Jane got a gun

Western et émancipation féminine
De
Gavin O’Connor
Avec
Natalie Portman, Joël Edgerton, Ewan Mc Gregor, Noah Emmerich, Boyd Holbrook, Rodrigo Santoro, Todd Stahswick.
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

Pour protéger son mari Bill, alias Ham, blessé par ses anciens complices, à la solde d’un certain Bishop et bien décidés à achever leur besogne, Jane Hammond sollicite l’aide de Dan, l’homme qu’elle quitta précisément pour Ham. Le bon (Dan), la brute (Bishop) et le truand (Ham) vont donc devoir se battre pour le même trésor : Jane, l’amenant à passer de la robe longue et de la cuisine au pantalon et à la récolte des primes gagnées à la fumée des colts. Un western réaliste et finalement plutôt subtil autour de l’émancipation d’une femme.

Points forts

- Une ambiance réaliste très réussie avec ses tons noirs, ocres et gris, sa poussière, ses ranches rustiques, ses dialogues brefs et imagés, la façon dont on y transpire, chevauche, creuse la terre sans pour autant jamais se laver (ce qui ne doit pas effectivement être loin de la réalité)

- Son féminisme porté avec grâce et assurance par la toujours aussi délicieuse Natalie Portman.

- Les flashes back astucieusement utilisés pour révéler au compte-gouttes, tel un polar psychologique, les motifs qui opposent les hommes entre eux.

- Le Bien et le Mal finissent par trouver une place plus subtile que prévue autour de cette évidence : aimer c’est être présent dans les moments difficiles.

- Chaque séquence contient son pesant de références cinéphiliques : si le scénariste Brian Duffield évoque Prédatorpour la façon dont il a structuré la montée vers l’assaut final, on peut aussi bien y déceler Règlement de compte à OK Corral,Rio Bravo, Butch Cassidy et le Kid voire La nuit des morts-vivants lors de l’affrontement avec les assaillants semblables à des zombies (liste non exhaustive).

Quelques réserves

- Il faut être amateur de westerns...

- Certes, l’idée de centrer l’intrigue autour d’une femme qui se libère sans jouer les Calamity (malgré son prénom) est moderne et astucieuse pour un western. Pour autant, l’ensemble n’a rien de très original.

Encore un mot...

Côté réalisation, ce fut l’enfer : changements de casting incessants jusqu’au dernier moment, tempête de sable, conflit avec procès à la clé entre la production et la réalisatrice écossaise Lynne Ramsay (pressentie par Natalie Portman) qui abandonna sans explication le film au 1er jour de tournage; arrivée in extremis de Gavin O’Connor pour sauver l’ensemble tel le fameux 7ème de cavalerie.

Une phrase

“Le positif, il a laissé Jane en vie. Avec le recul, c’est peut-être aussi le négatif.” Bishop à Dan Frost.

L'auteur

Né à New York, diplômé de l’Université de Pennsylvanie, Gavin O’Connor s'est mis à écrire des courts métrages et des pièces de théâtre. Sa carrière au cinéma débute en 1992 en tant que scénariste et producteur de The Bet, premier court métrage de Ted Demme, lauréat de plusieurs prix dans différents festivals. En 1994, O’Connor écrit et réalise son premier court, American Standoff. En 1999, il se fait remarquer avec Tumbleweeds : libres comme le vent, un road-movie multirécompensé. S’ensuivent Miracle, en 2004, Le prix de la loyauté, Warrior, en 2011, plébiscité par la critique. Il devrait prochainement réaliser  Cinnamon Girl, en coproduction avec Anthony Tambakis, coscénariste de Warrior, et Renée Zellweger. Il adapte actuellement L’Arnaqueur sous forme de pièce de théâtre à Broadway. Gavin O’Connor vit à Los Angeles. Film indépendant produit par Natalie Portman herself, Jane got a gun est son 7ème long-métrage...

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