Les rois de la piste

Une comédie policière loufoque avec une Fanny Ardant plus aventurière et guerrière que jamais. Pétillant comme du champagne !
De
Thierry Klifa
Avec
Fanny Ardant, Mathieu Kassovitz, Nicolas Duvauchelle, Laëtitia Dosch…
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Sorte de Ma Dalton, Rachel Zimmermann (Fanny Ardant) a élevé ses fils, Sam (Mathieu Kassovitz) et Jérémie (Nicolas Duvauchelle), et son petit-fils Nathan (Ben Attal), dans le culte de l’arnaque. De plans foireux en petits larcins, cette famille aux allures de Pieds Nickelés court toujours après le coup juteux. Lors d’un cambriolage programmé par Rachel, mais interrompu par une intervention trop rapide de policiers, Jérémie vole une toile de Tamara de Lempicka, sans en connaître la valeur, très, très élevée. Céleste, une détective aussi rusée et manipulatrice que charmeuse (Laetitia Dosch) se lance à leur poursuite…  

Points forts

  • Thierry Klifa le dit dans toutes ses interviews : après des films plutôt graves, il a eu envie d’une histoire « joyeuse, féroce, inattendue, solaire, une histoire tournée vers la vie, mais en même temps un peu mélancolique, avec de l’amour, de l’amitié, des engueulades et de grandes réconciliations ». Avec Benoît Graffin, pour la première fois à ses côtés, il a donc imaginé un scénario qu’il allait  pouvoir habiller de toutes ces couleurs et de tous ces sentiments. Si le résultat est si jubilatoire, c’est parce qu’on sent le plaisir enfantin et malicieux que le cinéaste et son co-auteur ont  eu à écrire chaque réplique de cette histoire 

  • On s’en est rendu compte dès son premier opus, Une vie à t’attendre avec  Nathalie Baye et Patrick Bruel : Thierry Klifa admire les grands comédiens. Ça tombe bien !  Parce que comme le cinéaste les filme avec respect, brio et passion, ces derniers aiment venir devant ses caméras. Dans le rôle du chef de famille, l’impétueuse et impérieuse Rachel, Fanny Ardant est impériale d’autorité, de folie, d’humour et de vitalité. Dans celui de son fils  dépressif, Sam, Mathieu Kassovitz semble, paradoxalement, s’être amusé comme rarement. Pour ne pas gâcher la surprise des spectateurs, on ne dira rien du Jérémie de Nicolas Duvauchelle, sauf que la prestation du comédien est tellement inattendue qu’elle en est sidérante. A ce casting royal, il faut ajouter Laetitia Dosch qui compose une étonnante détective.

  • Et puis, qui accentue les couleurs et les émotions du film, il y a sa musique. Elle est signée Alex Beaupain. On n’en dira pas plus non plus, pour là encore ménager les effets de surprise. 

Quelques réserves

Certains reprocheront sans doute au scénario de comporter des invraisemblances. Mais au fond, quoi de plus normal pour une histoire ouvertement fantasque et loufoque ! Pour peu qu’on en accepte le principe, ces petits sauts dans l’invraisemblable  jouent pour beaucoup dans le charme de cette comédie rocambolesque.

Encore un mot...

Après quatre longs métrages à teneur plutôt dramatique dont Le Héros de la famille, Les Yeux de ma mère et Tout nous sépare, Thierry Klifa s’est lancé dans la comédie.  Comme la famille l’inspire, il a (co)écrit une comédie familiale; comme il aime la fantaisie, il l’a troussée sur le mode loufoque; comme il adore les thrillers, il l’a dynamisée par une intrigue à suspense, et comme il est passionné par les grands acteurs, il a réuni un casting de rêve. Au final, cela  donne un film à la fois profond, léger, canaille et facétieux, un film à la fois ténu et farfelu, comme en raffole ceux qui vont au cinéma pour se divertir intelligemment.

Une phrase

« J’adore la famille parce que c’est une source inépuisable de sentiments contradictoires, d’éclats de rire ou de coups de sang, de claques comme de caresses, de chagrins comme de bonheurs…On s’en éloigne, on s’en rapproche. Mais on en revient toujours à la même interrogation: c’est quoi les liens du sang? …Cela reste un mystère » ( Thierry Klifa, scénariste-réalisateur).

L'auteur

Journaliste, réalisateur, scénariste et metteur en scène français, Thierry Klifa est entré dans le monde du cinéma par le journalisme, en intégrant, en 1991, la rédaction du magazine Studio qu’il quittera en 2002 après avoir réalisé, l’année précédente, un court métrage intitulé Emilie est partie, dont il avait écrit le scénario. En 2004, il se lance dans le long avec Une vie à t’attendre, une comédie dramatique  dont il a cosigné le scénario avec Christopher Thomson et en tête d’affiche de laquelle il place Nathalie Baye et Patrick Bruel. En 2006, c’est Le Héros de la famille, un drame avec un beau casting: Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Miou-Miou, Gérard Lanvin et quelques autres pointures…En 2011, il retrouve Catherine Deneuve pour Les Yeux de ma mère, un nouveau drame, avec également Marina Foïs et Nicolas Duvauchelle. En 2017, c’est  Tout nous sépare, un autre drame, avec  encore (et entre autres) Catherine Deneuve et Nicolas Duvauchelle. Les rois de la piste est le cinquième film de fiction de ce réalisateur qui aime à faire des incursions dans le documentaire (30 ans de César en 2005 et André Téchiné, cinéaste insoumis en 2019) et aussi dans la mise en scène de théâtre (L’année de la pensée magique de Joan Didion en 2011, Des journées entières dans les arbres de Marguerite Duras en 2014 et Croque-Monsieur de Marcel Mithois en 2016, avec chaque fois Fanny Ardant dans le rôle principal). 

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