A voir également au cinéma cette semaine

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3/5

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  • Normale d’Olivier Babinet - Avec Justine Lacroix, Benoît Poelvoorde, Steve Tientcheu….

Lucie (Justine Lacroix) a quinze ans et vit seule avec son père William (Benoît Poelvoorde) à Chelles, en banlieue parisienne. Un quotidien aussi morose que décalé car ce dernier n’est pas un homme ordinaire. Fantasque et anticonformiste, il souffre de la sclérose en plaques et cache sa maladie derrière un comportement d’adulte irresponsable. L’annonce de la venue prochaine d’une mystérieuse assistante sociale bouleverse considérablement l’équilibre du foyer…

Olivier Babinet est un cinéaste inclassable. Déjà, dans ses précédents films (Robert Mitchum est mort, Swagger, Poissonsexe…), l’étrange dialoguait avec le poétique. Son nouveau long-métrage, Normale, ne fait pas exception à la règle. Onirique et sortant des sentiers battus du cinéma français, ce drame où brille le tandem Benoît Poelvoorde et la révélation Justine Lacroix est bouleversant à de nombreuses reprises. Dommage cependant que ce charme se perde par moments et fasse retomber l’ensemble comme un soufflé.

 Recommandation : 3 cœurs

 Antoine Le Fur.

 

  • C’est mon homme de Guillaume Bureau - Avec Leïla Bekhti, Karim Leklou, Louise Bourgoin…

Julie, photographe de son métier (Leïla Bekhti) attend  désespérément le retour de Julien, son mari porté disparu sur un champ de bataille de la Grande Guerre ( Karim Leklou). Alors que son frère, qui n’y croit plus, s’apprête à déclarer son décès, Julie tombe dans un journal sur la photo d’un ex-poilu amnésique. Elle en est persuadée : c’est son homme. Malgré les doutes de son entourage, Julie revoit Julien et, même si ce dernier ne se souvient de rien, tous les deux réapprennent à s’aimer. Mais bientôt  une autre femme, Rose-Marie, danseuse de cabaret  (Louise Bourgoin) va prétendre elle aussi que Julien était son compagnon. Un match amoureux se met en place.

Quand deux femmes prétendent avoir été la compagne d’un même homme, forcément l’une d’entre elles ment. Consciemment ? En toute bonne foi ? Pour combler un vide affectif ? Pour toucher une pension ? Ce sont ces questions ( insolubles)  qui donnent son suspense à ce beau film troublant qui a été inspiré à Guillaume Bureau par deux faits divers survenus, l’un en Italie, l’autre en France et  qui mirent face à face, dans les années  20, dans chacun des deux cas, deux femmes qui se disputèrent le même  soldat  amnésique, avec semble-t-il la même force, la même sincérité et le même désir. Très bien filmé (la photo est splendide et les cadres, soignés),C’est mon homme est, en plus, porté par un trio d’acteurs bouleversants. Guillaume Bureau n’a pas raté son entrée dans le  long métrage.  

Recommandation : 3 cœurs

Dominique Poncet 

 

  • L’Établi de Mathias Gokalp. Avec Swann Arlaud, Mélanie Thierry, Olivier Gourmet… Quelques mois après mai 1968, Robert (Swann Arlaud), normalien et professeur de philosophie, décide de se faire embaucher incognito dans une usine Citroën en tant que travailleur à la chaîne. Son but ? Comprendre réellement de l’intérieur comment se déroule réellement le travail des ouvriers. Lorsque la direction de l’usine exige que les employés travaillent trois heures par semaine à titre gracieux, Robert et ses camarades entrevoient alors la possibilité d’une révolte…

En 1978, Robert Linhart publiait L’Établi dans lequel il revenait sur son expérience en tant qu'OS 2, dans l’usine Citroën de la Porte de Choisy, quelques mois après le soulèvement de mai 1968. Trente-cinq ans plus tard, ce texte fort est adapté au cinéma par Mathias Gokalp (Rien de personnel). À une époque où les fractures sociales en France n’ont jamais été aussi fortes, ce film résonne d’une manière particulière. Avec sa mise en scène d’une grande fluidité et un discours qui ne sombre jamais dans le didactisme, L’Établi s’impose comme un long-métrage d’une grande qualité, porté par un Swann Arlaud dans l’un de ses meilleurs rôles.

 Recommandation : 4 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • Mon chat et moi, la grande aventure de Guillaume Maidatchevsky - Avec Capucine Saison-Fabresse, Corinne Masiero, Lucie Laurent…

Un petit chaton, vif et curieux découvre la vie sur les toits de Paris, jusqu’au jour où il croise la route de Clémence, dix ans  (Capucine Saison-Fabresse), qui l’adopte, l’appelle Rroû et l’emmène dans la maison de campagne familiale en plein cœur des Vosges. Débute alors une belle aventure pour la petite fille et son chaton qui vont croiser la route d’une mystérieuse  Madeleine qui s’avèrera plus gentille qu’elle n’y paraît (Corinne Masiero)…

