Madame Bovary

Pas de quoi fouetter un chat, même en anglais...
De
Sophie Barthes
Avec
Mia Wasikowska, Henry Lloyd-Hughes, Ezra Miller, Laura Carmichael, Paul Giamatti
Notre recommandation
2/5

Infos & réservation

Thème

Mariée à la sortie du couvent à Charles Bovary, médecin d’un village de Normandie, Emma s’ennuie. Elle se distrait avec un jeune clerc de notaire puis avec un marquis dont elle tombe amoureuse au moment où il la trouve encombrante. Elle s’endette dans le dos de ce mari trop confiant. Quand elle comprend qu’elle est en train de le ruiner, elle tente de faire marche arrière.

Points forts

- La vie normande paisible et sans relief est très bien filmée. On conçoit que la jeune Emma rêve de Paris et de ses fêtes. Au XIXe siècle, en province, les loisirs sont frugaux...

- Les acteurs servent bien le scénario. Mia Wasikowska est une Emma un peu perdue, Henry Loyd-Hughes, un Charles un peu pataud, Ezra Miller, un jeune homme effrayé par l’ascendance d’une femme mariée et Logan Marshall-Green, un homme mûr un peu cynique.

- Les seconds rôles sont soignés : le pharmacien Homais (Paul Giacomatti) et l’usurier Lheureux (Rhys Ifans) sont deux personnages qu’on n’aimerait pas fréquenter.

Quelques réserves

- Il ne manque pas un bouton de guêtres à cette nouvelle adaptation mais comme on en connaît le début, la fin et même le milieu, on se demande bien ce qu’on fait là. Etrange entreprise que de reprendre tous les dix ans au cinéma le roman de Flaubert...

- On soulignera que Sophie Barthes est coupable d’une transgression culturellement criminelle : son film est en langue anglaise. Que Minnelli ait mis en scène Madame Bovary dans sa langue natale, on peut le percevoir. Mais qu’une cinéaste française adapte un chef d’œuvre de la langue de Molière dans la langue de Shakespeare, c’est à n’y rien comprendre. On suppose que le film sera doublé en français dans les salles, mais quel gâchis ! Le film est une co-production britannique, française et belge : vive la francophonie…

Encore un mot...

La réalisatrice a su tout de même rendre tangible la puissante mélancolie qui ronge Emma Bovary. Nous la plaignons tout en nous disant, de manière très pragmatique, qu’elle aurait dû se contenter d’un mari protecteur et d’une vie confortable, qu’auraient pu lui envier bien des paysannes du coin... Au lieu de quoi, elle s’est construit un enfer. Cruelle destinée.

Une phrase

Sophie Barthes : « Comme Flaubert qui déclara “Madame Bovary, c’est moi !” j’ajouterai simplement “Madame Bovary, c’est nous !” ».

L'auteur

Née à Toulouse en 1974, Sophie Barthes  a suivi des études de cinéma à l’université Columbia de New York. Elle a réalisé en 2008 un premier film au scénario sophistiqué, « Ames en stock », avec Paul Giamatti et Emily Watson. Il fallait beaucoup d’inconscience ou d’audace pour entreprendre après Jean Renoir, Vincente Minnelli et Claude Chabrol, une nouvelle adaptation, par ailleurs très fidèle, de « Madame Bovary », le chef d’œuvre de Flaubert...

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