
Infos & réservation
Et aussi
La Petite Dernière de Hafsia Herzi - Avec Nadia Melliti, Ji-Min Park, Amina Ben Mohamed…
Fatima (Nadia Melliti) est la petite dernière d’une fratrie composée de trois sœurs. Bonne élève, la jeune femme, qui s’apprête à intégrer une fac de philosophie, s’interroge sur son désir et son attirance pour d’autres filles. Cette orientation sexuelle, Fatima va apprendre à vivre avec et à la faire exister à côté de son rapport à la religion...
Après Tu mérites un amour et Bonne mère, Hafsia Herzi signe un troisième long-métrage qui confirme, s’il fallait en douter, son talent de réalisatrice. Avec La Petite Dernière, adapté du roman éponyme de Fatima Daas, l’actrice et cinéaste signe un film puissant sur le désir et le rapport à la foi. Beau et brut, ce petit bijou de cinéma n’est évidemment pas sans rappeler le cinéma d’Abdellatif Kechiche, avec qui Hafsia Herzi a débuté en 2007 dans La Graine et le Mulet. En prime, le film révèle une grande actrice en la personne de Nadia Melliti, Prix d’interprétation féminine lors du dernier Festival de Cannes. Le César 2026 du meilleur espoir féminin semble déjà tout trouvé.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
L’homme qui rétrécit de Jan Kounen - Avec Jean Dujardin, Marie-Josée Croze, Daphné Richard…
Paul (Jean Dujardin) partage sa vie entre son entreprise de construction navale, sa femme Elise et leur fille Mia. Un jour, lors d’une sortie en mer, il est confronté à un phénomène météorologique inexpliqué. Dès lors, il va se mettre à rétrécir, inexorablement, jusqu’à ce qu’il ne mesure plus que quelques centimètres. Coupé du monde et des siens, il va devoir se confronter à lui-même et à sa propre humanité…
Vingt ans après 99 F, Jean Dujardin et Jan Kounen se retrouvent pour un pari risqué : proposer une nouvelle adaptation du roman de Richard Matheson, et ce après la version (culte) de Jack Arnold en 1957. Vue par le duo, elle ne donne pas ici une comédie mais débouche sur un film plus sombre, plus vertigineux aussi, qui donne à réfléchir sur notre solitude et notre insignifiance face au cosmos. Visuellement cet Homme qui réfléchit est magnifique. Découpés au cordeau, ses décors sont somptueux et ses effets spéciaux d’une « spectacularité » rare dans le cinéma français. Présent dans presque tous les plans, (le film ne quitte jamais le point de vue de son personnage) Jean Dujardin est parfait, comme à son habitude. A la fois divertissant, angoissant et existentiel.
Recommandation: 3 coeurs
Dominique Poncet
La Disparition de Josef Mengele de Kirill Serebrennikov - Avec August Diehl, Maximilian Meyer-Bretschneider, Friederike Becht …
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Josef Mengele (August Diehl), le médecin nazi du camp d’Auschwitz, parvient à s’enfuir en Amérique Latine où il refait sa vie. Pendant plus de trente ans, celui qui fut baptisé « L’Ange de la mort » a réussi à échapper à la justice, dans une cavale l’emmenant de l’Argentine au Paraguay en passant par le Brésil…
Prix Renaudot en 2017, La Disparition de Josef Mengele connaît aujourd’hui une adaptation au cinéma par le talentueux Kirill Serebrennikov (Leto, La Femme de Tchaïkovski…). Le réalisateur russe signe un film vertigineux qui fait littéralement pénétrer le spectateur dans l’esprit torturé et sadique de Josef Mengele, interprété par l’impressionnant August Diehl. Malgré sa densité un peu trop grande et quelques longueurs, cette adaptation réussie demeure un vrai film de cinéma qui ne s’oublie pas de sitôt.
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
Ajouter un commentaire