The lost city of Z

Un peu long, mais une mise en scène grandiose
De
James Gray
Avec
Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller, Tom Holland
Notre recommandation
3/5

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Vu
par Culture-Tops

Thème

L’officier britannique Percival Harrison Fawcett alias Percy Fawcett, né en 1867 et disparu dans la forêt amazonienne en 1925, interprété par Charlie Hunnam, est approché au début du XXe siècle par la Société géographique de Londres après qu’il ait accompli quelques missions en Afrique du Nord. Il devra dessiner une cartographie aux frontières du Brésil et de la Bolivie, deux pays qui se disputent la culture du caoutchouc.
 
Les deux gouvernements ont décidé de faire appel à un Britannique pour établir des limites territoriales dans une région très peu explorée. En 1906, Percy Fawcett et son aide de camp Henry Costin (Robert Pattinson) se lancent dans une expédition qui va durer deux ans et remontent le légendaire Rio Verde. Au cœur de la forêt tropicale, ils découvrent des fragments de poterie.
 
En dépit du scepticisme de la communauté scientifique et des lazzis des membres de la Société géographique, Fawcett organise une deuxième expédition très mouvementée et périlleuse au cours de laquelle il découvre des sculptures. Après la première guerre mondiale où son courage est souligné par les autorités militaires, il repart avec son fils aîné (joué par Tom Holland) pour une nouvelle expédition. On perd leurs traces en 1925 et leur disparition reste inexpliquée à ce jour.

Points forts

James Gray était jusqu’à présent un cinéaste des villes, il montrait les rues de New York plus ou moins mal famées. Le voici devenu cinéaste des champs, des forêts et des fleuves. Sa mise en scène est grandiose. Il filme la haute société britannique du début du XXe siècle, triomphante et sûre de sa légitimité, et, à l’opposé, la profondeur des forêts, truffées d’animaux et de peuplades inconnus, et l'immense Rio Verde dont on ne se lasse pas.
 
Dans « The Lost City of Z », le cinéaste a filmé aussi la France dans la guerre, celle de 14/18 puisque le colonel Fawcett vient diriger une brigade d’artillerie dans les tranchées du Nord. Et de ces images de guerre cent fois vues au cinéma, il réussit à en restituer la sauvagerie comme si on les regardait pour la première fois.
 
James Gray s’est inspiré du livre de David Grann, journaliste au « New Yorker ». Dans « La ville perdue de Z : un conte d’obsession mortelle en Amazonie », Grann raconte les recherches entreprises pour retrouver l’explorateur et son fils. Le journaliste a suivi le périple de Fawcett en Amazonie, révélant de nouvelles preuves sur la mort de l'explorateur et montrant que la cité perdue a pu exister.

Quelques réserves

James Gray ne sait pas faire court. Ses films ont une durée de deux heures, sauf le premier « Little Odessa » (1 h 30), parce qu’ils sont pleins d'intéressantes digressions. Avec « The lost city of Z », on passe à deux heures vingt minutes. Mais pour résumer une vie, est-ce trop long ou trop court ?

Encore un mot...

C’est la première fois que le cinéma s’empare de l’odyssée de Fawcett. Mais l’édition l’avait précédé depuis belle lurette. En 1937 paraît « L’oreille cassée », le sixième album des aventures de Tintin où le héros de Hergé fait la connaissance en Amérique du Sud d’un explorateur disparu depuis plus de dix ans.
 
En 1954, dans « Sur la piste de Fawcett », Henri Vernes envoie son héros Bob Morane à la recherche de l’explorateur. Plus proche de nous, Hugo Pratt s’est également inspiré de Fawcett quand il évoque dans « Corto toujours plus loin » un explorateur disparu à la recherche d’une mystérieuse cité au cœur de la jungle amazonienne.

L'auteur

Si Martin Scorsese a grandi à Manhattan dans le quartier de Little Italy qu’il a immortalisé dans ses films, le cinéaste américain James Gray, 48 ans, a plutôt fréquenté Little Odessa, qui est aussi le titre de son premier film, où sa famille paternelle, originaire de Russie, s’était installée en 1933. « Little Odessa », un film noir, a remporté le lion d’argent au festival de Venise en 1994. Gray avait 24 ans et déjà une longue fréquentation des salles obscures.
 
Suivent « The yards », César du meilleur film étranger 2007 et « La nuit nous appartient », qui raconte les relations troubles entre la police et les mafias new-yorkaises, puis « Two Lovers », César 2009 du meilleur film étranger et enfin « The immigrant » avec Marion Cotillard et Joaquim Phoenix sur l’arrivée à New York des immigrants au début du XXe siècle, grande mise en scène pour une intrigue languissante. Ce qui n’est pas du tout le cas de sa nouvelle fresque, « The Lost City of Z ».

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