Spécialiste des histoires liées à la nature et à la protection de l’environnement, l’ex-biologiste Guillaume Maidatchevsky a choisi cette fois-ci d’adapter Rroû, le roman de Maurice Genevoix qui met en scène les aventures d’un chaton intrépide et d’une petite fille perturbée par la discorde entre ses parents. L’histoire originelle se passe dans les années 30 mais le cinéaste l’a transposée dans le XXI° siècle pour la moderniser. Et, chic ! ça marche ! On se prend d’autant plus d’affection pour Rroû que tout le film a été tourné à sa hauteur et que le réalisateur, aidé par une coach animalière (l’indispensable  Muriel Bec) lui  a donné une personnalité de casse-cou.Pour ne pas tomber dans le pièges de la « gnangnantise » ni dans celui de l’humanisation, et aussi faire comprendre aux enfants que la vie n’est pas toujours un merveilleux conte de fées, Guillaume Maidatchevsky a tenu à garder certaines scènes un peu « rudes » du livre. Résultat : Mon chat et moi est un merveilleux récit  d’aventures à destination des enfants à partir de sept ans. Captivant.    

Recommandation : 3 coeurs

Dominique Poncet

 

  • About Kim Sohee de July Jung. Avec Doona Bae, Kim Si-eun…

Kim Sohee (Kim Si-eun) est une lycéenne au fort caractère. Pour son stage de fin d’étude, elle intègre pour quelques semaines un centre d’appel de Korea Telecom. Mais le management impitoyable et le poids de la concurrence finissent par avoir raison de la santé mentale de la jeune femme. Déprimée, seule et à bout de forces, Kim Sohee finit par se suicider. En charge de l’enquête autour de la mort de cette dernière et des événements étranges survenus au sein de Korea Telecom, l’inspectrice Yoo-jin découvre une réalité qu’elle était loin de soupçonner…

About Kim Sohee est tiré d’une histoire vraie. En Corée du Sud, un centre d’appel pour une grande entreprise de téléphonie a été épinglé il y a quelques années pour ses conditions de travail dégradantes. Un véritable scandale dans le pays à tel point qu’une loi a été modifiée. La réalisatrice July Jung (A Girl at my door) revient sur cette affaire avec le passionnant About Kim Sohee. Construit en deux parties, ce film à la mise en scène précise et sans fioritures fait froid dans le dos dans ce qu’il montre de la réalité du monde du travail. Malgré certaines longueurs, About Kim Sohee n’en est pas moins passionnant et offre aux incroyables Doona Bae et Kim Si-eun deux beaux rôles de femmes malmenées dans une société archaïque.

 Recommandation : 3 cœurs

Antoine Le Fur

 

  • A mon seul désir de Lucie Borleteau - Zita Hanrot, Louise Chevillotte, Laure Giappiconi, Melvil Poupaud…

Aurore (Louise Chevillotte) franchit un jour la porte d’un club de strip-tease, moins pour y gagner sa vie que pour découvrir son rapport à la sexualité et mesurer le désir qu’elle est capable de susciter. Contrairement à ce qu’elle redoutait, elle va tout de suite se sentir à l’aise et devenir très rapidement une des danseuses les plus convoitées de l’établissement, grâce notamment aux conseils d’une de ses « collègues»,  la belle et hypnotique Mia, aspirante comédienne ( Zita Hanrot). Mais bientôt, Aurore va tomber amoureuse de Mia, pourtant déjà compagne d’un homme… 

Pour son troisième long-métrage, Lucie Borleteau  dédramatise l’univers du strip-tease. Dans ce film initiatique aux allures de conte de fées moderne et qui dit beaucoup du « théâtre des corps » et du plaisir (aussi bien celui qui est offert que celui qui est reçu), elle montre des femmes qui pratiquent ce métier en toute liberté, pour affirmer leur droit à assumer pleinement leur sexualité, des femmes, aussi, qui s’entraident dans une belle et joyeuse sororité. A voir aussi pour  les prestations époustouflantes de naturel, de Zita Hanrot et de Louise Chevillotte. Intéressant  et sulfureux. 

Recommandation : 3 cœurs

Dominique  Poncet

 

  • Cœur errant de Leonardo Brzezicki. Avec Leonardo Sbaraglia, Miranda de la Serna, Eva Llorach…

 Santiago (Leonardo Sbaraglia) est un chef cuisinier couronné de succès. Assumant pleinement son homosexualité, il entretient une relation fusionnelle avec sa fille Laila (Miranda de la Serna), née d’une première union. Mais lorsque cette dernière quitte précipitamment le foyer, ce sont tous les repères de Santiago qui se retrouvent bouleversés. Pour combler ce manque affectif, il décide de multiplier les aventures sans lendemain et les relations sexuelles avec d’autres hommes…

Cœur errant est un film qui ne manque pas de promesses mais qui, hélas, n’arrive pas toujours à les concrétiser. En dépit d’une idée de départ plutôt intéressante, la mise en scène paresseuse et le jeu parfois hystérique de certains comédiens finissent par lasser le spectateur. Reste la performance incroyable de l’acteur argentin Leonardo Sbaraglia (vu notamment chez Pedro Almodovar, Olivier Assayas…) dans un magnifique rôle d’homme à la dérive.

 Recommandation : 2 cœurs

Antoine Le Fur

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