichéisme pas vraiment discret !

Sans cette dernière considération, je vous aurais dit : Accrochez vous, ça décoiffe. Le bilan est plus mitigé si vous renoncez au premier degré ! Un format quand même idéal en période de confinement + couvre feu - pensez y pour le prochain !

L'auteur

Peter Nowalk est américain, scénariste et producteur, notamment scénariste de la célèbre série Grey's Anatomy. Outre la conception du son scénario, il est aussi le producteur exécutif de Murder.

How to get away with Murder a reçu aux Etats Unis de nombreux prix, tant pour la série, le scénario que ses acteurs. Plusieurs prix pour Viola Davis (Annalise) notamment en 2015 - première Afro-américaine lauréate d'un Emmy Award pour une série - pour l'actrice qui joue sa mère, pour le rôle de Wes, de Michaela, de Laurel (actrice mexicaine, Karla Olivares Souza, francophone dans la série et francophile) etc.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
Vous pourriez aussi être intéressé

Vous pourriez aussi être intéressé