Les Apparences

Une comédie sur les faux semblants qui dérive vers le thriller, avec une Karine Viard au sommet…
De
Marc Fitoussi
Sortie DVD - Editions M6 vidéo -
Pas de bonus vidéo.
Avec
Karine Viard, Benjamin Biolay, Lucas Englander, Pascale Arbillot...
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

Beaux, riches, reconnus, résidant dans un sublime appartement au cœur de Vienne, l’une des plus belles villes d’Europe, Eve (Karin Viard) et Henri (Benjamin Biolay) ont tout pour être heureux.  Elle travaille à l’Institut Français et lui, est un chef d’orchestre renommé. Leur vie s’écoule dans le luxe sans aucune fausse note, jusqu’au jour où Eve découvre que son mari la trompe avec l’institutrice de leur petit garçon. Prête à tout pour maintenir les apparences et ne pas perdre la face, elle va échafauder une revanche diabolique. La comédie sociale bascule dans le thriller, d’autant qu’un homme au profil inquiétant vient s’immiscer dans les démêlés du couple…

Points forts

Grande première pour Marc Fitoussi. A l’occasion de son sixième long métrage, le cinéaste s’est aventuré dans l’exercice de l’adaptation, en l’occurrence celle d’un roman suédois de Karin Alvtegen intitulé Trahie. Mais pour garder sa singularité de scénariste, il a pris ses distances avec l’œuvre originale : non seulement il a transposé à Vienne l’action du livre qui se déroule à Stockholm mais sous sa plume, le couple « ordinaire » du roman est devenu un couple de grands bourgeois « expats »… A l’arrivée, cela donne un film malin et vachard qui tient, à la fois de Chabrol pour la cruauté de sa peinture sociale, et de Hitchcock, pour la qualité de son intrigue policière.

Les interprètes féminines sont parfaitement choisies, notamment Pascale Arbillot, qui joue les grandes bourgeoises avec sa sensationnelle aisance, et, bien sûr, Karine Viard, qui illumine le rôle d’Eve.

Quelques réserves

On regrette que dans ce scénario ironique et si bien ancré dans la société d’aujourd’hui, Marc Fitoussi perde par moments le fil de la vraisemblance.

On aurait aimé que Benjamin Biolay donne à son personnage un peu plus de relief. On a l’impression que le comédien ne joue que sur une note, ce qui est surprenant de la part d’un homme qui connaît la musique comme peu.

Encore un mot...

Initialement, Les Apparences devait s’intituler Valses de Vienne. Le changement de titre est justifié, car c’est bien le vernis de tous les faux semblants (politique, sociaux, familiaux) que Marc Fitoussi s’est appliqué ici à gratter. Le charme vénéneux que dégage le film du cinéaste doit beaucoup à l’ambiance rococo et oppressante de la Vienne où il se déroule. Sa photo et sa musique, très expressive, sont formidables, et le rôle qu’il offre à Karin Viard comptera sûrement parmi les meilleurs de la comédienne. La voir se transformer en garce impitoyable est vraiment jubilatoire.

Le jour de sa sortie en salles, le 23 septembre dernier, les Apparences avait pris les commandes du box-office devant son principal concurrent français Boutchou. Logiquement sa sortie en DVD devrait intéresser à la fois les amateurs de comédies sociales, les fans de thrillers et les admirateurs de la sublime Karin.

Une phrase

« Pour moi, Les Apparences est plus un portrait de femme qu’un portrait de couple. Et il était important que l’acteur qui joue Henri (Benjamin Biolay) comprenne bien que la vedette, c’est Eve. Dans ce rôle, Karin a été formidable. Elle est très impressionnante. Je me suis régalé à la regarder jouer » ( Marc Fitoussi, réalisateur).

L'auteur

Après un cursus universitaire d’anglais et d’histoire de l’art, Marc Fitoussi, né le 20 juillet 1976, intègre le Conservatoire Européen d’Ecriture audiovisuelle pour y suivre une formation de scénariste. Il part ensuite à Los Angeles pour y prolonger ses études cinématographiques et se familiariser avec la mise en scène et la direction d’acteurs. Sitôt rentré en France, il tourne plusieurs documentaires et courts-métrages de fiction, dont Bonbon au poivre en 2005, qui lui vaut une nomination aux César. En 2007, il se lance dans le long avec La Vie d’artiste qui est couronné du Prix Michel-d’Ornano.

Dans la foulée de ce prix attribué à la meilleure première œuvre de fiction française, il sort son deuxième film. C’est Copacabana avec Isabelle Huppert, qui est présenté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la critique. En 2012, le cinéaste écrit et réalise Pauline détective avec Sandrine Kiberlain dans le rôle-titre, puis, en 2014, La Ritournelle avec (une nouvelle fois) Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin. Cette comédie sentimentale qui raconte la vie d’un couple d’éleveurs miné par la routine est un grand succès public et critique. Faisant suite à Maman a tortLes Apparences est le sixième long métrage de ce cinéaste amoureux des acteurs, qui n’aime rien tant, dans ses films, que mélanger les genres.

