L'Homme Irrationnel

Bon, mais avec des passages à vide
De
Woody Allen
Avec
Emma Stone, Joaquin Phoenix, Parker Posey
Notre recommandation
3/5

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Vu
par Culture-Tops

Thème

Un nouveau professeur de philosophie, Abe Lucas (Joaquin Phoenix), est annoncée dans une petite université proche de New York. L’homme s’est fait une réputation de grand intellectuel et de grand séducteur. Dans la tranquille communauté enseignante, les femmes sont dans l’attente de l’oiseau rare. Deux d’entre elles vont pousser leur pion, Rita (Parker Posey), une prof quarantenaire en instance de divorce, et Jill (Emma Stone), une étudiante intelligente et jolie, qui ne peut se contenter de son fade boy friend. Mais l’intellectuel présumé fringant et brillant se révèle être un homme en déprime constante : fatigue existentielle de la part de quelqu’un qui aurait trop lu les philosophes nihilistes ? Jusqu’au moment où il écoute dans un café, en compagnie de son étudiante préférée, une conversation privée qui va changer sa vie, croit-il, en tous cas lui offrir la possibilité de mettre en pratique sa philosophie, mélange d’existentialisme sartrien croisant l’absurdité présumée de la vie.

Points forts

Les afficionados de Woody Allen apprécieront le style toujours brillant du cinéaste qui discourt sur les bienfaits et méfaits de la philosophie comme il le faisait autrefois à propos du sexe, dans « Annie Hall ». Il saute d’un concept à l’autre avec une agilité déconcertante et une légèreté étonnante, s’agissant de choses graves. Les digues sont rompues : à son âge, il peut tout se permettre. Ses interprètes le suivent aveuglément : un bon point pour Emma Stone qui joue l’étudiante follement jeune et naïve face à un homme cynique et fatigué de plaire, qui serait Woody Allen himself ?

Quelques réserves

Le dénouement inattendu sauve une entreprise qui parfois prend l’eau. Le milieu du film patine. En regardant « L’homme irrationnel », beau titre énigmatique au passage, on a la nostalgie et l’envie de films plus percutants à l’exemple de « Match Point », l'un de ses derniers films vraiment réussis.

Encore un mot...

Il est surtout question de l’existentialisme sartrien et d’un pays, la France, qui dans les années 1950 était capable d’intéresser le monde par ses idées plutôt que par sa gastronomie. Woody Allen cite également Kant et Dostoïevski, dans une implacable démonstration de philosophie appliquée qu’on se gardera bien de dévoiler. Sachez que la philosophie mène à tout, à condition de s’en servir. Mais malheur à ceux qui l'utilisent pour de méchants desseins…

Une phrase

« Je ne veux pas atteindre l’immortalité grâce à mon œuvre. Je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas ».

L'auteur

A quatre-vingts ans le 1er décembre, Woody Allen ne s’essouffle pas et nous propose son quarante-sixième film, « L’homme irrationnel », une réflexion philosophique sur les vanités de la vie et l’omniprésence de la mort, des thèmes que le cinéaste a développé avec constance ces dernières années et toujours enrobés du même humour léger et poliment désespéré. Exemple avec ce mot : « Je n’ai pas peur de la mort, simplement je préfèrerais ne pas être là quand elle arrivera ». Son prochain film est déjà prêt à être tourné : Kristen Stewart et Bruce Willis s'y donneront la réplique. Tant qu’il travaille, Woody Allen ne meurt pas…

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