L’histoire du géant timide

Une profonde humanité
De
Dagur Kari
Avec
Gunnar Johnson, Sigurour Skulason, Ilmur Kristjansdottir, Arnar Jonsson, Margret Helga Johannsdottir, Sigurjon Kjartansson, Franziska Una, Dagsdottir.
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Thème

A 45 ans, corpulent et timide, Fusi vit toujours chez sa mère, n’ayant d’appétence que pour le Kriegspiel et la musique heavy métal. Harcelé à son travail par ses collègues que ses airs d’enfant gauche mettent mal à l’aise, il endure sans répondre. Les rencontres de Sjöfn, dans un cours de danse country, et de la petite Hera, sa voisine du dessus, vont le libérer de sa timidité et de la douloureuse routine de sa vie avant d’ouvrir les yeux de son entourage sur sa réelle richesse intérieure. 

Points forts

- Le sujet même, portant sur la gentillesse autant que sur la timidité. Maltraitée, la timidité peut déboucher sur des frustrations mortifères allant jusqu’au suicide, la perversité ou le meurtre. Ici, elle répond aux agressions qui l’accablent, conscientes ou pas, par une sincère et constante disponibilité de cœur.

- Dans ce film jamais moralisateur, il n’y a pas de méchants. Ceux qui humilient Fusi le font parce que sa gentillesse les renvoie à leurs propres problèmes: stress, angoisses, mésestime d’eux-mêmes etc.... Même  la  mère de Fusi le malmène en pensant sincèrement bien faire.

- Ce récit simple dans son déroulement est d’une subtilité exceptionnelle. Sous ses airs d’enfant candide - candidus : blanc, innocent-  Fusi réagit en adulte soucieux d’aider les autres alors que les adultes ont pour lui la cruauté des enfants dans une cour d’école. Au final, sa gentillesse va déciller le regard de son entourage. La dernière image, quand il sourit dans l’avion qui a décollé, nous rappelle que  “Le Royaume des cieux…”.

- Avec sa carrure monumentale, ses airs gauches et son obstination taiseuse, Gunnar Jonsson, repéré par le réalisateur dans un petit rôle au cours d’une émission satirique, incarne à merveille son personnage et attire inévitablement la compassion.

- L’ensemble aurait pu être benêt, verser dans la sensiblerie, il est d’une profonde humanité et fait du bien.

Quelques réserves

- Aucun. Sauf de défendre une manière d’être (la timidité) et un caractère (la gentillesse) brocardés par notre époque post moderne…

Encore un mot...

“Généralement, une fois que l’intrigue « un garçon rencontre une fille » est posée, l’histoire se déroule comme une pelote de laine. J’ai intentionnellement essayé de donner un tour intéressant à l’histoire et de tordre le cou au cliché. Il me semblait aussi que le personnage de Fusi méritait une fin différente. Je voulais qu’elle soit à la fois insignifiante et dévastatrice. Nous réalisons que ce qui nous apparaît comme un action banale est pour Fusi un pas de géant”. Dagur Kari.

Une phrase

“Pour aller aux WC, tu dois traverser Omaha Beach ! Comment tu veux créer un lien ?” Rolf à Fjola, la mère de Fusi.

L'auteur

Dagur Kari est musicien, écrivain et réalisateur. Né en France en 1973, élevé en Islande, il étudie la réalisation au Danemark de 1995 à 1999. Il  joue aussi dans le groupe Slowblow, lequel écrit la musique de son premier long-métrage Noi Albinoi(2003). Aujourd’hui, il est directeur des programmes à l’Ecole Nationale du Cinéma au Danemark. L’histoire du géant timide est son quatrième long-métrage.

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