Vivre, mourir, renaître
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Thème
Début des années 90. Samy (Théo Christine) et Emma (Lou Lampros) s’aiment très fort, dans une relation à la fois soudée et très ouverte. Rien ne semble pouvoir les séparer, d’autant qu’ils sont les parents comblés d’un petit garçon. Mais voilà qu’en emménageant dans un nouvel appartement, Samy tombe sur son voisin Cyril, un photographe célibataire au charisme irrésistible (Victor Belmondo). Les deux trentenaires tombent amoureux. Après un léger tangage, une relation triangulaire s’installe, jusqu’ à ce que le sida s’ y immisce. Alors qu’ils s’attendent au pire, le destin de chacun des trois prend un virage inattendu. « Renaître », annonce, le titre du film…
Points forts
Le contexte de l’histoire. La plupart des films qui ont évoqué le sida (120 battements par minute, Les Nuits fauves, Plaire, aimer et courir vite…) sont des films qui se déroulent dans les années 80, à une époque où on mourait du VIH. C’était des tragédies. Ce n’est pas le cas du film de Gaël Morel qui, se situant après l’apparition de la trithérapie, met en scène des malades qui peuvent entrevoir une espérance de vie. Même si la maladie joue les trouble-fêtes au sein du trio Emma-Samy-Cyril, l’amour peut donc rester jusqu’au bout le sujet central du film. C’est cette donne qui apporte à ce dernier sa formidable vitalité, lui donne toute sa beauté.
La mise en scène : elle est belle, ample, lyrique et romanesque. La photo est magnifique, empreinte de douceur.
Les trois comédiens du film sont, chacun dans leur rôle, exceptionnels, offrant au spectateur leur empathie immédiate. Lou Lampros (une des Révélations des Césars 2023) éblouit par son naturel, sa générosité et sa beauté fracassante. Théo Christine offre à son Samy sa tendresse et sa désinvolture si solaire. Quant à Victor Belmondo, dans un total contre-emploi, il compose un Cyril d’une grâce et d’un charme fou, d’une nostalgie très émouvante aussi.
Quelques réserves
Dans ce film, presque parfait, aucun défaut ne saute aux yeux, si ce n’est, par-ci par-là, une musique un peu trop appuyée, qui a l’effet contraire à celui attendu : elle éloigne un peu trop l’émotion, lui fait écran.
Encore un mot...
Après un long silence, en grande partie dû au confinement, quel plaisir de retrouver Gaël Morel aux manettes d’un film aussi singulier et poignant que celui-là. Sur un sujet pourtant casse-gueule, un triangle amoureux percuté dans son équilibre par la maladie, le cinéaste parvient à nous offrir un film solaire, sans pour autant escamoter ce qu’il devait contenir de gravité et de « mélodrame ». Une belle réussite, qui doit réjouir André Téchiné, père spirituel du réalisateur.
Une phrase
« Mon film est un mélo, mais au sens noble, c’est-à-dire sans tristesse. C’est une love story du côté de la vie, une vie qui continue et s’obstine malgré le tragique en embuscade. C’est un film que j’espère consolateur, réparateur et surtout encourageant pour la jeunesse d’aujourd’hui. » (Gaël Morel, dossier de presse du film).
L'auteur
Membre d’un jury Jeunes au Festival de Cannes à 18 ans, Gaël Morel, né en 1972 dans un petit village de la région lyonnaise, se destine d’abord à la mise en scène. Mais André Téchiné passe par là, qui lui propose un rôle dans Les Roseaux sauvages. Bingo : il obtient grâce à ce personnage une nomination pour le César du meilleur espoir masculin, ce qui l’encourage à continuer à faire l’acteur, en 1995, dans Le plus bel âge, puis en 1998, dans le drame carcéral Zonzon, jusqu’à ce qu’il décide de se consacrer essentiellement à la réalisation.
Son premier long métrage, A toute vitesse, en tête d’affiche duquel, le comédien Stéphane Rideau, est présenté à Cannes dans la section Cinémas en France, ce qui lui offre une belle visibilité critique et publique. Son deuxième long, Les Chemins de l’Oued, tourné en Algérie, lui permet de décrocher le Prix de la Critique internationale au Festival de Toronto. Dans la foulée du Clan en 2004, un état des lieux sur la condition de l’ homme, il sort Après lui, une fiction sur le deuil dans lequel il dirige Catherine Deneuve, puis Notre paradis, un drame sur la prostitution masculine, puis encore, en 2017, Prendre le large avec Sandrine Bonnaire. Présenté au dernier Festival de Cannes, section Cannes Première, Vivre, mourir, renaître, son sixième film, y a reçu, à juste titre, un chaleureux accueil critique.
Commentaires
Très beau trio d'acteur révélation thi campos émouvant de revoir elle mademoiselle ja colefienbe joue très bien promise à une grande carrière je l'espère ainsi que the campos pour Victor belmondo ça semble évident j'aimerai savoir quel est le titre que chante je crois lou reed si quelqu'un peut me renseigner mille merci à recommander
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