The Revenant

D'abord pour Di Caprio et pour les paysages
De
Alejandro Gonzalez Inarritu
Avec
Leonardo Dicaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

Au début du XIXe siècle, les trappeurs qui font commerce de peaux de bêtes dans l’ouest américain encore sauvage se heurtent aux Indiens qui sont chez eux, mais pas pour longtemps. Lorsque commence « The Revenant », le guide Hugh Glass (Leonardo DiCaprio), accompagné du fils qu’il a eu avec une Indienne tuée par un soldat, reconduit un groupe de trappeurs lourdement chargés de peaux vers le fort le plus proche. Soudainement attaqués par les guerriers Arika, ils abandonnent leur chargement pour fuir. Mais leur guide se fait écharper par un ours. Pour ne pas retarder le groupe, l’un des trappeurs, John Fitzgerald (Tom Hardy), se propose de rester à l’arrière avec Glass agonisant et son fils. Une fois seul, Fitzgerald supprime le fils et laisse pour mort le père. Mais Glass ne meurt pas…

Points forts

- Les westerns d’aujourd’hui sont de plus en plus sombres. Rien à voir avec les flamboyants John Ford d’autrefois. Sans doute parce que l’Amérique ne peut plus digérer les massacres à grande échelle des Indiens au fur et à mesure que les travaux historiques obligent à une prise de conscience collective. On se souvient peut-être du fameux « Impitoyable » de Clint Eastwood en 1992. On retrouve le même schéma du crime initial et du châtiment final dans « The Revenant ». Et la même densité noire dans la conduite de l’intrigue.
 
- Les paysages faits de montagnes enneigés, de grands arbres, de ciels gris et de violents torrents sont fabuleux. Nous sommes au début du monde. A lui seul, le paysage est un personnage, redoutable et cruel. D'ailleurs le film a aussi reçu l'oscar de la meilleure photo…
 
- Bien sûr, il y a DiCaprio métamorphosé en homme loup indestructible. Sa prestation d’acteur va bien au-delà d’un simple rôle pour le cinéma. Il est Hugh Glass, un homme désespéré par la perte de son fils qui tient debout juste le temps de retrouver le meurtrier.

Quelques réserves

- Le film est très long, deux heures et demie, assez lent, avec des digressions sur des thèmes spiritualistes intéressants qu'affectionne le réalisateur mais qui ralentissent encore le rythme.
 
- La violence est très forte dans la première heure ainsi que dans la dernière demi-heure. Il y a même quelques moments gores que le cinéaste de « Biutiful » ne peut pas s'empêcher d'exposer. Spectateurs, mes frères, attendez-vous au pire...
 
- Il est impossible dans la vie qu’un homme, fut-il Leonardo DiCaprio, puisse survivre à l’hiver de ces contrées, au gel, à l’eau glacée, à tous les éléments naturels insurmontables que va pourtant surmonter Hugh Glass. Quel homme ! Nous devons donc accepter la fiction alors que notre raison s’y refuse.

Encore un mot...

Le scénario d’Alejandro Gonzalez Inarritu et de Mark L. Smith, ce dernier spécialisé dans les films d’horreur, on s’en serait douté, s’inspire du roman historique de Mikael Punke qui raconte comment un nommé Hugh Glass a survécu à l’attaque d’un grizzly en 1824. En peignant la nature bien plus cruelle qu’une ourse qui veut protéger ses petits, le cinéaste a réalisé un grand poème tragique dédié au monde naturel perdu. 

L'auteur

A 51 ans, Alejandro Gonzalez Inarritu est le premier réalisateur mexicain à avoir remporté en 2006 la palme d’or cannoise pour « Babel », un film magnifique et bouleversant doté d'une mise en scène ample et brillante, avec Brad Pitt et Cate Blanchett. On lui doit aussi « Birdman », histoire vibrante d’un chanteur sur le déclin, qui a raflé en 2015 l’oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur ainsi que, samedi, le césar du meilleur film étranger. Il est aussi l'auteur de films excessifs et âpres comme « 21 grammes » (2003) et surtout « Biutiful » (2016) où s’abattent sur le personnage principal, interprété par Javier Bardem, tous les malheurs du monde. Et c’est encore le cas dans « The Revenant » pour lequel Leonardo DiCaprio a bien mérité l’oscar du meilleur acteur tant sa prestation physique est éprouvante et intense tandis que Inarritu a reçu à nouveau l'oscar du meilleur réalisateur.

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