Et aussi

 

 –  LA MAISON DE LA MORT de JAMES WHALE – Avec BORIS KARLOFF, MELVYN DOUGLAS, CHARLES LAUGHTON…

Alors qu’ils traversent une région isolée du pays de Galles, M. et Mme Waverton, et leur ami Philip sont pris dans une terrible tempête. Ils trouvent refuge dans une vieille demeure tenue par une femme et son frère, tous deux secondés par Morgan, un étrange majordome, muet et défiguré. Un peu plus tard dans la soirée, deux autres visiteurs viennent également demander l’hospitalité. A mesure que la nuit s’installe, l’atmosphère se fait de plus en plus pesante entre les hôtes et leurs invités. L’épouvante s’installe…

Un an après Frankenstein, le réalisateur James Whale et son acteur emblématique Boris Karloff se sont retrouvés en 1932 pour un nouveau chef d’œuvre de l’horreur. Également connu en France sous le titre Une soirée étrange, La Maison de la mort se distingue du précédent opus de son créateur par son ambiance, gothique (et non plus fantastique) et par le fait qu’il mélange les genres d’une façon constamment inattendue. Certes, c’est un film horrifique, mais il est par moments aussi, d’un humour irrésistible. Visuellement, il est éblouissant. Sa réussite doit également beaucoup au talent de ses interprètes, Boris Karloff, bien sûr, d’une présence extraordinaire dans le rôle de l’effrayant Morgan, mais aussi, et entre autres, Charles Laughton et Melvyn Douglas.

La sortie en Blu-ray de ce classique du film d’épouvante est un évènement : c’est la première fois qu’en France, on peut le découvrir dans une copie 4K.

Recommandation : ****Excellent.

Sortie DVD, Blu-ray – tirage limité à 1000 exemplaires – Editions Carlotta films.

Contenu et Goodies : nouvelle restauration 4K.

Bonus vidéo : La Fille de Frankenstein : entretien avec Sara Karloff, la fille de Boris Karloff.

Sauvetage d’un classique : l’histoire de la restauration du film par le réalisateur Curtis Harrington. Bande-annonce 2019.

 

 

–  JUDO  de JOHNNIE TO – Avec YAU NAI HOI, YIP TIN SHING, AU KIN LEE…

Fêtard et alcoolique notoire, gérant d’un club qui croule sous les dettes, Sze-To était, dans une ancienne vie, un grand champion de judo. Un soir, il voit débarquer dans son établissement Tony, un jeune et enthousiaste judoka qui souhaite le défier. Le lendemain, c’est une jeune chanteuse débutante qui vient le trouver pour se produire dans son club. L’énergie positive de ces deux personnages va décider l’athlète désabusé qu’est devenu Sze-to à reprendre l'entraînement pour affronter un adversaire qu’il aurait dû combattre deux ans auparavant.

 Avec cette histoire d’un judoka qui retrouve sa dignité, le grand Johnnie To signe une œuvre à la croisée des genres, entre comédie, polar urbain et surtout, film d’art martiaux. Car Judo est clairement un hommage à La Légende du grand judo, le premier film du maître japonais Akira Kurosawa. La preuve ? Il trimballe un humanisme fou et est plus visuel que verbal. Sa maîtrise formelle est éclatante et sa mise en scène, virtuose. Bizarrement, et malgré une sélection à la Biennale de Venise en 2004, Judo n’était jamais sorti en salles en France. On peut le découvrir pour la première fois en Blu-ray, dans une restauration 4K. Magique et captivant.

Recommandation : ****excellent.

Sortie DVD, Blu-ray édition limitée à 1000 exemplaires – Editions Carlotta Films.

Contenu et Goodies : nouvelle restauration 4K.

Bonus Vidéo : Entretien avec Johnnie To ( 40’), making of (11mn), Bande-annonce originale.

 

– LE COMBAT DU CAPITAINE NEWMAN de DAVID MILLER – Avec GREGORY PECK, TONY CURTIS, ANGIE DICKINSON, ROBERT DUVALL…

En 1944, en pleine seconde guerre mondiale, le capitaine Joseph Newman (Gregory Peck) dirige  le département de neuropsychiatrie de l’hôpital de l’armée américaine de Colfax. Aidé par un caporal au grand cœur (Tony Curtis) et une infirmière irrésistible (Angie Dickinson), sa mission est de dépister les faux malades parmi ses patients. Mais, médecin à l’éthique irréprochable, il va vite s’interroger sur le bien-fondé de sa mission quand il va réaliser que renvoyer au front les simulateurs revient à les condamner à une mort certaine.

Quelle belle idée de (re)sortir en DVD, Blu-ray ce film dramatique qui malgré son sujet contient quelques scènes d’un franc comique. Son scénario est bien ficelé, sa mise en scène habile, sa tension soutenue et son casting  impeccable. Angie Dickinson fait fondre tous les hommes de la distribution (médecins comme malades), Tony Curtis se dépense sans compter, et Gregory Peck trouve là un des meilleurs rôles de sa carrière. Petit bijou de cinéma, Le combat du capitaine Newman avait obtenu quatre nominations aux Oscars, à sa sortie, en 1963.

Recommandation : ****excellent

Sortie vidéo DVD, Blu-ray. Éditions Elephant Films.

Contenu et Goodies : Nouveau master restauré en HD, Jaquette réversible. Contient le Blu-ray du film, le DVD du film.

Bonus vidéo : le film par Laurent Aknin, Bande annonce d’époque.

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