
Partir un jour
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Thème
Ancienne lauréate de l’émission de télé-réalité Top chef, Cécile (Juliette Armanet) s’apprête à réaliser son rêve : ouvrir, avec son compagnon (Tewfik Jallab), son propre restaurant gastronomique. Mais à la suite de l’infarctus de son père (François Rollin), elle doit rentrer dans le village de son enfance où ses parents tiennent un Routier (c’est Dominique Blanc qui joue sa mère). Loin de l’agitation parisienne, Cécile va recroiser Raphaël, son ancien amour de jeunesse devenu garagiste (Bastien Bouillon). Ses souvenirs vont ressurgir, ses certitudes vaciller…
Points forts
- Le scénario, qui alterne, avec subtilité et à-propos, dialogues parlés, subtils, et intéressants (sur le questionnement d’une femme de quarante ans quant à son avenir), et chansons; des chansons (presque) toutes sorties du répertoire de tubes français populaires interprétés par des stars hexagonales, de Dalida à Michel Delpech, en passant par Claude Nougaro, les 2Be3, Axelle Red. Forcément, on pense au Resnais de On connait la chanson et de Pas sur la bouche. Mélange de comédie et de film musical, Partir un jour permet à tous les spectateurs de s’y retrouver.
- Le casting, qui est plus que parfait. Dans le rôle principal de Cécile, la chanteuse Juliette Armanet fait des étincelles. Elles se révèle être une actrice hors pair, audacieuse et touchante selon les scènes, mais toujours vraie et juste. Elle se dit profondément et avant tout chanteuse, mais il se pourrait bien que le cinéma vienne bientôt de nouveau la chercher. Dans le personnage de son ancien amoureux, tour à tour tendre, doux et attentif, ou potache et moqueur, Bastien Bouillon, crève lui aussi l’écran. Dans le rôle de la mère de Cécile, Dominique Blanc (trop rare à l’écran) est comme d’habitude un présence stupéfiante. Quant à François Rollin, en père « malade », il est bouleversant.
Quelques réserves
Aucune. On espère seulement que malgré son charme typiquement franco-français, cette délicieuse comédie musicale saura conquérir le monde…
Encore un mot...
Contrairement à une idée reçue, le recyclage a parfois du bon, et même, en l’occurrence, du meilleur. Car au départ de ce film si réussi, il y a eu, en 2023, un court métrage éponyme signé… Amélie Bonnin. Si ce dernier n’avait pas emporté le César du meilleur court, la jeune cinéaste aurait-elle eu l’idée de le reprendre pour un faire un long, en gardant les mêmes ingrédients et les mêmes acteurs principaux, mais en inversant les rôles de ces derniers ? Quoiqu’il en soit, Partir un jour (titre emprunté à un tube du célèbre boys band français des années 90, les 2Be3 ) a été choisi pour faire cette année l’ouverture du 78° Festival de Cannes. Pour Amélie Bonnin et ses interprètes, en tête desquels Juliette Armanet et Grégoire Bouillon, la surprise a dû être de taille. Il reste à espérer que pour ce film, joyeusement blagueur, d’une légèreté et d’une tendresse irrésistibles, cette belle aventure se solde, par une grande carrière hexagonale et …internationale.
Une phrase
« Amélie (Bonnin) a cherché à ce qu’on entende tout sauf « Juliette Armanet la chanteuse » pour donner aux chansons un côté dépouillé et brut ». Il y a donc des imperfections car ce sont des prises d’acteurs. Nous faisions une prise des chansons en entier, au premier jet : inutile de les reprendre en studio car ce qui fonctionne, c’est justement qu’on entend le bruit de la glace sous mes patins…J’avais une oreillette pour entendre la musique et je chantais en me lançant dans le vide » (Julie Armanet, comédienne - La Tribune du dimanche, 11 mai 2025)
L'auteur
Originaire de Châteauroux, Amélie Bonnin, s’est installée à Paris après son bac. Passionnée par l’image et le dessin, elle s’inscrit dans une école d’art, avant de poursuivre avec un BTS d’art appliqués pour lequel, en plus du dessin, elle apprend la typographie, la photo et la vidéo. Après un séjour à Montréal où elle est allée parfaire ses formations, celle qui est alors devenue directrice artistique, décide de filmer le départ à la retraite de son oncle, cela pour conserver une trace de la boucherie familiale. Le documentaire qu’elle en tire en 2012 (La Mélodie du boucher) lui donne envie de se lancer dans la fiction. Elle file alors à Atelier scénario de la Fémis, et, en 2020, elle écrit son premier court-métrage Partir un jour qui va être sélectionné dans de nombreux festivals. Cinq ans après, le Festival de Cannes met à l’honneur le long qu’elle en a tiré. C’est la première fois qu’un premier film a ouvert la manifestation. La carrière de réalisatrice d’Amélie Bonnin est lancée.
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