Une Pointe d’amour
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Thème
Mélanie, une jeune avocate en fauteuil roulant atteinte d’une maladie incurable (Julia Piaton) a décidé qu’il était temps pour elle de profiter de la vie et de découvrir la sexualité. Elle convainc Benjamin, son ami de toujours, lui aussi cloué dans un fauteuil (Quentin Dolmaire) de s’embarquer avec elle dans un périple pour l’Espagne où elle espère explorer sa sensualité dans une maison close spécialisée. Les voici tous les deux à bord d’une camionnette délabrée conduite par Lucas (Grégory Gadebois), un des clients de Mélanie, sorti de prison la veille. Contrairement à cette dernière, Benjamin ne semble pas pressé d’arriver. Aidé par Lucas, il fait d’ailleurs tout pour prolonger cet improbable voyage. On comprendra pourquoi…
Points forts
L’audace de son sujet (l’amour sexuel chez les handicapés), et la façon de le traiter (à travers les péripéties d’un amusant road movie) qui le dédramatise et le déleste de tout pathos.
Le dessin des trois personnages principaux.Bien dessinés, complémentaires, ils forment, dans leurs différences, un triangle parfait.
La distribution de ces trois personnages. Les comédiens qui les endossent n’avaient jamais joué ensemble et pourtant leur alchimie est parfaite, qui colore le film de mille nuances d’émotions et de sentiments. En amoureux qui s’ignorent, Julia Piaton (enfin distribuée dans des rôles que mérite son talent tout terrain) et Quentin Dolmaire (on découvre ici quel formidable acteur il est) forment un exceptionnel duo d’amoureux. Quant à Grégory Gadebois, il est comme d’habitude plus que parfait dans son rôle de chauffeur bourru au grand cœur.
Quelques réserves
On peut regretter qu’en regard de son sujet, à la fois délicat et culotté, la réalisation de ce film manque de recherche et de relief .
Encore un mot...
Pour son premier long métrage, Maël Piriou s’attaque à un problème peu traité au cinéma : la sexualité chez les personnes en situation de handicap. Si son film, un lointain remake (il en a changé les personnages) de Hasta la vista (2011) du flamand Geoffrey Enthoven ne brille pas par l’originalité de sa réalisation, il mérite d’être vu pour son humour, sa tendresse et la simplicité décomplexée et souvent joyeuse avec laquelle il aborde ce sujet encore trop tabou. Au tableau d’honneur d’Une Pointe d’amour, son trio d’acteurs principaux, sans qui il n’atteindrait pas sa grande luminosité. Touchant et audacieux.
Une phrase
« J’ai très vite pensé à Julia (Piaton) pour le rôle de Mélanie. Je l’avais rencontrée par le biais du making of de Mince alors ! et je m’étais très bien entendu avec elle. C’est une comédienne d’une incroyable subtilité. Disposant d’une grande palette de jeu, elle représente à la fois la précision et une forme de normalité qui n’en n’est pas du tout une. Elle est très angoissée, elle a constamment peur de rater sa prise, mais elle propose tout le temps des choses » ( Maël Piriou, réalisateur- extrait du dossier de presse)
L'auteur
Après quatre ans d’études de droit qui ne l’ont pas emballé, Manuel Piriou entre dans la vie professionnelle par le journalisme. Mais frustré par l’absence de « souffle » que requièrent les « papiers », il n’y persiste pas longtemps et se tourne vers l’écriture de scénarios, travaillant en même temps, pour survivre, dans l’édition juridique. C’est par l’exercice du « making of » qu’il arrive dans le monde du cinéma. Peu de temps après, Jérôme Bonnell lui propose de participer à l’écriture de À trois, on y va. L’expérience s’étant révélée concluante, il réalise un court métrage Mathilde, et à côté, il participe à quelques mises en scène de théâtre.
En 2019, sa vie bascule : il est pris à l’Atelier scénario de la Fémis. De fil en aiguille, il rencontre le producteur Vincent Roget, qui lui propose de réaliser Une pointe d’amour. Ce film sort aujourd’hui sur plus de 200 écrans. Une preuve de la confiance que lui accorde Pathé, son distributeur.
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