La tête haute

De
Emmanuelle Bercot
Sortie en salles le 13 mai
Avec
Catherine Deneuve (la juge), Rod Paradot (Malony, le jeune délinquant), Sara Forestier (la mère), Benoît Magimel (l’éducateur).
Notre recommandation
4/5

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Thème

Malony, ado abandonné par une mère irresponsable et infantile, est passé de foyer en foyer depuis l’âge de six ans. Son seul point d’attache est une juge pour enfants qui a suivi ses frasques en tous genres jusqu’à ce qu’il atteigne 16 ans, âge où il risque de passer des foyers d’accueil et établissements spécialisés à la prison. C’est tout l’enjeu de l’intrigue : comment éviter la prison à cette boule de violence et de souffrances qu’est devenu Malony ?

Points forts

- La direction d’acteurs est impeccable. Nous y croyons, à Catherine Deneuve, cette juge formidable qui n’abandonne jamais ses protégés jusqu’au bord de la retraite. Pareil pour l’éducateur Benoît Magimel, dont on devine sur son visage les marques d’une jeunesse mouvementée. Sans parler du jeune inconnu, Rod Paradot, tout simplement bouleversant en délinquant irrécupérable. - L’univers de la délinquance est restitué dans toute sa violence et ses rares moments de répit. A ce titre, « La tête haute » est une œuvre de salubrité publique où l'on constate que les adultes, pour ne pas dire la société, ont leur part de responsabilité dans la révolte aveugle et imbécile de certains jeunes.

Quelques réserves

La fin, que nous ne dévoilerons pas, est légèrement irénique pour ne pas dire angélique. On a du mal à y croire tant notre garçon revient de loin. C’est peut-être pour cela que ce film magnifique n’a recueilli que de maigres applaudissements à la première grande projection de presse cannoise mercredi matin, avant d'être projeté le soir en séance officielle et people… A Cannes, la critique internationale préfère les histoires qui finissent dans un bain de sang…

Encore un mot...

L’intrigue se déroule dans deux endroits très différents, la grise ville de Dunkerque où notre délinquant accompli ses méfaits avant d’être tancé par la juge pour enfants et le lumineux refuge campagnard ardéchois où Malony est recueilli avec un certains nombre d’autres garçons qui, tous, ne sont pas loin de la case prison. Cet endroit est leur dernière chance. Ce film, c'est toute l'histoire d'une jeune vie, sur le fil du rasoir.

L'auteur

Emmanuelle Bercot n’est pas une inconnue au Festival de Cannes où son très beau film, "La tête haute", est présenté hors compétition en ouverture du Festival 2015. L’un de ses premiers courts-métrages, « Les vacances », avait été distingué par le prix du jury, en 1997. Son premier long-métrage, « Clément », avait été projeté dans la section Un certain regard, qui double la sélection officielle. Elle a été comédienne en 1997 dans « La classe de neige », de Claude Miller, et en 2011 dans « Polisse » de Maïwen, deux films sélectionnés également à Cannes. Elle est aussi la réalisatrice de « Backstage » (2004) et « Elle s’en va » (2013), superbe film avec Catherine Deneuve que l’on retrouve en juge dans « La tête haute ».

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Une oeuvre forte et dérangeante.

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