Un Français

De
Diastème
Avec
Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy, Jeanne Rosa, Lucie Debay.
Notre recommandation
3/5

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Vu
par Culture-Tops

Thème

Marco (Alban Lenoir), un jeune skinhead, plonge avec sa bande dans l’activisme en faveur du Front National. Dans les rues de Colombes, ils harcèlent les piétons qui n’ont pas la peau blanche et collent des affichent du FN à l’approche de la présidentielle de 1988. Parmi les cadres du parti d’extrême-droite, Marco rencontre une jolie blonde (Lucie Debay) avec qui il va avoir une fille. La mort d’un Noir dans des conditions atroces le révulse et le réveille. « Un Français », c’est l’itinéraire d’un enfant perdu qui se révèle n’être pas tout-à-fait un salaud. A la fin du film, quand il regarde à la télé la manif pour tous du mouvement Civitas, il aperçoit dans la foule son ex-femme et sa fille qui hurlent : « Un papa, une maman ». On mesure l’ironie de la situation pour Marco, empêché depuis des années de voir sa fille.

Points forts

Ni cours de morale, ni brûlot politique, « Un Français » raconte une histoire inspirée de faits réels. Une histoire concentrée, puisque le film ne dure qu’une heure quarante, mais pourtant étalée sur trente années. Le spectateur suit en parallèle la vie privée de Marco et sa vie publique dans les rues d’abord, puis dans les arcanes d’un parti extrémiste et enfin dans le calme d’un appartement où il a renconcé à changer le monde, ou plus exactement à le massacrer.

Quelques réserves

Si le propos est fort et l’intrigue serrée – peu de temps morts –, la performance cinématographique est limitée. Nous ne sommes pas chez Francesco Rosi ou Visconti, mais plutôt chez Yves Boisset. C’est un cinéma d’illustration et de constat, bien fait par ailleurs, un cinéma coup de poing. Au spectateur de façonner ensuite son opinion.

Encore un mot...

C’est sans doute la première fois que le cinéma français ose le portrait d’une petite frappe d’extrême droite. Certes, tous les sympathisants du FN ne ressemblent pas à Marco, dieu merci, sinon les rues seraient jonchées de cadavres... Il y a dans ce film, qui parle de rédemption et de regret, un appel masqué à la paix et à la tolérance que tout honnête homme peut accepter.

Une phrase

Le cinéaste confie que l’idée de « Un Français » lui est venu après la mort de Clément Méric, militant d'extrême gauche, en juin 2013 : « A la télévision, dit-il, j’ai revu des visages que j’avais croisés dans mon enfance. Me rendre compte que ces gens avaient mon âge, que leur haine était la même que quand ils avaient 18 ans m’a bouleversé. »

L'auteur

Diastème, de son vrai nom Patrick Asté, est un homme orchestre. Auteur-compositeur-interprète dans sa jeunesse, ancien journaliste à « 7 à Paris », « L’Autre Journal », « 20 ans », « Première », il est écrivain et metteur en scène de théâtre. Et aujourd'hui cinéaste… Son premier long-métrage, « Le bruit des gens autour », sorti en 2008, avec Bruno Todeschini, Emma de Caunes, Léa Drucker et Olivier Marchal, se déroulait en Avignon au moment du Festival; joli film. Nettement plus sombre, « Un Français » est situé à Colombes, en grande banlieue parisienne, ville natale de notre homme protée.

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Nous ne sommes pas chez Francesco Rosi ou Visconti, mais plutôt chez Yves Boisset

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