La Résurrection du Christ

Bon mais sans grande originalité ni grande créativité
De
Kevin Reynolds
Avec
Joseph Fiennes, Peter Firth, Cliff Curtis, Tom Felton.
Notre recommandation
3/5

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Thème

Sous l’occupation romaine, en Judée, le corps d’un juif nommé Yeshua, nom hébreu de Jésus, disparaît mystérieusement après sa crucifixion. L’énorme pierre de son tombeau a été roulée en laissant entrevoir la tombe vide. Le préfet Ponce Pilate (Peter Firth) demande au tribun militaire Clavius (Joseph Fiennes) de retrouver le corps au plus vite pour éviter des troubles. Accompagné de son aide de camp Lucius (Tom Felton), Clavius mène l’enquête de village en village, de taverne en taverne, pour finalement repérer dans les montagnes un groupe d’hommes qui ne tiennent pas à trop s’exposer. Ce sont les compagnons de ce Jésus disparu. Mis en confiance par Clavius, ils lui confient qu’ils ont vu leur maître vivant. Naturellement Clavius doute fortement de leur bon sens. Il accompagne malgré tout dans leurs pérégrinations ceux qui vont devenir les apôtres. Et ils parviennent ainsi sur les bords du lac de Tibériade.  

Points forts

- L’originalité du film de Reynolds est de s’être intéressé, avec son scénariste Paul Aiello, à ce qui survient après la crucifixion en gommant l’enfance et la jeunesse du Christ pour ne montrer que quelques moments du chemin de croix et de l’agonie de Jésus (Cliff Curtis), au début du film. L’intrigue se déroule donc essentiellement au cours des quarante jours qui séparent la résurrection du Christ de son ascension.
 
- Le cinéaste a tourné son film en Espagne et à Malte où l’on trouve d’anciennes catacombes qui évoquent des décors de la Rome antique. Et c’est une forteresse du XIe siècle, au sud de l’Espagne, qui devient le quartier général de Ponce Pilate. Par ailleurs, Reynolds a eu le bon goût d’éviter les effets spéciaux pour sauvegarder, comme on le disait, la beauté des paysages naturels.
 
- La recherche du corps du Christ est filmée comme un thriller historique jusqu’à ce que la tradition reprenne la main et guide le centurion enquêteur vers des contrées spirituelles inconnues de lui mais pas du spectateur nanti de deux mille ans de christianisme.

Quelques réserves

- En ces temps de repli vers les communautarismes, cette « Résurrection du Christ » fleure bon le catéchisme et ne fâchera personne ; les échos dans la presse chrétienne sont d’ailleurs plutôt positifs. Rien à voir avec le parfum de scandale qui accompagna la sortie de « La dernière tentation du Christ » (1988), de Martin Scorsese, qui, il est vrai, n’avait pas l’aval du Vatican… Mais, en l'occurrence, on aurait aimé un peu plus d’originalité et de créativité cinématographiques.
 
- Même critique face à une mise en scène assez plate qui privilégie une image sulpicienne lénifiante. Comme si Hollywood ne pouvait filmer l’Ancien et le Nouveau Testament qu’en passant par les standards des années 1950 et sa vague de péplums. A ce propos, il y a toutefois un bel affrontement au début du film où l’on voit les soldats romains à la manœuvre et c’est assez réjouissant. Astérix n'a qu'a bien se tenir!

Encore un mot...

Le cinéma n’en finit pas d’explorer l’histoire de Jésus. Mais à côté de l’admirable « Evangile selon saint Matthieu » (1964) de Pasolini et du flamboyant « Roi des rois » (1961) de Nicholas Ray, sans parler du premier « Roi des rois » (1927) de Cecil B. DeMille, cette « Résurrection du Christ », version 2016, a du mal à nous passionner, comme si le cinéaste lui-même avait été intimidé par son sujet. On le remerciera tout de même de ne pas être tombé dans le travers doloriste et sanguinolent d’un Mel Gibson avec sa « Passion du Christ », filmée en 2003.

Une phrase

« Pour moi, ce film se démarque parce que c’est une interprétation plutôt conservatrice de l’Évangile qui accepte l’extraordinaire d’une façon littérale, en interprétant la parole biblique telle quelle ». Joseph Fiennes

L'auteur

Le cinéaste américain Kevin Reynolds, 63 ans, aime les grandes mises en scène et les grands espaces « qui nous font entrer en contact avec la nature », confie-t-il. Son origine texane n'y est sans doute pas étrangère. Exemple de cet engouement : « Robin des Bois : prince des voleurs », qui fut un succès, en 1991, et « Waterworld », qui fut un échec, en 1995. Dans ces deux superproductions jouait son acteur préféré, Kevin Costner, qu’il n’a pas engagé dans sa nouvelle réalisation, « La Résurrection du Christ », lui préférant Joseph Fiennes. Ce dernier incarne un tribun militaire, sorte de super centurion, qui croise le chemin du ressuscité, ce qui va changer sa vie.

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