L’Ultime braquage

Inspiré de faits réels, ce film de braquage danois met à l’honneur l’acteur franco-algérien Reda Kateb… Haletant et impressionnant
De
Frederik Louis Hviid
Avec
Reda Kateb, Gustav Dyekjaer Giese, Amanda Collin…
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

 En 2008, deux ans après un braquage raté (reconstitué dans une belle scène d’ouverture), qui s’était soldé par la mort de deux agents de sécurité, un groupe de gangsters chevronnées, dirigé par Slimani, un homme d’un sang-froid terrifiant (Reda Kateb), prépare avec minutie une nouvelle opération sur le sol danois : le cambriolage d’une société qui manipule de l’argent liquide. Il embarque dans son aventure Kasper, un boxeur raté (Gustav Giese) dont les relations avec Slimani ne sont pas au beau fixe. Minutieusement préparé, le « coup » devrait pourtant marcher comme sur des roulettes : vite, sans bavure et sans trace. Mais une erreur va survenir, qui va forcer les malfrats à tout abandonner et à disparaître…

Points forts

  • Le réalisme du film, qui est dû au fait que son scénario est inspiré par l’histoire du plus gros « casse » jamais commis sur le sol danois : le  braquage ultra-violent d’un dépôt d’argent à Copenhague en 2008 et qui rapporta à ses organisateurs 70 millions de couronnes danoises, soit plus de 8 millions d’euros. 

  • Ses couleurs froides qui nous immergent de la première à la dernière image et lui donnent sa beauté glaçante. Son style aussi, qui privilégie les gros plans sur les personnages et les plans fixes, lui donnant un punch et une tension indéniables.

  • Son casting irréprochable en tête duquel Gustav Giese, fascinant dans son rôle de boxeur raté mais ô combien nerveux et imprévisible et Reda Kateb, magnétique en chef de gang d’une  maîtrise implacable.

Quelques réserves

  • On regrette que les personnages secondaires, et particulièrement ceux des femmes (pourtant déjà peu nombreuses), manquent d’épaisseur.

  • On cherche (en vain) des traces de cet ingrédient qui relève souvent le goût des polars, sans rien leur enlever de leur noirceur : l’humour. 

Encore un mot...

Grâce à sa mise en scène nerveuse et immersive, son indéniable réalisme , et son interprétation impeccable, L’Ultime braquage (rare coproduction franco-danoise)devrait séduire les amateurs de thriller haute tension. Surtout ceux qui raffolent des « polars à la française », dans lesquels la psychologie des personnages ajoute à la noirceur du récit, ceux, par exemple, des Melville et autres Giovanni. Palpitant. 

Une phrase

« Avant de me plonger dans le scénario, j’avais regardé le premier long métrage de Frederik Louis Hviid, Shorta qu’il avait co-réalisé avec Anders Ølholm. L’histoire de deux flics coincés dans un cité dont ils n’arrivent pas à sortir, qu’il traite de manière immersive avec un travail impressionnant sur le son et l’image. En lisant L’Ultime braquage, j’ai immédiatement ressenti la même atmosphère et cette articulation remarquablement orchestrée entre des scènes d’action très découpées et haletantes, et des moments de tension beaucoup plus intimes. Un mélange entre deux types de grammaire que l’on ne voit pas souvent dans un même film.» (Reda Kateb, comédien- Dossier de presse).

L'auteur

Né à Copenhague en 1988, Frederik Louis Hviid est l’un des cinéastes danois les plus prometteurs. Contrairement à nombre de ses confrères, il a débuté dans le cinéma par un long métrage, Shorta. C’était en 2020. Jolis débuts : Shorta est présenté en avant-première à la Semaine de la Critique du Festival de Venise, puis à Toronto où il reçoit d’excellentes critiques. Le réalisateur bifurque ensuite vers la télévision pour s’atteler à la dernière saison de la série Temple pour Hera Pictures. Il y reste jusqu’en 2023 pour co-créer et co-réaliser la série Prisoner avec Michael Noer, dont la première a lieu à Cannes Séries. Présenté au dernier festival de Reims dont il est reparti sans prix, mais sous les hommages des spectateurs, L’ultime braquage est le deuxième long métrage de ce réalisateur qui dit s’inspirer de cinéastes comme Spike Lee, Mathieu Kassovitz et Sidney Lumet.

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