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Rapaces de Peter Dourountzis - Avec Sami Bouajila, Mallory Wanecque, Jean-Pierre Darroussin…
Samuel (Sami Bouajila) est journaliste dans un magazine spécialisé dans les faits divers. En compagnie de sa fille Ava (Mallory Wanecque), stagiaire dans sa rédaction, il se lance dans une enquête sur le meurtre d’une femme qui présente des similitudes avec l’attaque à l’acide dont a été victime une jeune fille…
Après le prometteur Vaurien, le réalisateur Peter Dourountzis confirme avec son nouveau film tous les espoirs mis en lui. Rapaces a le mérite de s’intéresser à un métier finalement peu montré au cinéma, celui de journaliste dans un magazine de faits-divers. Malgré un début un peu compliqué, le long-métrage trouve rapidement sa vitesse de croisière et finit par captiver totalement le spectateur, notamment dans une scène incroyable à l’intérieur d’un restaurant. Une belle surprise cinématographique.
Recommandation : 4 cœurs
Antoine Le Fur
Islands de Jan-Ole Gerster - Avec Sam Riley, Stacy Martin, Jack Farthing…
Tom, entraîneur de tennis dans un hôtel de luxe de l’île de Fuerteventura (Sam Riley) semble au bout de l’ennui. Le jour, il donne ses cours avec une désinvolture qui frise la faute professionnelle. La nuit, il traîne son mal être en écumant les bars, à la recherche d’aventures d’un soir… Mais une famille débarque : un père, Dave; un fils, Anton, et surtout une mère, Anne, jeune et mystérieuse (Stacy Martin). D’autant plus fasciné qu’il est persuadé d’avoir déjà rencontré cette dernière, Tom sort de sa torpeur et va à sa rencontre. Des liens se nouent entre eux. Une nuit, Dave disparaît. Islands bascule dans le thriller psychologique…
Pour son troisième film en tant que réalisateur (il est aussi acteur et scénariste), le cinéaste allemand Jan-Ole Gerster poursuit sa réflexion commencée en 2012 avec Oh Boy sur les problèmes d’une génération en perte de sens et de désir. Pour « vertébrer et corser » son nouveau récit, il l’a adossé à un thriller, mais un thriller sans accélération de rythme et de tension, cela pour ne pas troubler le côté contemplatif de sa narration. La réalisation, à la fois dépouillée, simple et très belle, suit le mouvement. Dans le cadre, comme indifférent à lui-même, Sam Riley fascine. On pense à lui et à son spleen longtemps après la fin du film, tourné en scope. Magnétique, nostalgique aussi.
Recommandation : 4 cœurs
Dominique Poncet
The Ugly Stepsister d’Emilie Blichfeldt - Avec Lea Myren, Thea Sofie Loch Naess, Ane Dahl Torp…
Dans un royaume où la beauté est une valeur fondamentale, Elvira (Lea Myren), jeune femme au physique disgracieux, est prête à tout pour conquérir le cœur du prince (Isac Calmroth). Mais face à la redoutable concurrence de ses nombreuses rivales toutes plus belles les unes que les autres, notamment sa demi-sœur Agnes (Thea Sofie Loch Naess), la jeune femme décide d’utiliser les grands moyens afin d’être la plus parfaite possible…
Voici l’un des films les plus réjouissants de ces dernières semaines. Entre body horror et comédie noire, cette réécriture d’un célèbre conte (dont il convient de ne pas révéler le nom, pour garder la surprise auprès du spectateur) se révèle un excellent divertissement. Même s’il ne fait pas toujours dans la dentelle et aurait gagné à davantage de légèreté, The Ugly Stepsister reste un divertissement tout à fait honnête. L’été 2025 sera horrifique ou ne sera pas !
Recommandation : 3 cœurs
Antoine Le Fur
La trilogie d’Oslo-Rêves de Dag Johan Haugerud - Avec Ane Dahl Torp, Selome
Emnetu…
Avant d’être cinéaste, le norvégien Dag Johan Haugerud était romancier. Un romancier, multi primé, très populaire dans son pays. Après des premiers films, multi récompensés eux aussi (dont Beware of Children en 2019), il s’est lancé dans un projet très ambitieux : une trilogie autour du sentiment amoureux à différents âges de la vie. Intitulés respectivement Désir, Amour et Rêves, ces trois films peuvent se regarder dans n’importe quel ordre. Le distributeur français a choisi de sortir Rêves en premier sur les écrans français.
Pour la première fois de sa vie, Johanne, seize ans, tombe amoureuse, de sa professeure. De ce coup de foudre qui ne franchira pas le stade de l’émotionnel, la jeune fille consignera tout dans un carnet. Quand sa mère et sa grand-mère tomberont dessus, elles seront d’abord choquées par son contenu, forcément très intime, avant de se rendre compte de sa portée littéraire….Présenté cette année au Festival de Berlin, Rêves y a raflé haut la main l’Ours d’or. C'est dire sa qualité. Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu une œuvre aussi délicate et bien écrite sur la fragilité adolescente. La plus jolie découverte de la semaine.
Recommandation:4 cœurs
Dominique Poncet
Les Amants Astronautes de Marco Berger - Avec Javier Oran, Lautaro Bettoni, Ailin Salas…
Pedro (Javier Oran) rentre dans son Argentine natale pour revoir ses proches. Il retombe sur Maxi (Lautaro Bettoni), un ami d’enfance. Entre les deux hommes, l’amitié se teinte peu à peu d’ambiguïté et des sentiments commencent à naître entre eux…
Il y a une certaine sensibilité dans le cinéma de Marco Berger (Taekwondo, Le Colocataire…). Si la première heure de son nouveau film séduit par sa délicatesse et la manière dont le cinéaste filme avec subtilité la naissance des sentiments, il se révèle plus décevant dans sa seconde partie en raison d’un scénario assez poussif et qui tourne en rond. Une proposition cinématographique en demi-teinte malgré les prestations convaincantes des deux acteurs principaux, Javier Oran et Lautaro Bettoni.
Recommandation : 2 cœurs
Antoine Le Fur
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